mercredi 28 septembre 2011

HSP mutée : la clé d’une chimiothérapie efficace ?

Deux équipes françaises, celles d’Alex Duval (UMRS_938, Centre de recherche Saint-Antoine, Paris) et de Carmen Garrido (UMRS_866, faculté de médecine de Dijon), viennent de montrer qu’une mutation au sein d’une protéine - appelée HSP110 - appartenant à la famille des chaperonnes, est présente dans certaines cellules tumorales et rend celles-ci plus sensibles aux chimiothérapies anti-cancéreuses. La détection de la protéine mutante dans la tumeur au moment du diagnostic permet de mieux prédire l’efficacité du traitement et le risque de rechute de la maladie chez le patient. Les résultats de ces travaux, réalisés sur des cancers colorectaux, sont publiés dans la version online de Nature Medicine.

Les protéines chaperonnes ou HSPs (Heat Shock Proteins) sont essentielles à la cellule. Elles se comportent, comme des chaperons ou "capuchons moléculaires" pour d’autres protéines cellulaires, intervenant ainsi dans de nombreux processus biologiques. Chez les mammifères, il existe cinq principales familles de protéines HSPs, classées en fonction de leurs poids moléculaires (HSP100, HSP90, HSP70, HSP60 et les petites HSPs). Généralement, ces protéines HSPs sont surexprimées par les cellules tumorales, leur permettant ainsi de s’adapter aux conditions environnementales qu’elles ont à affronter au cours du développement du cancer chez le patient ; l’expression accrue de ces HSPs protègent notamment les cellules tumorales contre la mort cellulaire, notamment lorsque celle-ci est induite par les drogues qui sont administrées aux patients au moment du traitement par chimiothérapie. Plusieurs inhibiteurs de protéines chaperonnes sont actuellement à l’étude dans des essais cliniques chez l’homme visant à la mise au point de nouveaux traitements anti-cancéreux.


En collaboration avec l’équipe de Carmen Garrido, l’équipe d’Alex Duval a identifié la mutation d’un des gènes de la famille HSP, affectant le gène HSP110. La protéine mutante perd plusieurs domaines protéiques essentiels à son activité. Elle se lie à la protéine HSP110 normale et l’empêche par là même de jouer son rôle de chaperonne dans la cellule. Les cellules tumorales exprimant la protéine mutante sont fragilisées et montrent en particulier une sensibilité accrue aux chimiothérapies prescrites aujourd’hui dans le traitement des patients atteints d’un cancer du côlon.

Sur un plan clinique, les chercheurs ont observé que la protéine mutante était présente à des taux variables chez 100% des patients qui souffraient d’une forme particulière de cancer colorectal (CCR); il s’agit des tumeurs du côlon appelées ‘MSI’ (pour ‘Microsatellite Instability’), qui représentent 20 % environ de l’ensemble des cancers colorectaux chez l’homme. De manière parfaitement concordante avec les résultats acquis in vitro avec des cultures de cellules tumorales, les auteurs observent que les patients qui expriment fortement la protéine mutante dans leur tumeur (35% des malades avec un CCR MSI environ) répondent très favorablement à la chimiothérapie puisqu’ aucune rechute de la maladie n’est observée chez eux. A l’inverse, ceux qui expriment la protéine mutante dans leur cancer mais à des taux plus faibles (65 % des patients avec un CCR MSI) répondent moins favorablement au traitement et présentent des récidives de la maladie. Ces derniers résultats sont particulièrement intéressants sur le plan clinique ; ils attestent en effet que le fait de déterminer le statut d’une tumeur pour HSP110 (forte / faible expression) permet de prédire la réponse au traitement du patient.

Le cancer du côlon est un des cancers les plus fréquents dans le monde. Les patients bénéficiant d’une chimiothérapie sont ceux qui souffrent d’une forme grave et malheureusement fréquente de la maladie. "L’identification du statut d’HSP110 dans la tumeur par des méthodes facilement utilisables en clinique devrait donc permettre d’améliorer leur prise en charge thérapeutique, en renseignant au moment du diagnostic le thérapeute sur le potentiel de résistance de la tumeur à la chimiothérapie", concluent les chercheurs. A plus long terme, la découverte de nouveaux composés qui seraient capables de mimer l’effet chimiosensibilisant de la protéine HSP110 mutante dans la cellule cancéreuse constituerait une avancée significative dans le traitement du cancer.
Source:Inserm

lundi 26 septembre 2011

Première lignée de cellules pancréatiques humaines productrices et sécrétrices d'insuline

C’est une nouvelle première scientifique ! Des chercheurs de l’Insermet du CNRS viennent de créer des cellules β pancréatiques humaines, ces cellules défectueuses dans les deux types de diabète 1 et 2 et si importantes pour réguler le taux de sucre dans l’organisme. Ces travaux ont été dirigés par Raphael Scharfmann, directeur de recherche Inserm au sein de l’Unité 845 "Centre de recherche Croissance et signalisation" en collaboration avec l'équipe CNRS de Philippe Ravassard du Centre de recherche de l'institut du cerveau et de la moelle épinière (CNRS/UPMC/Inserm)EndoCells, la start-up née de cette collaboration scientifique a permis la production de ces cellules attendues par les chercheurs du monde entier depuis près de 30 ans. Ces résultats sont publiés dans la revue The Journal of Clinical investigation.


Le pancréas est un organe complexe,à la fois site de production d’hormones et acteur de leur libération dans l’organisme.La partie endocrine (productrice d’hormones) du pancréas est composée entreautres, de cellules alpha, et beta qui produisent respectivement du glucagon et de l’insuline, deux hormones qui régulent le taux de sucre dans l’organisme. Ces cellules sont organisées dans le pancréas en ilots, appelés ilots de Langerhans.

La destruction des cellules β productrices d’insuline conduit au diabète de type 1 tandis que la perturbation du fonctionnement de ces cellules conduit au diabète de type 2.Ces maladies touchent plus trois millions de personnes en France. Depuis 30 ans, les chercheurs du monde entier tentent sans succès de reproduire ces cellules β en laboratoire pour les étudier et comprendre leurs dysfonctionnements.

Dans cette nouvelle étude, Raphaël Scharfmann, directeur de recherche à l’Inserm en collaboration avec l’équipe de Philippe Ravassard au CNRS a réussi à générer les premières lignées de cellules bêta pancréatiques humaines fonctionnelles productrices et sécrétrices d'insuline.

Un protocole complexe en plusieurs étapes

Dans un premier temps, un vecteur viral comprenant un gène "immortalisant" sous contrôle d’un promoteur spécifique des cellules β est transféré dans un fragment de pancréas fœtal humain. En d’autres termes, ce vecteur viral peut s'intégrer dans l’ADN de très nombreuses cellules (finalement au hasard), mais le gène immortalisant a la spécificité de ne s’exprimer que dans les cellules β. Ce transfert de gènes assure donc un avantage sélectif aux cellules β qui vont alors se multiplier sans jamais mourir.


Le tissu pancréatique est ensuite transplanté dans l’organisme d’une souris immunodéficiente (scid) permettant la différenciation et l’amplification des cellules β matures. Après plusieurs mois, la tumeur formée est retirée et dissociée. Les cellules générées sont amplifiées en culture et des lignées de cellules β stables obtenues.

Grâce à ce protocole innovant, les chercheurs ont réussi à obtenir plusieurs lignées. "Certaines d’entre elles ont des propriétés moléculaires et fonctionnelles très proches d’une cellule β humaine adulte. Ces cellules expriment tous les gènes d’une cellule β. Aucune expression significative des autres hormones du pancréas endocrine ni des marqueurs du pancréas exocrine n’a été retrouvée, explique Raphaël Scharfmann, directeur de recherche à l’Inserm".
Pour tester l’efficacité des cellules ainsi obtenues, les chercheurs les ont ensuite greffées à une souris diabétique chez laquelle elles restaurent alors parfaitement le contrôle de la glycémie indique Philippe Ravassard, co auteur de cette étude.

Grâce à cette découverte, de nombreuses équipes de recherche vont maintenant pouvoir travailler avec ces cellulesβ humainestant attendues et tenter de mieux connaitre leurs propriétés et leur dysfonctionnement ou leur destruction observées dans les diabètes de type 2 et 1.

Ces cellules permettront également derechercher de nouvelles molécules régulant la prolifération et la fonction des cellules β humaines ou d’être utilisées comme modèles précliniques de thérapie cellulaire du diabète.

Bien qu’il reste encore quelques étapes à franchir avant de pouvoir faire de ces cellules un véritable traitement pour les diabétiques, ces travaux représentent une base solide pour la définition de nouvelles approches thérapeutiques des diabètes.
Source:Inserm

dimanche 25 septembre 2011

Une technique pour décrypter ce que voit le cerveau

Des scientifiques de l'Université de Californie ont réussi à décoder ce que voyait le cerveau de trois personnes, et à le restituer en images. Cette technique pourrait permettre un jour de communiquer avec des personnes dans le coma ou simplement incapables de communiquer. Ces travaux ont récemment été publiés dans la revue américaine Current Biology.

La technique utilisée pour arriver à ces résultats combine l'imagerie par résonance magnétique (IRM) ainsi que des outils informatiques. Alors que les trois sujets visionnaient un clip vidéo, le scanner mesurait les flux sanguins qui circulaient dans leur cortex visuel (zone du cerveau qui traite les images). Les informations récoltées ont ensuite été analysées par un ordinateur qui liait continuellement les images vues à une activité cérébrale correspondante. Une fois le clip terminé, l'ordinateur a réussi a restituer des images floues des extraits du clip.

Si nous sommes encore loin de lire clairement dans l'esprit des gens, cette technologie pourrait à terme permettre de communiquer avec des personnes atteintes d'infirmité motrice cérébrale, ou encore d'analyser plus clairement les réactions d'une personne dans le coma quand on lui parle.

samedi 24 septembre 2011

Un chercheur UCL décode la matière dont le cerveau reconnait les visages

Bruno Rossion, chercheur à l'Institut de Recherche en Psychologie et à l'Institut de Neurosciences de l'UCL, s'intéresse à la question suivante : comment le cerveau humain reconnaît-il les visages ? La reconnaissance des visages est une activité quotidienne, qui semble naturelle et n'a pas demandé de manuel d'apprentissage. Nous sommes capables de différencier des visages et de reconnaître des têtes connues en une fraction de seconde, et ce, dès la naissance. Notre mémoire des visages semble illimitée.

Malgré cette apparente simplicité et des performances parfois exceptionnelles, la reconnaissance des visages constitue une activité extrêmement complexe, et qui par conséquent requiert un grand nombre de ressources du cerveau. En effet, les visages constituent des formes visuelles très semblables les unes des autres, les visages différant seulement par des détails : la forme et la couleur des traits faciaux comme les yeux, la bouche ou le nez.

La reconnaissance des visages est une activité essentielle pour la qualité de nos interactions sociales. Dans ce cadre, Bruno Rossion et son équipe étudient le comportement de personnes qui, à la suite d'un accident cérébral, ont conservé toutes leurs capacités de perception visuelle et de mémoire, mais sont en revanche incapables de reconnaître les autres par leur visage ("prosopagnosie"). Cette recherche, sélectionnée par la prestigieuse bourse européenne ERC (Conseil Européen de la Recherche), est d'autant plus importante que, jusqu'à présent, le monde scientifique n'est pas encore parvenu à comprendre les mécanismes qui permettent au cerveau de pouvoir différencier rapidement et efficacement les visages.

Cette recherche se base sur une observation simple de D. Regan, dans les années 1960. Concrètement, lorsqu'on présente des stimulations visuelles à un rythme constant au cerveau, par exemple 4X/seconde, l'activité électrique du cerveau se synchronise exactement avec ce rythme (on observe des ondes électriques sur le scalp (électroencéphalogramme)).

Cette synchronisation est extrêmement précise, pouvant permettre de séparer des réponses à une fréquence de 4,25/seconde de réponses à 4,26/seconde par exemple. Ce phénomène de synchronisation précise a été exploité dans quelques domaines de recherche. Cependant, il n'a jamais été exploité pour étudier la perception d'images complexes telles que les visages. Or, il présente deux avantages conséquents pour étudier les mécanismes de reconnaissance des visages dans le cerveau adulte, en développement, ou dans la pathologie.

Le premier avantage est dû à la grande sensibilité de la méthode et à son objectivité : on peut mesurer uniquement la réponse électrique à la fréquence précise que l'on a utilisée pour présenter cette image. On peut donc mesurer de façon rapide et objective les réponses spécifiques du cerveau à des images complexes comme des visages, et comparer ces réponses lorsque les images sont modifiées ou rendues familières par exemple.

Le deuxième avantage permet, en associant différents traits du visage à différentes fréquences (par exemple l'oeil gauche présenté 4X/seconde, le nez 5 X/seconde), de séparer les réponses du cerveau à ces différents traits et déterminer quelles sont les informations qui guident notre perception et mémoire des visages.

Enfin, en étudiant le comportement des combinaisons précises de fréquences stimulées, Bruno Rossion et ses collègues ont bon espoir de pouvoir mettre en évidence une trace objective de notre expérience perceptive des visages comme constituant un tout, un ensemble intégré de traits, et par là de percer le secret de notre expertise visuelle dans la reconnaissance d'autrui.
Source:Service Presse et Communication - Université catholique de Louvain - Isabelle Decoster, attachée de presse - www.uclouvain.be/presse - tél. : +32 10 47 88 70 - GSM +32 486 42 62 20 - email : isabelle.decoster@uclouvain.be

Fruits et légumes à chair blanche éloignent l’AVC

Une étude néerlandaise publiée dans la Revue Stroke montre que la consommation de légumes et fruits à chair blanche, comme les pommes et les poires, pourrait réduire de moitié les risques d’être touché par un AVC.

Ce n’est pas la première fois que des travaux scientifiques montrent que la consommation de fruits et de légumes en bonne quantité joue un rôle bénéfique pour la santé.

Linda M. Oude Griep et ses collègues du département nutrition de l’Université de Wageningen ont examiné durant 10 ans l’impact de la consommation de légumes et de fruits en fonction de la couleur de leur chair sur une population de 20 069 adultes âgés en moyenne de 41 ans et exempts de maladie cardiaque lors du recrutement. Ils ont ainsi constaté que les fruits et légumes à chair blanche c’est-à-dire contenant des composés phytochimiques bénéfiques tels que les caroténoïdes et les flavonoïdes, réduisaient considérablement les risques d’être touché par un AVC, d'un peu plus de 50 %.

Forts de ces résultats, les chercheurs conseillent d’augmenter sa consommation de légumes et fruits à chair claire : une pomme par jour suffirait pour profiter de ces effets bénéfiques contre les risques d' AVC.
Source:Newswise

mercredi 21 septembre 2011

Bientôt un vaccin contre l’acné?

La division vaccins de Sanofi, Sanofi Pasteur, vient d’acquérir l’exclusivité mondiale des droits pour un vaccin et un traitement contre les boutons d’acné.

Sanofi annonce effectivement aujourd’hui dans un communiqué avoir passé « une collaboration de recherche et développement avec l’Université de Californie à San Diego sur une approche immunologique de la prévention et du traitement de l’acné visant la neutralisation spécifique des facteurs de Propionibacterium acnes impliqués dans l’inflammation. »

« Cette approche pourrait déboucher sur un produit immunothérapeutique avec des avantages significatifs et un mécanisme d’action innovant permettant de répondre à un besoin de santé non
satisfait », a déclaré Elias Zerhouni, M.D., Président Monde, Recherche et Développement, Sanofi. « Ce vaccin et traitement exploratoire pourrait aboutir à une meilleure solution pour les nombreuses
personnes souffrant de cette maladie de la peau.»

L’acné prévaut chez 80 à 90% des adolescents, dont 14% de forme modérée à grave, et persiste chez 8% des sujets âgés de 25 à 34 ans et 3% des sujets âgés de 35 à 44 ans. Même s’il s’agit la plupart du temps d’une affection bénigne qui disparaît spontanément, cette maladie considérée comme chronique, et portant sur une période limitée de la vie des individus affectés, peut avoir des conséquences psychologiques, physiques et sociales importantes.

A noter, par ailleurs, que le marché mondial annuel du traitement de l’acné dépasse les trois milliards de dollars (environ 2,2 milliards d’euros).

Durant deux années, Sanofi Pasteur va donc collaborer avec l’Université de Californie afin de poursuivre les recherches et le développement éventuel du vaccin. Celui-ci est actuellement au stade pré-clinique.

Les termes financiers de cet accord n’ont pas été divulgués.

A noter que Sanofi Pasteur est le leader mondial avec la plus large gamme de vaccins contre 20 maladies infectieuses. La division met chaque année à disposition plus de 1 milliard de doses de vaccins, permettant de vacciner plus de 500 millions de personnes dans le monde.

mardi 20 septembre 2011

Un nouveau régime pour abaisser le taux de cholestérol

Des chercheurs canadiens viennent de démontrer l'efficacité d'un régime alimentaire faisant place au soja, à l'orge et aux noix pour réduire le taux de "mauvais" cholestérol dans le sang.

Le Journal of the American Medical Association (JAMA) a récemment publié une étude sur la plus importante intervention nutritionnelle visant un abaissement du taux de cholestérol jamais menée au Canada. Signés par 20 chercheurs dont Benoît Lamarche et Iris Gigleux de l'Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels de l'Université Laval, ces travaux ont mis à contribution 351 personnes de Québec, Toronto, Winnipeg et Vancouver.

Pendant six mois, les participants devaient consommer une quantité cible de protéines de soja, de noix, de fibres solubles et de phytostérols contenus dans une margarine enrichie. Ils étaient également encouragés à consommer des pois, des fèves et des lentilles. Le régime des sujets du groupe témoins était, lui, faible en gras laitiers et riche en grains entiers, en fruits et en légumes.

Résultats : après 6 mois, le taux de mauvais cholestérol avait diminué de 13% chez les membres du groupe test contre seulement 3% dans le groupe témoin. Plus l'observance des cibles du régime, appelé Portfolio, était élevée, plus forte était la réduction du mauvais cholestérol. D'après Benoît Lamarche, "même si les sujets étaient motivés, le taux d'observance du régime était d'environ 43%. On peut penser que la réduction aurait été plus prononcée si la diète avait été suivie plus rigoureusement."

L'effet obtenu par le régime Portfolio équivaut à la moitié de ce que produit la prise de statines, des médicaments prescrits pour traiter l'hypercholestérolémie. " Pour des personnes qui ont un taux de cholestérol élevé, la diète Portfolio ne suffit pas. Par contre, pour les gens dont le taux de cholestérol s'approche de la normale, ce régime peut s'avérer une solution intéressante, en particulier s'ils ne veulent pas prendre de médicaments " indique Benoît Lamarche.
Source:Article paru sur le site internet de l'Université de Laval

lundi 19 septembre 2011

Des joueurs en ligne résolvent l'une des énigmes du virus du sida

Plus fort que Second Life et le Rubik's Cube réunis: les adeptes d'un jeu vidéo sur internet ont réussi en trois semaines à décoder la structure d'une enzyme proche de celle du virus du sida, une énigme qui tenait en échec depuis dix ans les plus éminents scientifiques.
Pour célébrer l'exploit, la revue scientifique Nature Structural & Molecular Biology, qui a publié dimanche cette découverte, fait exceptionnellement figurer les joueurs de "Foldit" comme co-auteurs de l'étude.
Foldit (littéralement "plie-le"), est un jeu vidéo expérimental développé en 2008 en collaboration entre les départements d'informatique et de biochimie de l'Université de Washington (USA), accessible à tous sur internet (http://fold.it).
Son but: faire résoudre par les joueurs humains un problème auquel se heurtent toujours les ordinateurs, en l'occurrence comment une molécule se "plie" pour former une structure en trois dimensions et donner ainsi naissance à une protéine.
"Les gens ont des capacités de raisonnement dans l'espace bien supérieures à celle des ordinateurs", explique Seth Cooper, l'un des créateurs de Foldit.
"Les résultats publiés cette semaine montrent qu'en combinant les jeux, la science et l'informatique, on parvient à des avancées qui n'étaient pas envisageables jusqu'alors", estime-t-il.
Trouver la configuration exacte d'une protéine est souvent vital pour comprendre comment une maladie (infection, cancer, etc.) se développe au sein de l'organisme et surtout pour élaborer un médicament capable de la stopper.
Malheureusement pour les biologistes, un microscope ne fournit qu'une image "écrasée" de la protéine.
L'une des tâches les plus ardues pour les scientifiques est donc de démêler cet écheveau pour reconstruire la molécule en 3D et identifier les zones où les médicaments pourraient agir.
Pendant plus d'une décennie, les chercheurs se sont cassés les dents et les méninges sur une enzyme utilisée par un rétrovirus, famille à laquelle appartient le VIH.
Ce type d'enzymes, appelées protéases rétrovirales, joue un rôle fondamental dans la manière dont le virus du sida prolifère. Les médecins sont convaincus qu'en les inhibant, ils pourraient efficacement lutter contre la maladie mais, faute de connaître la structure exacte de cette enzyme, il leur était très difficile de trouver les substances capables de la bloquer.
Ils ont donc fini par faire appel à l'ingéniosité des joueurs de Foldit.
Répartis en équipes concurrentes, des milliers de joueurs du monde entier, collégiens ou retraités, ont manipulé dans le cyberspace des chaînes d'acides aminés - les briques élémentaires qui composent les protéines -, les pliant et les repliant dans toutes les combinaisons imaginables pour tenter d'aboutir à une structure viable.
Pour les aider dans leur tâche, ils bénéficient de l'assistance d'un programme informatique baptisé Rosetta, d'après la Pierre de Rosette qui avait permis à Champollion de déchiffre les hiéroglyphes égyptiens.
Les modèles de protéines transmis par les joueurs via internet étaient tellement proches de la réalité qu'il n'a fallu que quelques jours aux chercheurs pour les affiner et établir la structure exacte de l'enzyme.
"Foldit est la preuve qu'un jeu peut transformer un novice en un expert capable de faire des découvertes de premier ordre. Nous sommes en train d'adopter la même approche dans la façon d'enseigner les maths et la science à l'école", souligne Zoran Popovic, professeur d'informatique à l'Université de Washington.
Source:AFP

Une recherche identifie un gène associé à l'arythmie

Une équipe de chercheurs financée par l'UE a identifié l'emplacement d'un gène qui pourrait influencer le développement d'une fibrillation atriale (la forme la plus commune d'arythmie cardiaque). Cette étude a été publiée dans la revue Nature Genetics. Les chercheurs espèrent que leurs résultats mèneront au développement de nouveaux médicaments spécifiques au traitement de cette condition.

L'étude s'inscrivait dans le cadre de deux projets financés par l'UE: ECOGENE («Unlocking the European Union convergence region potential in genetics»), et OPENGENE («Opening Estonian genome project for European Research Area»), financés à hauteur de 1,09 million et 1,33 million d'euros respectivement au titre de la ligne budgétaire «Régions de la connaissance» du septième programme-cadre (7e PC).

L'arythmie n'est pas grave en soi, mais elle augmente le risque de développer des problèmes plus sérieux tels que crise cardiaque, démence ou insuffisance cardiaque. D'importants facteurs économiques sont également à prendre en compte, car ce trouble affecte près de 600 millions de personnes dans le monde entier.

L'objectif des chercheurs était de découvrir les facteurs génétiques qui contribuaient à la fibrillation atriale. Le locus génétique a été identifié grâce à une analyse à grande échelle de données provenant de 10 études épidémiologiques, lesquelles portaient sur la comparaison des génomes de 1335 patients souffrant de fibrillation atriale avec ceux d'un groupe témoin. Les patients malades présentaient une forme particulière du trouble, la fibrillation atriale paroxystique, laquelle est peu commune car elle apparaît avant l'âge de 65 ans et ne semble pas associée à un changement structurel au niveau du coeur.

«La nature homogène de ce groupe de patients nous a permis d'identifier un gène appelé KCNN3 qui influence sensiblement le risque de fibrillation atriale», explique le chercheur en chef de l'étude, le Dr Stefan Kääb du Ludwig-Maximilians-Universität München (LMU) en Allemagne. «Il est intéressant de constater que ce gène est nécessaire à la synthèse du canal potassique, une protéine qui régule le flux des ions de potassium dans les membranes cellulaires. La protéine participe à la conduction des impulsions électriques dans le coeur et représente donc une nouvelle cible médicamenteuse prometteuse.»

«Nos résultats améliorent notre compréhension des mécanismes pathophysiologiques qui contribuent à la manifestation de la fibrillation atriale. Nous espérons qu'à long terme, ils nous permettent de prédire les taux individuels de risque», continue-t-il.

Pour que l'organisme fonctionne correctement, le coeur doit faire circuler une quantité appropriée de sang dans tous les organes vitaux au moyen de contractions qui surviennent au niveau des oreillettes et des ventricules en une séquence stricte.

Cette séquence est contrôlée par des signaux électriques initiés par le noeud sinusal (un tissu stimulateur du rythme cardiaque situé dans la paroi de l'oreillette droite). L'arythmie se déclenche lorsque le noeud sinusal ne fonctionne pas correctement. «La fibrillation atriale peut conduire à d'autres problèmes plus graves, car le sang n'est pas correctement évacué du coeur, ce qui favorise la formation de thromboses», explique le Dr Kääb.

«Celles-ci peuvent occasionner une attaque ou une embolie, à savoir l'oblitération brusque d'un vaisseau sanguin. La fibrillation atriale augmente également le risque d'insuffisance cardiaque, qui peut résulter en une réduction des fonctions cérébrales et finalement à la démence.»

Dans deux études antérieures, l'équipe avait identifié un total de neuf gènes qui affectent la durée d'une partie du cycle de contraction cardiaque et modulent également le risque de fibrillation atriale.

Dans l'étude actuelle, les chercheurs du LMU ont collaboré avec l'université technique de Munich, le Centre Helmholtz et 50 autres institutions internationales de recherche d'Estonie, d'Islande, des Pays-Bas et des États-Unis.
source : Ludwig-Maximilians-Universität München; Nature Genetics

Manger du chocolat noir aussi efficace que faire du sport ?

Selon une étude menée par des chercheurs de la Wayne State University de Detroit, la consommation de chocolat noir en petites quantités aurait des effets bénéfiques sur la santé au même titre que l’exercice physique.
Les amateurs de chocolat noir ont enfin trouvé une excuse pour succomber à la tentation. Des scientifiques de la Wayne State University de Detroit ont en effet démontré que la consommation de cette friandise présente des effets bénéfiques pour l’organisme humain, de la même façon que faire de l’exercice. Cette conclusion étonnante a fait l’objet d’une étude publiée dans le Journal of Physiology.
Selon les travaux des chercheurs, un des composés du chocolat agirait comme stimulant des mitochondries, de véritables usines à énergie contenues dans les cellules du corps humain, de la même manière qu’une activité physique. Dans des propos recueillis par Slate, Moh Malek, membre de l’équipe de scientifiques explique le processus : "Les mitochondries produisent l'énergie qui est utilisée dans les cellules du corps humain. Plus de mitochondries signifie donc plus de travail effectué."
En effet, une des composantes liées à la réussite d’un exercice physique réside dans la capacité du métabolisme à fournir de l’énergie pour contracter les muscles. Une faculté que les chercheurs préconisent d’entrainer notamment en absorbant régulièrement de petites quantités de chocolat noir.
Plus de mitochondries
Pour en arriver à de telles conclusions, les scientifiques ont étudié pendant deux semaines un groupe de souris nourri à l'épicatéchine, un constituant de la fève de cacao. Leurs résultats révèlent une amélioration notable de la performance physique des rongeurs ainsi qu’une plus grande quantité de mitochondries au sein de leur organisme.
"Le nombre de mitochondries diminue avec l'âge, et cela nous affecte physiquement tant en termes de production d'énergie musculaire que d'endurance. Ce que nous savons sur la capacité de l'épicatéchine à augmenter le nombre des mitochondries peut fournir une approche visant à réduire les effets du vieillissement musculaire." conclut Moh Malek. Toutefois, les chercheurs soulignent que l'étude n'a pour l'instant été menée que sur des souris, il n'est donc pas évident que notre organisme réponde d'une façon exactement semblable à ce qui a été découvert ici.

dimanche 18 septembre 2011

Arrêter de fumer peut être bon pour la personnalité

Arrêter de fumer peut entraîner des bienfaits allant au-delà des poumons. Une étude américaine, publiée dans la revue Nicotine and Tobacco Research, montre qu'en arrêtant la cigarette, on peut améliorer sa personnalité en réduisant, par exemple, son impulsivité. L'auteur de l'étude, Andrew Littlefield de l'Université du Missouri, a découvert que les personnes les plus impulsives, les plus négatives, et les plus anxieuses sont aussi plus susceptibles de fumer.
Les chercheurs ont comparé des fumeurs de 18 à 35 ans à un panel qui avait arrêté.

"Les fumeurs de 18 ans avaient un taux d'impulsivité plus haut que les non-fumeurs du même âge, et ceux qui avaient arrêté montraient un forte baisse d'impulsivité entre 18 et 25 ans" selon Andrew Littlefield. Pour les fumeurs plus âgés, il ajoute que fumer s'inscrit dans un modèle de comportement régulier, déterminé par l'habitude, l'envie et la tolérance, plutôt que des traits de caractère comme l'impulsivité.
Une autre étude encourageante pour ceux qui essaient d'arrêter la cigarette montre que le simple fait d'essayer peut aussi améliorer votre humeur.

Cette étude, publiée dans Nicotine and Tobacco Research, a surveillé les symptômes de dépression chez les personnes en train d'arrêter de fumer. Les sujets de l'étude ont expliqué ne "jamais s'être sentis aussi heureux", que lorsqu'ils ont réussi à arrêter, peu importe la durée de ce processus. Ceci va à l'encontre des idées reçues sur l'arrêt de la cigarette, un processus souvent associé au stress.

samedi 17 septembre 2011

Maladie du sommeil en Afrique: nouveau test pour un diagnostic plus efficace

DAKAR — Des scientifiques ont mis au point un nouveau test pour la trypanosomiase (maladie du sommeil) qui permet un diagnostic plus efficace et est adapté l'Afrique subsaharienne, très affectée par cette maladie tropicale souvent mortelle, ont annoncé jeudi les concepteurs de ce test.
Ce test Lamp (Loop-mediated isothermal amplification) pour la trypanosomiase "promet une amélioration considérable de la capacité de confirmer un diagnostic de la maladie du sommeil, même lorsque les parasites sont présents en nombre restreint, grâce à la détection de l'ADN du parasite dans les échantillons des patients", déclarent dans un communiqué reçu à Dakar la fondation Find et la société japonaise Eiken Chemical Co.Ltd, spécialisées dans les diagnostics médicaux, qui ont conduit les travaux pendant six ans.
Selon elles, "contrairement à la plupart des autres tests similaires", Lamp "peut être utilisé avec beaucoup moins d'équipements de laboratoire que d'autres tests moléculaires" et ses résultats "peuvent être détectés à l'oeil nu, plutôt qu'avec un équipement compliqué de détection requis pour des méthodes plus conventionnelles" de diagnostic.
Le nouveau test "a déjà passé les phases de conception et de développement" et "si tout se passe comme prévu, (il) sera disponible pour utilisation clinique en 2012". Il "est prêt à être utilisé dans des études accélérées sur le terrain, dans plusieurs sites en République démocratique du Congo et en Ouganda", ajoutent-elles.
La maladie du sommeil (ou trypanosomiase humaine africaine, THA) "sévit exclusivement dans 36 pays d'Afrique subsaharienne où l'on trouve des mouches tsé-tsé pouvant transmettre la maladie", selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Son diagnostic et son traitement "sont complexes et requièrent un personnel ayant des compétences particulières", indiquent l'OMS sur son site Internet (http://www.who.int).
D'après Find (Fondation pour de nouveaux diagnostics innovants) et Eiken, la maladie "affecte les communautés rurales pauvres" d'Afrique subsaharienne et "environ 60 millions de personnes" dans les 36 pays concernés "sont considérés comme étant à risque".
"Le diagnostic de la maladie du sommeil est basé actuellement sur l'identification de suspects avec un test de dépistage par des agents de santé formés, et la détection de parasites dans le sang ou d'autres échantillons avec un microscope", selon elles.
Or, "si elle n'est pas diagnostiquée et traitée de manière précoce, la maladie du sommeil progresse inexorablement vers un stade où les parasites pénètrent dans le cerveau, ce qui rend le traitement plus difficile, et augmente la probabilité de dommages neurologiques irréversibles", affirment l'ONG et la société.
Find et Eiken ont annoncé leur découverte lors d'une réunion du ISCTRC (Conseil international scientifique pour la recherche et le contrôle de la trypanosomiase) organisée de lundi à jeudi à Bamako. L'ISCTRC est un conseil statutaire de l'Union africaine (UA).
Find, organisation à but non lucratif, est basée à Genève. Eiken, réputée "leader dans le marché des diagnostics cliniques", est basée à Tokyo.
source:AFP

Une leucémie vaincue par le VIH

Des chercheurs de l'Université de Pennsylannie ont utilisé la thérapie génique pour créer des "cellules tueuses" de leucémie. Ils ont testé ce traitement expérimental pour la première fois sur William Ludwig, un officier de police de 65 ans à la retraite originaire de Bidgeton, dans le New Jersey. Pensant "n'avoir rien à perdre", celui-ci n'a pas hésité une seconde à participer à une révolution. Carl June, à la tête de l'équipe de recherche, décrit le processus : "Nous avons prélevé près d'un milliard de ses lymphocites T (globules blancs qui participent à la défense immunitaire du corps contre le cancer du sang) puis les avons mis en contact avec un virus du sida inactivé, qui les a transformés pour combattre efficacement le cancer, et nous les avons réintroduits dans le sang du patient."

D'abord il ne s'est rien passé. Mais après dix jours "William Ludwig est devenu un biréacteur", explique Carl June. Des frissons puis des tremblements. Une température en forte hausse et une tension artérielle en chute libre. Une situation si "inquiétante" pour les médecins que la famille de l'ex-policier a été réunie à son chevet. Les chercheurs se sont rendu compte après que ces symptômes grippaux extrêmement forts, dus à la production de cytokines par les lymphocytes T, n'étaient que le signe d'une âpre bataille contre le cancer. Quelques semaines ont passé et les effets du traitement ont disparu et, avec eux, la leucémie. Plus aucune trace du cancer dans son sang ou sa moelle osseuse et les ganglions lymphatiques se sont envolés. Les chercheurs ont estimé que près d'un kilo de cellules cancéreuses avaient été tuées par le traitement.

Une avancée génétique exceptionnelle

Un an après, il est toujours impossible aux médecins d'affirmer que William Ludwig est guéri. "Il est trop tôt pour crier victoire face à la leucémie", tempère Carl June. Pour le patient, aucun doute, sa rémission est complète. "Je peux rejouer au golf alors qu'il y a un an je sortais à peine de mon lit", raconte-t-il. Deux autres patients ont suivi William Ludwig. L'un se trouve en rémission complète et l'autre a été soigné avec des stéroïdes dans un autre hôpital lors des symptômes grippaux. Ce traitement a interrompu l'effet des lymphocytes T modifiés. Bien que le virus du sida ait déjà été utilisé pour soigner d'autres maladies, c'est la première fois qu'il aide à guérir un cancer.

Ces résultats sont, pour beaucoup de médecins, qui se sont exprimés dans différentes revues scientifiques, un tournant dans le développement des thérapies géniques efficaces contre le cancer. Selon le professeur Walter J. Urba, oncologue américain, "cela fait longtemps que l'on essayait de créer des cellules capables de reconnaître le cancer, de l'attaquer et de se multiplier, mais à chaque fois, la capacité des cellules à se battre avec les tumeurs était temporaire". Il reste cependant prudent sur la généralisation de ce traitement : "Pour être valables, les résultats devront être répétés sur plus de patients et par différentes équipes de recherche."
Par JEAN-DAVID RAYNAL
source: lepoint.fr

Découverte d’un nouveau gène dont les mutations sont associées à la maladie de Parkinson

Des recherches menées conjointement par l’équipe d’Alain Destée et Marie Christine Chartier-Harlin, au sein de l’Unité Mixte de Recherche Inserm 837 "Centre de recherche Jean Pierre Aubert" (Inserm / Université Lille 2 Droit et Santé/ CHRU) en collaboration avec des chercheurs canadiens ont permis d’identifier une mutation génétique qui est liée à l’apparition d’une forme familiale de la maladie de Parkinson transmise selon le mode autosomique dominant. Les détails de ces travaux sont publiés dans The American Journal of Human Genetics.

La maladie de Parkinson est la seconde maladie neurodégénérative, après la maladie d'Alzheimer. Les experts estiment que plus de 120 000 Français en sont atteints, près de 10% d’entre eux y étant génétiquement prédisposés. Les symptômes typiques sont un tremblement, une hypokinésie (une diminution des mouvements corporels), et une raideur. La maladie touche plus les hommes que les femmes et sa prévalence augmente avec l'âge.

Dans ce travail, les chercheurs ont tout d’abord montré au sein d’une famille que des marqueurs génétiques d’une région spécifique du chromosome 3 sont transmis en même temps que la maladie sur plusieurs générations, définissant ainsi une liaison génétique. Le séquençage des gènes de cette région a révélé une mutation qui est transmise avec la maladie, mais n’a pas été retrouvée chez plus de 3000 personnes en bonne santé. Par contre, cette mutation ainsi que d’autres (p.A502V, p.G686C, p.S1164R, p.R1197W) ont été retrouvées chez des patients parkinsoniens ayant une histoire familiale comme chez des malades présentant une maladie à corps de Lewy, et ce dans différentes régions du monde (Italie, Irlande, Pologne, Tunisie, Canada, Etats-Unis). La mutation identifiée par les chercheurs de l’Inserm, du CHRU de Lille et de l’Université Lille 2 entraîne un changement du facteur eIF4G1 (eukaryotic translation initiation factor 4-gamma) responsable de l’initiation de la traduction.

Bien que ces mutations du gène EIF4G1 soient rares, leur découverte est importante, car elle implique pour la première fois, le système d’initiation de traduction des ARN en protéines dans le développement d’un syndrome parkinsonien et pourrait aider à relier les formes héréditaires de la maladie et celles induites par des facteurs environnementaux voire peut être par des virus, dans une voie métabolique convergente.

"Grâce à cette découverte, les chercheurs pourront mieux analyser les voies métaboliques de la maladie de Parkinson au niveau moléculaire et ainsi mieux comprendre cette maladie. De plus, cette découverte apporte de nouveaux outils aux chercheurs. Ils pourront développer de nouveaux modèles et tester de potentielles thérapies ayant pour but de ralentir, voire arrêter cette maladie" explique Marie-Christine Chartier-Harlin qui a conduit les recherches à l’Inserm.
source:inserm

Les cancers du sein en forte augmentation au cours des 30 dernières années

Le nombre des cancers du sein a connu une forte hausse en 30 ans, avec une estimation de 640.000 nouveaux cas en 1980 et de 1,6 million en 2010 (+260%), dont la moitié dans des pays en voie de développement, selon une étude publiée en ligne par la revue britannique The Lancet.
L'incidence du cancer du sein a augmenté dans toutes les régions du monde à un taux annuel de 3,1%, avec deux fois plus de cas chez les femmes de 15-49 ans des pays en développement que chez celles des pays développés. La hausse des décès a été plus lente (1,8% par an) que celle des cas, passant de 250.000 en 1980 à 425.000 en 2010, dont 68.000 femmes de 15 à 49 ans dans les pays en développement.
Au cours de la même période, l'incidence du cancer du col de l'utérus a aussi augmenté, mais à un rythme nettement moindre (+0,6% par an). Il y avait 378.000 nouveaux cas en 1980, et 425.000 en 2010, dont 76% dans les pays en développement. Cette année-là, 200.000 femmes en sont mortes, soit une hausse annuelle du nombre des décès de 0,46%. 46.000 femmes en sont mortes dans les pays en développement.
Les chercheurs relèvent que ces hausses du nombre des cas s'expliquent notamment par la démographie et par le vieillissement de la population. Quant à l'augmentation moindre du nombre des décès, elle pourrait s'expliquer par l'extension du dépistage dans les pays en développement.
Ils insistent sur la fiabilité particulière de leurs données. C'est la première fois en effet qu'une étude mondiale utilise des registres du cancer (plus de 300 pour cette étude) et des données sur les causes de décès, dans 187 pays, pour générer leurs estimations. Jusqu'à maintenant, les estimations mondiales sur les cancers du sein et du col de l'utérus utilisaient jusqu'à 26 combinaisons de méthodes différentes.
source: AFP

vendredi 16 septembre 2011

un marqueur sanguin pour détecter la prédisposition à la dépression

Lorsque des rats sont soumis à un stress intense, seuls ceux présentant une altération durable de la structure des neurones dans certaines régions du cerveau développent des symptômes dépressifs à la suite d’un nouvel épisode stressant. Ce résultat vient d’être mis en évidence par l’équipe, dirigée par Jean-Jacques Benoliel du Centre de Recherche de l’Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière (UPMC Inserm U975 CNRS) à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Leur étude a également permis de caractériser chez le rat un marqueur biologique fiable permettant de détecter la vulnérabilité à la dépression.

Ces résultats viennent d’être publiés dans The Journal of Neuroscience. Ils ouvrent de nouvelles perspectives pour reconnaître et prévenir la prédisposition à la dépression dans une population à risque.

La prédisposition à la dépression peut être d’origine génétique ou acquise, comme par exemple à la suite d’un stress intense (perte d’un proche, divorce) ou d’un stress continu (sur le lieu de travail par exemple). Chez certains sujets, ce n'est qu'à la suite d'un autre épisode stressant (même peu intense) que la dépression peut se déclencher. Ainsi, le premier stress laisserait une trace dans le cerveau, en modifiant les réseaux de neurones de façon durable. Ces individus sont considérés à risque, c’est-à-dire qu’ils présentent une forte probabilité de développer une dépression suite à un autre stress.

Parvenir à reconnaître ces populations à risque nécessite de caractériser la vulnérabilité à la dépression. Pour l’étudier, l’équipe de Jean-Jacques Benoliel s’est appuyée sur un modèle reproduisant un stress social intense chez le rat. Ce protocole induit une modification de la structure des neurones de certaines régions du cerveau, en particulier dans l’hippocampe, une zone impliquée dans de nombreux processus d’apprentissage et de mémorisation. En même temps, le taux de BDNF, une molécule impliquée dans la croissance des cellules, était fortement diminué dans cette région mais également dans le sang.

Après quelques semaines, la moitié des animaux stressés avaient retrouvé leur état normal, tandis que l’autre moitié avait conservé les modifications neuronales et un faible taux de BDNF. A la suite d’un nouveau stress de plus faible intensité, les symptômes dépressifs ne sont apparus que chez ce second groupe, l’identifiant comme population vulnérable. Les chercheurs ont alors caractérisé la mesure du taux de BDNF dans le sang comme marqueur biologique de la prédisposition à la dépression.

Cette étude ouvre de nouvelles perspectives visant à identifier au sein d’une population à risque les sujets prédisposés à développer une dépression. L’objectif est de permettre une thérapie, pharmacologique et/ou comportementale, précoce visant à prévenir le développement de la maladie.
source:inserm

Identification d'un nouveau régulateur de la croissance des neurones

Un neurone est une cellule excitable constituant l'unité fonctionnelle de base du système nerveux. Les neurones ont deux propriétés physiologiques : l'excitabilité, c'est-à-dire la capacité de répondre aux stimulations et de convertir celles-ci en impulsions nerveuses, et la conductivité, c'est-à-dire la capacité de transmettre les impulsions. Pour que notre système nerveux fonctionne correctement, il faut que les neurones étendent leurs ramifications caractéristiques (dendrites) vers d'autres cellules au moment précis du développement cérébral.

Le travail dirigé par Inés Antón du Centre National de Biotechnologie (CBN) du CSIC (équivalent au CNRS français) et publié dans la revue Cerebral Cortex [1] soulève la possibilité que des maladies comme l'autisme ou la schizophrénie, qui sont associées à une altération morphologique des neurones, pourraient trouver leur origine dans les premières étapes du développement des neurones.

Il y a 9 ans, l'équipe du CNB a développé une lignée de souris sans protéine WIP car l'on savait déjà à l'époque que cette protéine était importante pour maintenir la structure de cellules comme les globules blancs. A partir de 2005, Anna Franco a commencé à étudier la fonction de WIP sur les neurones. L'équipe du CNB s'est concentrée sur les neurones de l'hippocampe, impliqués tant dans la fonction de mémoire que dans celle de la représentation spatiale. Leur première observation a été de constater que sans la protéine WIP, les neurones avaient un corps plus grand et une croissance excessive des ramifications. Ces différences avec leurs neurones normaux étaient bien plus visibles dans les premières étapes du développement neuronal.

Les neurones déficients (à droite) ont une morphologie plus complexe, avec plus de ramifications que les neurones contrôlés (à gauche)
Crédits : Anna Franco et Inés Antón (CNB-CSIC)
Grâce à ce récent travail publié dans la revue Cerebral Cortex, l'équipe a découvert que la protéine WIP régulait la maturation des neurones ainsi que leur capacité à communiquer entre eux. En effet, cette protéine régule le moment auquel les neurones commencent à élaborer leur morphologie arborescente typique en agissant comme un frein afin d'éviter qu'ils ne se développent trop tôt. De plus les neurones se connectent entre eux par l'intermédiaire des synapses situées au final d'une prolongation ramifiée ou dendrite et l'échange d'information au niveau des synapses a besoin d'actine, une protéine qui s'unit à WIP. L'étude des chercheurs du CNB montre donc que l'absence de WIP altère la structure des neurones et modifie le fonctionnement des connexions synaptiques.

Inés Anton, directrice de la recherche, précise que dans ce travail en collaboration avec d'autre groupe du CSIC, les chercheurs ont aussi découvert que le déficit en WIP augmentait aussi l'amplitude et la fréquence d'un type de courant électrique circulant entre les neurones. Sachant que l'information est transmise au niveau synaptique par l'intermédiaire de ces courants, cela démontre que WIP régule la maturation des neurones en contrôlant leur structure et en intervenant dans leur fonctionnement.

Pour en savoir plus, contacts :
[1] WIP is a Negative Regulator of Neuronal Maturation and Synaptic Activity A. Franco,S. Knafo, I. Banon-Rodriguez, P. Merino-Serrais, I. Fernaud-Espinosa, M. Nieto, J.J. Garrido, J.A. Esteban, F. Wandosell y I.M. Anton - Cerebral Cortex Doi :10.1093/cercor/bhr199 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/1hVtI
Sources :
plataforma Sinc, article du 3 août 2011

L'insomnie, une affaire de famille

Le problème pourrait avoir des assises génétiques, mais les attitudes familiales à l'égard des troubles du sommeil entreraient aussi en jeu.

La propension à l'insomnie aurait une forte composante familiale, démontre une étude présentée lundi par des chercheurs de l'Université Laval à l'occasion du 4e Congrès de l'Association mondiale pour la médecine du sommeil qui se déroulait à Québec. Les personnes provenant d'une famille qui compte au moins un insomniaque courent 67 % plus de risque de souffrir d'insomnie au cours de leur vie.

Les chercheurs Charles Morin, Mélanie LeBlanc, Hans Ivers, Josée Savard, Lynda Bélanger, de l'École de psychologie, et Chantal Mérette, de la Faculté de médecine, arrivent à ces conclusions au terme d'une étude à laquelle ont participé 3 485 personnes. Dans un premier temps, les participants devaient répondre à un questionnaire téléphonique portant sur la qualité de leur sommeil et sur la qualité du sommeil des membres de leur famille immédiate. Dans les 12 mois suivants, ils devaient remplir à trois reprises un questionnaire postal portant sur les mêmes sujets.

Les répondants étaient considérés comme insomniaques s'ils consommaient des somnifères au moins trois fois par semaine ou s'ils présentaient le tableau suivant: insatisfaction par rapport au sommeil, difficulté à mener à bien les tâches quotidiennes en raison d'un manque de sommeil et avoir éprouvé, au moins trois fois par semaine au cours du dernier mois, l'un des trois symptômes suivants: prendre plus de 30 minutes pour s'endormir, avoir des périodes d'éveil excédant 30 minutes pendant la nuit et se réveiller au moins 30 minutes avant l'heure prévue.

Les données recueillies par les chercheurs ont permis d'établir que 40 % des répondants provenaient d'une famille qui comptait au moins un insomniaque; la plupart d'entre eux avaient un proche atteint d'insomnie (76 %), mais certains en avaient deux (21 %) ou même trois (3 %). Le risque de souffrir d'insomnie augmentait en fonction du nombre de proches insomniaques: la hausse était respectivement de 37 %, 250 % et 314 % pour un, deux ou trois proches atteints d'insomnie.

Un certain nombre de sujets, qui étaient de bons dormeurs, ont souffert pour la première fois de problèmes de sommeil pendant le suivi de 12 mois. Le risque que ce premier épisode d'insomnie survienne était 28 % plus élevé chez les répondants provenant de famille comptant au moins un insomniaque. Enfin, le risque que l'insomnie persiste pendant toute la période de suivi augmentait en fonction du nombre de proches atteints d'insomnie. La hausse était de 34 % chez les répondants qui avaient un proche insomniaque, 200 % chez ceux qui en avaient deux et 360 % chez ceux qui avaient en trois.

"Il y a sans doute une composante génétique derrière cette agrégation familiale de l'insomnie, estime le responsable de l'étude, Charles Morin. Par contre, on ne sait pas si le mécanisme en cause est un processus physiologique qui interfère avec le sommeil ou une prédisposition à l'anxiété." Certaines attitudes à l'égard de l'insomnie, transmises par les membres de la famille, pourraient aussi entrer en ligne de compte, ajoute le chercheur. "Lorsqu'on voit un membre de notre famille réagir très fortement à un épisode d'insomnie, il se peut que nous ayons la même réaction lorsque nous devons à notre tour faire face à ce problème. Ce genre de comportements peut transformer une insomnie situationnelle en insomnie chronique."

Les conclusions de cette étude suggèrent qu'une intervention psychologique précoce pourrait être bénéfique aux personnes provenant de familles où l'insomnie chronique sévit. Verra-t-on bientôt apparaître des thérapies familiales contre l'insomnie ? "Nous ne sommes pas encore rendus là, mais ça pourrait venir un jour", croit le professeur Morin.
Source: Jean Hamann - Université Laval

jeudi 15 septembre 2011

Premier modèle humain pour la maladie neurodégénérative de Sanfilippo

Des chercheurs de l’Institut Pasteur et de l’Inserm, en collaboration avec le Centre de Biologie Cellulaire de Lyon, ont obtenu pour la première fois un modèle humain de neurone pour la maladie pédiatrique de Sanfilippo, un trouble neurodégénératif incurable. Ce modèle est un outil de choix pour étudier les mécanismes cellulaires à l’origine de la maladie et ainsi identifier des axes thérapeutiques. Le procédé employé, qui fait intervenir des cellules souches, pourra aussi être appliqué pour modéliser d’autres maladies, en particulier neurodégénératives. Ce travail fait l’objet d’une publication dans la revue Human Molecular Genetics.

La maladie de Sanfilippo, ou mucopolysaccharidose de type III, est la conséquence d’une accumulation de molécules appelées mucopolysaccharides dans plusieurs tissus de l’organisme. En raison d’une mutation génétique, le corps ne parvient plus à les éliminer et leur présence devient toxique, en particulier pour le cerveau. Les enfants atteints accusent un retard mental important qui se manifeste vers 3 ou 4 ans et meurent prématurément avant l’âge de 30 ans. Malheureusement, aucun traitement ne guérit le syndrome de Sanfilippo.

Jusqu’à présent, pour étudier la pathologie, seuls des modèles murins de neurones étaient disponibles : l’accès aux neurones des malades était impossible. L’équipe de Delphine Bohl, chercheuse au sein de l’unité mixte Institut Pasteur et Inserm Rétrovirus & Transfert Génétique, a obtenu pour la première fois un modèle humain de neurone pour la maladie de Sanfilippo. Ce dernier constitue un outil précieux pour lever les zones d’ombres qui subsistent sur les mécanismes qui conduisent aux troubles, mais aussi pour tester d’éventuels traitements.

Pour obtenir ce modèle, Delphine Bohl et ses collègues ont travaillé à partir de cellules de peau prélevées chez des patients atteints par la maladie de Sanfilippo. Dans un premier temps, ces cellules ont été reprogrammées en cellules souches dites "pluripotentes induites", capables de se différencier en n’importe quel type cellulaire de l’organisme. Les cellules souches ainsi obtenues ont ensuite été poussées à se différencier en neurones. Par la suite, les chercheurs ont montré que ces neurones développaient les défauts cellulaires caractéristiques de la maladie de Sanfilippo. Aujourd’hui, ces cellules malades constituent le premier modèle de neurone humain pour ce trouble neurodégénératif, et sont un outil puissant pour en étudier la physiopathologie chez l’enfant.

Le procédé utilisé par les chercheurs est exploitable pour la création de modèles expérimentaux humains d’autres maladies du cerveau. Actuellement, l’équipe de Delphine Bohl travaille au développement d’un modèle humain pour la Sclérose Latérale Amyotrophique, une autre maladie neurodégénérative.
source:inserm

Les métaux lourds au secours de l’immunité

Un nouveau mécanisme de défense naturelle contre les infections vient d’être mis en évidence par une équipe internationale menée par des chercheurs du CNRS, de l’Inserm, de l’Institut Pasteur et de l’Université Paul Sabatier – Toulouse III (1). Le zinc, métal lourd toxique à forte dose, est utilisé par les cellules du système immunitaire pour éliminer les microbes tels que le bacille de la tuberculose ou E. coli. Publiée dans la revue Cell Host & Microbe le 14 septembre 2011, cette découverte permet d’envisager de nouvelles stratégies thérapeutiques et de tester de nouveaux candidats-vaccins.

L'une des stratégies bien connues de notre système immunitaire pour détruire les microbes consiste à les priver de nutriments essentiels comme les métaux lourds, notamment le fer. Pour la première fois, une étude internationale menée par les chercheurs de l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale (CNRS/Université Paul Sabatier – Toulouse III), du Centre d'immunologie de Marseille Luminy (CNRS/Inserm/Université de la Méditerranée) et de l’Institut Pasteur, révèle que l’inverse est également vrai : les cellules immunitaires sont capables de mobiliser des réserves de métaux lourds, en particulier de zinc, pour intoxiquer les microbes. Ce phénomène vient d’être mis en évidence pour Mycobacterium tuberculosis, l’agent de la tuberculose chez l’homme qui fait près de 2 millions de morts par an dans le monde ainsi que pour Escherichia coli dont certaines souches sont responsables d’infections graves du système digestif et urinaire. Dans les cellules du système immunitaire (les macrophages -2) ayant ingéré M. tuberculosis ou E. coli, les chercheurs ont constaté une accumulation rapide et persistante de zinc. Ils ont également observé la production de nombreuses protéines à la surface des microbes dont la fonction est de "pomper", c'est-à-dire d’éliminer les métaux lourds à l’extérieur de ces organismes. Dans les macrophages, les microbes sont donc exposés à des quantités potentiellement toxiques de zinc et ils tentent de se protéger contre une intoxication en synthétisant ces pompes. Preuve en est qu’en inactivant par génie génétique ces pompes, M. tuberculosis et E. coli deviennent encore plus sensibles à la destruction par les macrophages.

Le zinc, bien que toxique quand il est ingéré en trop grande quantité, est donc bénéfique pour le système immunitaire, en particulier parce qu’il est utilisé par les macrophages pour intoxiquer les microbes. Des mécanismes équivalents pourraient exister pour d’autres métaux lourds comme le cuivre. Ces résultats ont des implications cliniques très concrètes. Ils permettent notamment de reposer la question de la complémentation nutritionnelle dans le traitement des malades (ex. par le zinc). Ils pourraient aussi être à l’origine de nouveaux antibiotiques qui bloqueraient l’action des pompes microbiennes à métaux ou de nouvelles souches vaccinales atténuées qui sont actuellement déjà testées comme candidats vaccins.
Cette figure représente un bacille tuberculeux (M. tuberculosis) dans un macrophage. Le compartiment dans lequel réside le bacille (vacuole appelée phagosome) est riche en zinc, que l'on voit sous forme de petits dépôts noirs (sulfate de zinc) en microscopie électronique après traitement spécifique.

Source: inserm

Une nouvelle stratégie pour traiter le lupus

Dans la dernière édition du Journal Of Immunology des chercheurs espagnols proposent une nouvelle stratégie de traitement du lupus qui consiste à inhiber une enzyme (PI3Kδ) favorisant la survie des cellules. La particularité de cette voie thérapeutique est qu'elle n'affecte pas la réponse immunitaire et permettrait ainsi d'améliorer la qualité de vie des patients.

Le système immunitaire produit normalement des protéines appelées anticorps pour protéger l'organisme contre les virus, les bactéries et autres molécules étrangères. Lors d'une maladie auto-immune comme le lupus, le système immunitaire perd sa capacité à faire la différence entre les molécules étrangères au corps et ses propres tissus et cellules. Le système immunitaire produit ainsi des anticorps contre lui-même. Le lupus érythémateux systémique est une maladie inflammatoire chronique pour laquelle il n'existe pas de remède : les traitements actuels permettent seulement d'en contrôler les symptômes, souvent des immunodépresseurs dont les effets secondaires affectent la qualité de vie des patients.
Lymphocyte avec enzyme de survie activée (en vert) 
Crédits : Abel Suarez-Fueyo, Domingo F. Barber, Jorge Martinez-Ara, Antonio C. Zea-Mendoza etAna C. Carrera 

Le Centre National de Biotechnologie (CNB) du CSIC (équivalent du CNRS français) a collaboré avec les hôpitaux universitaire madrilènes La Paz et Ramon y Cajal afin d'étudier le comportement des globules blancs prélevés sur des donneurs volontaires. Ces travaux ont par ailleurs été soutenus par le Ministère de la Science et de l'Innovation espagnol (MICINN). Les scientifiques du CNB ont tout d'abord pu observer chez les patients lupiques une concentration majeure de lymphocytes s'attaquant aux tissus et aux cellules du propre sujet. Le second résultat concerne particulièrement les lymphocytes T, chez lesquels l'activité d'une enzyme favorisant la survie cellulaire est augmentée pour les patients atteints de lupus. La phosphoinositide 3-kinase delta (PI3Kδ) présente notamment une suractivité marquée lors des phases actives de la maladie.

Après une culture en laboratoire, les scientifiques ont tenté d'inhiber cette enzyme pour les lymphocytes T chez lesquels elle est suractivée. En diminuant l'activité de PI3Kδ par voie pharmacologique, ils ont obtenu un retour à la normale de l'activité des lymphocytes T, et ce sans affecter la réponse immunitaire. Ces résultats prometteurs indiquent donc qu'une inhibition chimique de l'enzyme PI3Kδ peut constituer un traitement efficace aux effets secondaires maitrisés pour lutter contre le lupus érythémateux systémique.
Sources :
- Plateforme SINC, article du 19 août 2011
- Lupus Foundation of America, "Feuille d'Information"

Paludisme : un vaccin fournit des résultats prometteurs

Les résultats d’un essai clinique concernant un vaccin antipaludéen ont été publiés hier aux Etats-Unis. Selon les responsables de ces travaux, l’étude préliminaire réalisée au Burkina Faso est très encourageante.

En 2009, le paludisme a entraîné 800.000 morts en Afrique subsaharienne. Des victimes dont la plupart sont des enfants âgés de moins de cinq ans très exposés à la piqûre de la femelle du moustique anophèle qui transmet le parasite Plasmodium falciparum, responsable de la maladie. Or, ce parasite est beaucoup plus complexe que des virus tels que celui de la rougeole ou de la poliomyélite par exemple, ce qui rend très difficile la mise au point d’un vaccin. Pourtant, les premiers résultats obtenus par un vaccin antipaludéen se sont avérés plutôt prometteurs. Selon l’étude publiée dans le New England Journal of Medicine, aux Etats-Unis, les enfants du Burkina Faso qui ont été vaccinés ont montré un effet protecteur significatif durant la période de suivi.

En effet, l’essai clinique a été mené sur 45 enfants âgés de 12 à 24 mois répartis en trois groupes. Les bébés du premier groupe ont reçu une dose de 15 microgrammes du vaccin nommé MSP3, le second groupe, une dose de 30 microgrammes et le groupe témoin un vaccin contre l'hépatite B.

Les médecins ont alors constaté que la fréquence du paludisme a été de trois à quatre fois moindre chez les enfants des deux premiers groupes (traités avec le nouveau vaccin) que chez ceux qui ont reçu le vaccin contre l'hépatite B. Les différentes doses injectées n’ont pas entraîné de différences significatives, ont par ailleurs relevé les chercheurs. Toutefois, si le vaccin MSP3 a démontré des résultats encourageants, des études cliniques plus vastes doivent être menées pour confirmer son efficacité.

Un vaccin efficace dès 2015 ?

Par ailleurs, le seul vaccin faisant l'objet d'un essai clinique de phase 3 (c'est-à-dire la dernière étape avant la mise sur le marché) et qui pourrait être disponible dès 2015, est actuellement en cours de test dans sept pays africains. Les premiers résultats de ce RTS,S du laboratoire britannique GlaxoSmithKline sont attendus en 2012. En phase 2, ce vaccin avait néanmoins montré une efficacité de 53% chez les jeunes enfants et de 65% chez les nourrissons.

mercredi 14 septembre 2011

Le rire atténue la douleur

Rire à gorge déployée avec des amis diminue la sensation de douleur, grâce aux molécules opiacées qui inondent alors le cerveau, selon une étude britannique publiée mercredi.
Des chercheurs ont testé en laboratoire la réaction à la douleur de volontaires qui regardaient des extraits de comédies comme "Mr Bean" ou "Friends" ou des émissions non-humoristiques sur le golf ou la vie des animaux.
La douleur était provoquée par le froid d'un manchon destiné à rafraîchir le vin ou par un garrot serré jusqu'à la limite de tolérance.
Un autre test a été effectué pendant le Festival parallèle d'Edimbourg sur des volontaires regardant soit une comédie soit une pièce dramatique. Aussitôt après le spectacle, pour voir si le rire diminuait la sensation de douleur, ils ont été invités à s'appuyer contre un mur, genoux pliés, comme s'ils étaient assis sur une chaise invisible.
Un quart d'heure de rire bien franc suffit pour augmenter d'environ 10% la tolérance à la douleur, d'après l'étude.
En revanche, regarder des émissions non-humoristiques ou des drames n'a aucun effet antidouleur.
L'étude fait cependant la distinction entre le rire franc, à gorge déployée, le seul qui a un effet, et le rire poli, de façade.
Crise de fou rire ou éclats de rire survenant rarement quand on est seul, se trouver au sein d'un groupe semble déterminant pour déclencher le bon type de rire qui libère dans le cerveau des endorphines, relèvent les chercheurs.
Ces molécules servant de messagers chimiques entre les neurones peuvent aussi atténuer les signaux de douleur physique ou de stress.
Des endorphines sont produites pendant des exercices physiques, ce qui contribue à la sensation de bien-être quand on court ou quand on pratique certains sports.
Le rire franc implique aussi un exercice musculaire involontaire et répété, au cours duquel on expire de l'air sans reprendre son souffle. L'épuisement dû à cet effort soutenu entraînerait la production d'endorphines, selon les chercheurs.
Les grands singes seraient aussi capables de rire, mais contrairement à l'homme, ils inspirent de l'air autant qu'ils en expirent pendant qu'ils rient.
Les chercheurs dont l'étude est publiée dans la revue de l'académie des sciences britanniques, Proceedings of The Royal Society B, estiment que leurs expériences aident à comprendre les mécanismes physiologiques et sociaux à l'origine du rire.
source AFP

Devenir père fait baisser le taux de testostérone

En devenant père, les hommes voient leur taux de testostérone baisser, révèle une étude publiée lundi, qui laisse penser qu'ils seraient ainsi biologiquement programmés pour prendre soin de leurs enfants.
Le même phénomène s'observe chez de nombreuses autres espèces animales dans lesquelles les mâles aident à élever les enfants, relève Christopher Kuzawa, professeur d'anthropologie à la Northwestern University (Illinois, Nord), un des co-auteurs de ces travaux.
La testostérone dope la virilité et stimule les mâles dans la compétition pour s'accoupler. Après la naissance, l'organisme réduirait la production de cette hormone --et donc les pulsions sexuelles-- pour permettre au père de prendre sa part des responsabilités liées à la paternité, sans être absorbé par cette lutte pour l'accouplement, explique M. Kuzawa.
Des recherches menées jusqu'alors indiquaient des niveaux moindres de testostérone chez les hommes qui étaient père que chez les célibataires sans enfant.
Mais la plupart de ces études ne portaient que sur des périodes très brèves, empêchant les chercheurs de déterminer si le fait de devenir père faisait baisser le taux de testostérone ou si les hommes avec des taux moins élevés de cette hormone mâle avaient plus de chance de procréer.
Pour cette nouvelle recherche, les auteurs ont suivi 624 hommes âgés de 21 à 26 ans durant quatre ans et demi aux Philippines.
Pendant cette période, environ un tiers des participants ont commencé une relation stable avec une partenaire et sont devenus pères pour la première fois.
"Les hommes qui ont commencé avec un niveau élevé de testostérone avaient plus de chances de devenir père que les autres mais après avoir procréé leur taux de cette hormone a nettement diminué", précise Lee Gettler de la Northwestern University, un autre des co-auteurs de l'étude parue dans les Annales de l'Académie Nationale américaine des sciences (PNAS).
"Etre père et les contraintes liées à l'arrivée d'un nouveau-né demandent un important ajustement émotionnel, psychologique et physique et notre étude indique qu'un homme peut connaître un changement biologique substantiel pour l'aider à faire face à ces exigences", explique Lee Gettler.
Cette étude va plus loin et montre aussi que l'interaction entre le comportement et la production hormonale fonctionne dans les deux sens. En effet, la baisse hormonale est encore plus marquée chez les pères passant au moins 3 heures par jour à s'occuper de leur enfant, par comparaison avec ceux qui ne participent pas à leur éducation.
source AFP