Un nouvel anticoagulant, l'apixaban, susceptible de réduire la fréquence des accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez des personnes souffrant de fibrillation auriculaire, se montre plus efficace que le traitement couramment utilisé, selon une étude.
La fibrillation auriculaire est un trouble du rythme cardiaque, avec des battements irréguliers et une contraction inefficace des oreillettes. Elle favorise la formation de caillots dans le coeur qui risquent de migrer dans les vaisseaux de la tête et provoquer une attaque cérébrale.
Cette étude de phase III, la dernière avant demande d'autorisation de commercialisation, a été présentée dans le cadre du Congrès de la société européenne de cardiologie, qui se tient jusqu'à mercredi à Villepinte (Seine saint-Denis). Elle a été publiée simultanément dans le New England Journal of Medicine.
La nouvelle molécule a été testée auprès de 18.201 malades, dans 39 pays. Les patients recevaient soient de l'apixaban, soit le traitement traditionnel, du warfarin, pendant une moyenne de 1,8 an.
Selon les chercheurs, comparé au warfarin, un traitement considéré comme très efficace, l'apixaban entraîne 21% de moins d'AVC et d'embolie artérielle, 31% de moins de saignements, et 11% de réduction de la mortalité.
Contrairement au warfarin, un médicament d'usage très délicat dont la quantité doit être régulièrement ajustée, l'apixaban ne nécessite pas de surveillance, a peu d'interactions avec d'autres traitements ou l'alimentation et est mieux toléré.
Du fait des problèmes posés par l'usage du warfarin, qui fluidifie le sang, environ la moitié des patients à risque d'AVC suite à une fibrillation auriculaire ne sont pas traités.
"La réduction des AVC et des saignements apparaissait dans tous les sous-groupes étudiés, en dépit de l'hétérogénéité de la qualité de dosage du warfarin dans le monde", selon Lars Wallentin, professeur de cardiologie et directeur du centre de recherche clinique d'Uppsala (Suède).
Son efficacité est en outre "impressionnante", selon John Alexander, cardiologue à Duke university (Caroline du nord).
Selon les promoteurs de l'étude, 5 millions d'Américains et 6 millions d'habitants de l'Union européenne souffrent de fibrillation auriculaire.
Cette étude, coordonnée par les Instituts de recherche clinique d'Uppsala et de Duke, a été financée par les laboratoires pharmaceutiques américains Bristol-Myers Squibb et Pfizer.
source:AFP