Selon une récente étude américaine, fréquenter assidument les cabines de bronzage pourrait modifier l'activité du cerveau, selon un mécanisme semblable à celui observé pour l'addiction aux drogues.
Si l'on savait déjà que fréquenter les cabines de bronzage n'était pas très bon pour la peau, c'est un effet tout à fait insoupçonné que viennent de révéler des chercheurs de l'University of Texas Southwestern Medical Center. Les personnes qui se rendent trop régulièrement dans les salons de bronzage présenteraient durant leur séance, des modifications d'activité cérébrale semblables à celles observées chez les drogués. En vérité, les scientifiques avaient déjà soupçonné qu'une exposition trop fréquente aux rayons ultraviolets était capable de créer une addiction. Mais c'est la première fois que des recherches s'intéressent réellement à ce qu'il se passe dans le cerveau des utilisateurs lorsqu'ils se trouvent dans les cabines, rapporte le New York Times.
Au cours de leurs travaux publiés dans la revue Addiction biology, le docteur Bryon Adinoff et ses collègues ont en effet recruté un petit groupe d'individus qui déclaraient se rendre au salon au moins trois fois par semaine et qui avouaient que maintenir leur bronzage était important pour eux. Ces derniers ont alors accepté de se faire injecter un radioisotope, permettant aux chercheurs d'observer l'activité de leur cerveau. Dans un premier temps, les sujets ont subi une séance de bronzage classique. Puis, les scientifiques texans ont utilisé un filtre qui bloquait spécifiquement les rayons UV, mais sans en informer les personnes suivies.
Ainsi, ils ont observé que lors de la séance normale, les images cérébrales montraient l'activation de certaines aires impliquées dans les processus d'addiction. En revanche, une fois les rayons UV filtrés, les aires en question étaient beaucoup moins actives. Plus étonnant encore : le Dr Adinoff et ses collègues ont également obtenu des preuves que les sujets se rendaient compte, du moins inconsciemment, qu'ils n'avaient pas reçu leur "dose" habituelle de rayons UV. Après la séance "filtrée", ceux-ci ressentaient un désir de se faire bronzer identique à celui qu'ils avaient manifesté avant la séance, alors qu'une session de bronzage normale parvenait à atténuer ce sentiment.
Des aires cérébrales du système de récompense
"Ils ont tous aimé la séance lorsqu'ils ont réellement été exposés aux rayons UV" a précisé Bryon Adinoff, professeur en psychiatrie cité par le New York Times. Il a également expliqué : "Ce que nos recherches montrent c'est que le cerveau répond à la lumière UV, et qu'il y répond dans des aires associées au système de récompense. Ce sont des aires, telles que le striatum, que l'on voit s'activer lorsque l'on administre à quelqu'un de la drogue ou du sucre par exemple". Ceci pourrait alors expliquer pourquoi certaines personnes continuent de se faire bronzer dans ses salons malgré les mises en garde contre les risques de cancer de la peau, de vieillissement prématuré et de rides, commentent les chercheurs dans leur étude.