samedi 20 août 2011

La dépendance (addiction) est surtout une maladie du cerveau selon une nouvelle définition


Une nouvelle définition de la dépendance (addiction) est proposée par l'American Society of Addiction Medicine (ASAM). La dépendance est une maladie chronique du cerveau et non simplement un problème comportemental impliquant des excès d’alcool, drogues, nourriture, jeux ou sexe, selon la nouvelle définition, qui s'appuie, indique l'ASAM, sur des travaux menés pendant 4 ans par plus de 80 experts internationaux.

Les comportements sont des manifestations d'une maladie sous-jacente qui implique différentes parties du cerveau. Et, selon cette nouvelle définition, la dépendance est une maladie primaire, c'est-à-dire qui n'est pas le résultat de problèmes émotionnels ou psychiatriques.

"La maladie de la dépendance", indique un communiqué de l'ASAM, "affecte la neurotransmission et les interactions au sein des circuits de récompense du cerveau, conduisant à des comportements addictifs qui supplantent les comportements sains, tandis que les souvenirs d'expériences antérieures avec la nourriture, le sexe, l'alcool et les drogues déclenchent l'envie de consommer et la répétition des conduites addictives. En même temps, les circuits du cerveau qui régissent le contrôle des impulsions et le jugement sont également altérés, ce qui a pour conséquence des dysfonctionnements dans la poursuite de récompenses telles que l'alcool et les drogues".

"La maladie crée des distorsions de la pensée, des émotions et des perceptions, qui poussent les gens à se comporter de façons qui ne sont pas compréhensibles pour les autres autour d'eux. Autrement dit, la dépendance n'est pas un choix. Les comportements de dépendance sont une manifestation de la maladie, et non une cause," dit le Dr. Raju Hajela, ancien président de la Canadian Society of Addiction Medicine et président du comité de l'ASAM chargé de la redéfinition de la dépendance.

Cette nouvelle définition fera sans doute l'objet d'une controverse. À notre sens, elle frôle le réductionnisme en minimisant l'interaction avec d'autres facteurs tels que les facteurs psychologiques (dont la personnalité, les valeurs...) et les facteurs sociaux et environnementaux. Le poids de ces différents facteurs dans la détermination des comportements peut être variable d'une personne à l'autre