lundi 22 août 2011

L’hyponatrémie est associée à un risque accru de fracture chez le sujet âgé


Les troubles hydro-électrolytiques et notamment l’hyponatrémie sont fréquents chez les personnes âgées qui reçoivent de nombreux médicaments. Les symptômes cliniques liés à l’hyponatrémie sont variables, peu spécifiques et très probablement sous-estimés. Il a été montré qu’une hyponatrémie, s’accompagne d’un risque de chute significatif et important chez les sujets âgés souvent fragiles. Ce risque de chute est associé aux troubles de l’équilibre et de l’attention attribuables à l’hyponatrémie.

Des études récentes suggèrent qu’une hyponatrémie modérée peut conduire à un risque accru de fractures. Nous ne disposons cependant d’aucune étude prospective à cet égard.

En utilisant les données recueillies dans l'étude sur la population de Rotterdam, une équipe néerlandaise a réalisé un travail prospectif et analysé des échantillons de sang de 5 208 hommes et femmes âgées. La natrémie était relevée à l’entrée dans l’étude.
La densité minérale osseuse (DMO), les fractures vertébrales (suivi moyen de 6,4 ans), les fractures non vertébrales (7,4 ans), les chutes récentes, la comorbidité, les prises médicamenteuses et la mortalité ont été analysées.

Trois cent quatre-vingt-dix-neuf participants (7,7 %) avaient une hyponatrémie (133,4 ± 2,0 mmol / L).

Les sujets présentant une hyponatrémie étaient plus âgés (73,5 ± 10,3 ans versus 70,0 ± 9,0 ans, p <0,001), avaient été récemment victimes de davantage de chutes (23,8 % versus16,4 %, p <0,01), avaient une prévalence plus élevée de diabète sucré (22,2 % contre 10,3 %, p <0,001), et prenaient plus souvent des diurétiques (31,1 % versus 15,0 %, p <0,001).

L'hyponatrémie n'était pas associée à une diminution de la DMO, mais était associée à un risque accru de fractures non vertébrales [hazard ratio (HR) = 1,39, intervalle de confiance 95% (IC) 1,11 à 1,73, p = 0,004], après ajustement pour l'âge, le sexe et l’indice de masse corporelle.

Après ajustement pour l’invalidité, l'utilisation de diurétiques, de psycholeptiques, les chutes au cours des dernières années, et le diabète, les résultats étaient inchangés. Les sujets avec une hyponatrémie avaient une augmentation du risque de fractures vertébrales à l'inclusion [odds ratio (OR) = 1,78, IC 95 % 1,4 à 3,6, p = 0,037], mais pas durant le suivi. Enfin, la mortalité était plus élevée chez les sujets présentant une hyponatrémie (HR = 1,21, IC 95 %: de 1,03 à 1,43, p = 0,022).

Ces résultats suggèrent que l'hyponatrémie est associée à un risque accru de fractures vertébrales et non vertébrales mais n’a cependant pas de lien avec la DMO. Alors, l’hyponatrémie est elle un facteur causal dans le développement des fractures ou est elle juste un indicateur de risque ?
Comme le risque de fracture chez les patients hyponatrémie était indépendant des chutes récentes, cela suggère que l'hyponatrémie pourrait avoir un impact sur la qualité de l’os.

Sheehan S.S. et coll.:Oxytocin bolus versus oxytocin bolus and infusion for control of blood loss at elective caesarean section: double blind, placebo controlled, randomised trial
BMJ 2011; 343 : d4661 doi: 10.1136/bmj.d4661