Un nouveau vaccin protège contre plus de 300 souches du méningocoque B, bactérie pathogène qui peut causer la méningite. La mise au point d'un tel vaccin a été difficile jusqu'à présent car de nombreuses souches de la bactérie sont en circulation. La méningite peut être due à différents méningocoques, et il existe des vaccins contre le A, le C, le W-135 et le Y, mais la forme B est la plus commune et la plus délicate à contrôler.
Les individus malades gardent des lésions cérébrales, auditives, un handicap mental, quand ils n'en meurent pas. La maladie reste un sujet de préoccupation en santé publique, notamment pour les enfants, les plus à risque d'infection. Dans leur expérience, Rino Rappuoli et ses collègues ont développé 54 immunogènes, des substances étrangères à l'organisme capables d'y déclencher une réponse immunitaire dirigées contre elles, qui ont servi à immuniser des souris.
Après avoir testé les animaux pour voir quels étaient les immunogènes capables d'induire la formation d'anticorps neutralisants quand ils étaient exposés à diverses souches de méningocoque B, l'équipe s'est focalisé sur les huit immunogènes qui provoquaient la meilleure réponse en anticorps.
Ces immunogènes ont ensuite été testés pour immuniser contre des souches encore plus variées de méningocoque B. Sur les huit, Rappuoli et ses collègues ont retenu le plus puissant, appelé G1, qui était capable d'induire une réponse anticorps efficace contre toutes les souches du méningocoque B, ce qui suggère qu'il pourrait être utilisé pour produire un vaccin largement protecteur contre le pathogène. Cette approche pourrait aussi servir à la mise au point de vaccins contre d'autres pathogènes également capables de varier tels que le VIH. Un article Perspective aborde les implications que comporte cette étude pour la conception des futurs vaccins.
Article : Rational Design of a Meningococcal Antigen Inducing Broad Protective Immunity par M. Scarselli, B. Arico, B. Brunelli, S. Savino, F. Di Marcello, E. Palumbo, D. Veggi, L. Ciucchi, E. Cartocci, M.J. Bottomley, P. Lo Surdo, M. Comanducci, M.M. Giuliani, A. Colaprico, F. Doro, P. Giannetti, M. Pallaoro, B. Brogioni, M. Tontini, M. Hilleringmann, Vi. Nardi-Dei, M. Pizza et R. Rappuoli de Novartis Vaccines and Diagnostics S.r.l. à Sienne, Italie; E. Malito du Genomics Institute of Novartis Research Foundation à San Diego, CA; F. Cantini, S. Dragonetti et L. Banci de l'Université de Florence à Florence, Italie.