Dans le cadre d’une étude réalisée sous l’égide du NIH américain, des chercheurs ont réussi à transformer des cellules souches endométriales humaines en cellules productrices d’insuline et à les transplanter avec un certain succès à des souris diabétiques. Ces résultats, obtenus par une équipe de l’Université Yale (Xavier Santamaria et coll.) et publiée dans « Molecular Therapy », laissent espérer que les femmes diabétiques pourraient fournir leur propre tissu endométrial en vue d’une transplantation (les cellules souches peuvent facilement être recueillies en ambulatoire ou être collectées après hystérectomie).
Dans ce travail, les chercheurs ont placé des cellules souches endométriales dans un milieu de culture contenant des nutriments et des facteurs de croissance particuliers qui ont permis à ces cellules souches d’adopter les caractéristiques de cellules bêta. Le processus a pris environ 3 semaines. Pendant ce temps, les cellules souches endométriales ont en effet pris la forme des cellules bêta, se sont mises à produire des protéines typiques de ces cellules ; certaines ont produit de l’insuline. Exposées à du glucose, ces cellules « matures » se sont mises à répondre en produisant de l’insuline, comme le font les cellules bêta.
Dans un deuxième temps, les chercheurs ont travaillé sur des souris présentant un diabète induit en laboratoire. Ils leur ont injecté au niveau de la capsule rénale ces cellules matures productrices d’insuline. Chez des souris contrôles, ne recevant pas ces cellules, la glycémie est restée élevée et ces animaux sont devenus léthargiques et ont développé une cataracte. Les souris ayant reçu les cellules sont restées actives et n’ont pas développé de cataracte. Toutefois, le traitement n’était pas totalement efficace, la glycémie restant plus élevée que la normale. Pourtant, les animaux ont continué à produire de l’insuline pendant six semaines, terme de l’étude.
Une des priorités, indique le Dr Taylor, principal investigateur, est de vérifier combien de temps ce traitement est efficace. « Nous allons aussi voir si on peut améliorer l’efficacité du traitement en modifiant le bain nutritif ou en accroissant la quantité de cellules injectées. »
Enfin, même s’il est peu probable que le système immunitaire d’une femme rejette des cellules d’îlots provenant de ses propres cellules endométriales, il est possible, en revanche, qu’il attaque ces cellules comme il a déjà attaqué auparavant les cellules pancréatiques, conduisant au diabète.
Pour les chercheurs, étant donné que 600 000 hystérectomies sont pratiquées chaque année aux États-Unis, on pourrait constituer une banque de cellules souches endométriales qui pourraient permettre de greffer les femmes qui n’ont plus d’utérus... et les hommes