mardi 31 janvier 2012

Tumeurs cérébrales pédiatriques mortelles : deux mutations d'un gène crucial impliqué

Une équipe de scientifiques internationale dirigée par l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM) a réalisé une percée majeure en génétique qui pourrait révolutionner, à l'avenir, les traitements de cancers pédiatriques. Les chercheurs ont découvert deux mutations génétiques responsables de près de 40 pour cent des glioblastomes chez l'enfant – une des formes les plus mortelles de cancer du cerveau qui ne répond pas aux traitements de chimiothérapie et de radiothérapie. Ces mutations seraient impliquées dans la régulation de l'ADN, ce qui expliquerait la résistance de la tumeur aux traitements traditionnels. Cette découverte pourrait avoir des implications importantes sur le traitement d'autres cancers. L'étude vient d'être publiée dans le journal Nature.

Les chercheurs ont pu, grâce aux connaissances et à la technologie avancée du Centre d'innovation Génome Québec et Université McGill, identifier deux mutations dans un gène primordial : l'histone H3.3. Ce gène, l'un des gardiens de notre patrimoine génétique, est un élément clé lors de la modulation de l'expression de nos gènes. « Ces mutations empêchent les cellules de se différencier normalement et aident à protéger l'information génétique de la tumeur, la rendant moins sensible aux traitements de chimiothérapie et de radiothérapie », nous explique la docteure Jabado, hématologue-oncologue pédiatre à L'Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et principale chercheuse de l'étude.

« Cette recherche explique l'inefficacité des traitements traditionnels utilisés contre les cancers chez les enfants et les adolescents. Nous ne frappions pas à la bonne porte ! » livre la docteure Jabado, également professeure agrégée de pédiatrie à l'Université McGill. « On sait aujourd'hui que le glioblastome de l'enfant est dû à des mécanismes moléculaires différents de celui de l'adulte et ne doit pas être considéré ni traité de la même façon. Plus important encore, nous savons maintenant où concentrer nos efforts et nos traitements au lieu de travailler dans le noir. »

Une régulation inappropriée de ce gène a été observée dans d'autres cancers tels le cancer du colon, du pancréas, le lymphome, la leucémie et le cancer neuroendocrinien. En conséquence, de futures recherches pourraient permettre de trouver de meilleurs traitements pour ces maladies. « Ce qui rend cette recherche unique, c'est que pour la première fois, on identifie une mutation chez l'Homme dans un des gènes les plus importants du système de protection et de régulation de notre information génétique », explique la docteure Jabado. « C'est la preuve irréfutable que notre génome, s'il se trouve modifié, peut conduire à des cancers et probablement à d'autres maladies. Ce que la génomique nous a montré aujourd'hui n'est que le commencement. »

« Génome Québec est fière d'avoir contribué à un projet dont les résultats auront un impact probant dans le traitement du glioblastome pédiatrique, » souligne le président-directeur général de Génome Québec, Marc LePage. « L'apport exceptionnel des experts en génomique ainsi que des nouvelles technologies de séquençage, mis à disposition par le Centre d'innovation Génome Québec et Université McGill dans le projet de la docteure Jabado, constitue une preuve de plus que la génomique est devenue un vecteur incontournable dans le développement et l'innovation en recherche médicale. Je tiens, en ce sens, à saluer l'excellence des équipes impliquées dans cette étude et le modèle de collaborations interdisciplinaires qui a été mis en œuvre. »

« Le potentiel autour de la médecine personnalisée est remarquable pour plusieurs domaines en santé, tels que les infections, les maladies rares et le cancer. Des chercheurs, comme ceux de cette équipe, jouent un rôle vital en transposant ces découvertes, au niveau clinique, par les soins aux patients », ajoute la professeure Morag Park, directrice scientifique de l'Institut du cancer des IRSC. « Grâce aux avancements en recherche comme celui-ci, il y a maintenant davantage d'accent mis sur l'utilisation de l'information génétique dans la prise de décisions cliniques. Nous félicitons la docteure Jabado et son équipe pour ces résultats. »

Les tumeurs du cerveau sont la première cause de décès chez l'enfant par cancer en Europe et en Amérique du Nord. Le glioblastome chez l'enfant et l'adolescent reste mortel et les chances d'en guérir sont nulles. Chaque année, au Canada, 200 enfants décèdent de ce type de cancer. La plupart des enfants décède au cours des deux années suivant le diagnostic, indépendamment du traitement.

Au sujet de l'étude:

Cette recherche a été appuyée par la Fondation Cole et a été financée en partie par Génome Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), avec le cofinancement de Genome BC, Génome Québec, IC (Institut du Cancer) et C17, dû à la participation conjointe de Génome Canada et les IRSC au concours Promouvoir une innovation technologique par la découverte (TITD); (projet: The Canadian Paediatric Cancer Genome Consortium: Translating next generation sequencing technologies into improved therapies for high-risk childhood cancer)

Vous trouverez la recherche à l'adresse suivante : www.nature.com

Sur l'Internet :

Centre universitaire de santé McGill (CUSM) :
www.cusm.ca

Institut de recherche du CUSM :
www.cusm.ca/research/dashboard

Université McGill :
www.mcgill.ca

Génome Québec:
www.genomequebec.com

Genome Canada :
www.genomecanada.ca

Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC):
www.cihr-irsc.gc.ca

dimanche 29 janvier 2012

Un médicament à base du tabac contre le HIV

Le tabac pourrait être la plante idéale permettant de synthétiser efficacement et à bas coûts de nouveaux médicaments capables de lutter contre des virus tels que le HIV et de combattre de graves maladies. Telles sont les conclusions de l'étude internationale Pharma-Planta, à laquelle ont participé des chercheurs du Conseil national des recherches Cnr (Institut de Biologie et Biotechnologie agraire Ibba-Cnr et Institut de génétique végétale Igv-Cnr), et de l'Enea (Agence nationale pour les nouvelles technologies, l'énergie, et le développement économique durable - Laboratoire de biotechnologie). Le tabac, souvent blâmé pour les méfaits sur la santé que sa consommation entraine, est ainsi devenu un centre d'intérêt scientifique, et est vu de manière positive.

Pharma-Planta est un projet du 6ème PCRD, financé par la Commission Européenne à hauteur de 12 millions d'euro. Commencé en 2004, le projet implique 40 équipes de recherche appartenant à 33 institutions de recherche privées et publiques. " La mission principale de Pharma-Planta a été de développer des méthodes innovantes pour la production d'anticorps et vaccins à partir de plantes ", explique Alessandro Vitale de l'Ibba-Cnr. " Les médicaments développés à base de végétaux ont un coût de production nettement inferieur par rapport à ceux produits en utilisant la voie biotechnologique appliquée aux microorganismes et cellules animales. De plus il se pourrait que cette méthode soit plus efficace et sûre ".

Selon Eugenio Benvenuto, responsable du Laboratoire des biotechnologies de l'Enea, " Grâce aux plants de tabac génétiquement modifiés, un anticorps humain a été produit et purifié. Cet anticorps neutralise de nombreux isolats du virus HIV-1 et pourrait bientôt devenir un outil stratégique pour réduire la diffusion du virus dans les pays les plus pauvres et les plus touchés. Les résultats de laboratoire ont été développés en médicaments, et la quantité produite a été suffisante pour un essai clinique, qui a débuté en juin 2011 au sein de l'Université du Surey (Royaume Uni). L'équipement réalisé pour la production de ce médicament " vert " pourra être utilisé pour développer et purifier, à partir de plantes, des protéines recomposées pour une action pharmacologique ".

Pharma-Planta a développé de nombreuses méthodes pour la production de médicaments à partir de plantes. Ces méthodes se sont aujourd'hui largement diffusées au sein de la communauté scientifique mondiale. En tout, le projet est à la base de 200 articles publiés dans des revues scientifiques, grâce à un accord de libre accès aux résultats et aux produits du projet (droit de copie, brevets, variétés végétales).

Marion Pezzotti, de l'Université de Vérone, explique que : " Les résultats obtenus dans le cadre du projet ont conduit à la création d'un Bureau biotechnologique, une spin-off de notre université qui a comme objectif de produire à partir de feuilles de tabac des auto-antigènes humains potentiellement efficaces pour la prévention du diabète auto-immune
 
 
- Site du projet: http://www.pharma-planta.net
- Institut de Biologie et Biotechnologie agraire Ibba-Cnr : http://www.ibba.cnr.it/
- Institut de génétique végétale Igv-Cnr : http://www.igv.cnr.it

Sources : http://www.enea.it

samedi 28 janvier 2012

Le syndrome du Dr House


Le syndrome du Dr House est le titre donné par Justine Canonne à article relatant les résultats de l’expérience menée par l’équipe du chercheur Jean Decety, du département de psychologie de l’université de Chicago, étude selon laquelle les médecins seraient plus insensibles à la douleur d’autrui que la moyenne des individus.

L’équipe de chercheurs propose à des médecins et à des non-médecins (groupe témoin), dont l’activité cérébrale est observée par un électroencéphalogramme, de regarder des photos de personnes qui sur différents endroits du corps sont soit piquées par une aiguille, soit touchées par un coton-tige.

L’expérience révèle que la réaction cérébrale première et automatique d’empathie observée sur le groupe témoin et aussi habituellement observée chez des personnes regardant une autre souffrir, est supprimée chez les médecins. Pour Jean Decety, « la régulation de l’émotion est essentielle aux praticiens exposés à la souffrance d’autrui, car elle tempère des sentiments contreproductifs d’inquiétude ou de crainte, dégageant ainsi une pleine capacité d’assistance envers autrui ». Parce que ce besoin de supprimer toute réaction émotionnelle peu avoir des effets pernicieux sur le médecin ainsi que sur ses relations avec ses patients, Jean Decety conclut : « Les médecins ont ainsi comme défi de trouver le “bon équilibre” dans leurs réactions émotionnelles et cognitives à l’égard de la douleur du patient . »

Le Dr House est le nom d’une série télévisuelle qui met en scène un médecin, le Dr Gregory House incarné par l’acteur Hugh Laurie. Présentée comme une enquête policière, la recherche de la maladie et du bon traitement font l’objet d’une étude minutieuse. L’intrigue plonge le téléspectateur dans le corps du patient, à la découverte de la source du problème. Sorte de Sherlock Holmes de la médecine, le Dr House, passionné par les énigmes médicales, se révèle à chaque épisode un diagnosticien hors pair. Le succès de la série doit pour une grande part à la psychologie du personnage déformée par la douleur chronique ; Le Dr House souffre en effet d’une claudication provenant d’une douleur chronique à la jambe droite due à un infarctus consécutif à un anévrisme thrombosé qui a coupé la circulation dans la jambe. Il marche avec une canne et abuse de vicodin, un analgésique opiacé à base de et d’hydrocodone, pour soulager sa douleur.

Personnage misanthrope, arrogant, cynique, anticonformiste et asocial, il demeure éminemment sympathique par l’effet cathartique qu’il produit chez les téléspectateurs, notamment en endossant pour eux des comportements qui satisfont leurs pulsions immorales, sadiques, agressives, et leurs désirs de toute puissance, ou à d’autres moments par la satisfaction qu’il procure en souffrant d’une douleur qui expie, à leur place, ses excès d’orgueil et de cruauté vis-à-vis de ses patients.

Il est intéressant que les scénaristes en créant leur personnage aient éprouvé le besoin de lui infliger une douleur chronique qui vienne entretenir sa vulnérabilité. Comme s’ils avaient eu la crainte qu’il ne succombe sans elle à égoïsme et à sa toute puissance et qu’il y perde au final toute parcelle d’humanité. Sa douleur serait-elle garante de humanité et de sa finitude ?

Cette sorte d’archange déchu ne fait-il pas écho à notre ancienne toute puissance infantile. Une toute puissance infantile que nous n’aurons jamais, après tout, quitté avec plus ou moins d’ambivalence.

Par des chemins de travers de façon plus ou moins sublimée, cette puissance infantile est toujours là, dans l’attente d’être assouvie, au point que insatisfaction et la frustration qui s’en suit laissent émerger les attentes, les demandes. La douleur chronique de nos patients révèle souvent la malice d’un symptôme qui berce nos illusions thérapeutiques et se gausse de nos attentes insatisfaites. Le pied de nez ainsi infligé à nos connaissances, à nos technicités, semble nous rappeler que le savoir acquis aux contacts des patients douloureux chroniques ne se fait qu’à pouvoir supporter et dépasser nos frustrations infantiles et avec elles nos rêves de grandeur.
Decety J, Yang CY, & Cheng Y (2010) Physicians down-regulate their pain empathy response : an event-related brain potential study, NeuroImage, 50 (4) 

vendredi 27 janvier 2012

Cancer du sein : un programme d'activités physiques pour limiter la récidive

Cancer du sein : un programme d'activités physiques pour limiter la récidive
 A l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer qui se déroule le 4 février prochain, l'Institut Curie, en collaboration avec l'association Siel (Sport, Initiative Et Loisirs) Bleu, annonce le lancement d'un programme pilote d'activités physiques, dédié aux femmes traitées pour un cancer du sein. Basé sur de nombreuses études montrant une baisse du taux de rechute chez les femmes pratiquant une activité physique, ce programme personnalisé vise essentiellement à réduire le risque de récidive chez les femmes ayant achevé leur traitement.

Baptisé "Activ'", ce programme pilote concerne actuellement une centaine de patientes traitées à l'Institut Curie, dans le cadre de son plan personnalisé de surveillance. Toutefois, il pourrait à long terme être proposé systématiquement à l'ensemble des patientes surveillées après un cancer du sein.
Concrètement, les patientes concernées profitent dans un premier temps d'un bilan physique individuel lors de leur consultation d'entrée en surveillance. Des professionnels de l'association Siel Bleu leur proposent ensuite des cours de sport, collectifs ou individuels. Le but est de les encourager à poursuivre une activité physique à l'issue du programme.
"Les patientes ayant terminé leur traitement ont souvent besoin d'être aidées dans le retour à une vie normale. C'est aussi notre rôle, en tant que médecin, de rappeler aux patientes les règles d'une bonne hygiène de vie et si nécessaire les aider à les mettre en pratique pour éviter le risque de rechute", explique le Dr Laure Copel, responsable de l'Unité mobile d'accompagnement et de soins continus de l'Institut Curie.
Les médecins de l'Institut recommandent aux femmes concernées de marcher de façon soutenue pendant au moins trente minutes par jour, six jours par semaine, et d'adopter une alimentation saine et riche en fibres, fruits et légumes.
Les activités de type endurance sont à privilégier, notamment le cyclisme, la marche à pied, le jogging, la natation, le ski de fond, le golf ou la gymnastique.

mercredi 25 janvier 2012

lundi 23 janvier 2012

Facebook donne l'impression d'être moins heureux que les autres

Les réseaux sociaux tels que Facebook favorisent une évaluation négative de son bonheur relatif, selon une étude, publiée dans la revue Cyberpsychology, Behavior and Social Networking, menée auprès de jeunes adultes.

Hui-Tzu Grace Chou et Nicholas Edge du département de sociologie de l'Université Utah Valley ont interrogé 425 étudiants sur leur niveau de bonheur et celui de leurs amis. Environ 95 % utilisaient Facebook, en moyenne, 5 heures par semaine et depuis deux ans et demi.

Plus ils passaient de temps sur Facebook, plus ils avaient tendance à croire que les autres étaient plus heureux qu'eux. La corrélation était plus forte pour ceux qui utilisaient le réseau depuis plus longtemps et ceux qui avaient beaucoup d'amis qu'ils ne connaissaient pas vraiment.



Les photos soigneusement choisies de personnes souriantes et heureuses transmettent, cumulativement, un message trompeur, commente Hui-Tzu Grace Chou. Regarder ces photos heureuses donne l'impression que les autres sont toujours heureux et qu'ils ont toujours une bonne vie.

Alors qu'en ce qui concerne les amis à l'extérieur des réseaux sociaux, il est plus facile de savoir qu'ils ont des hauts et des bas. Mais une étude publiée en 2010 montrait, même par rapport à des personnes relativement proches côtoyées en dehors des réseaux, une tendance à sous-estimer la prévalence d'émotions négatives et à surestimer celle d'émotions positives.

La poussière empêcherait le développement d'allergies




Les nouveau-nés exposés à un large éventail de bactéries ont moins de risques de développer des maladies allergiques plus tard dans leur vie. C'est la conclusion d'une étude réalisée à l'Université de Copenhague qui suggère des causes totalement nouvelles à la plupart maladies dûes aux mode de vie moderne.
Les allergies et autres maladies d'hypersensibilité, affectent maintenant 25% de la population danoise. Ces chiffres ont été en forte augmentation durant les dernières décennies et les chercheurs du COPSAC (Copenhagen Prospective Studies on Asthma in Childhood) de l'Université de Copenhague sont enfin capable d'expliquer en partie les raisons de ce fléau.

Dans cette étude, menée sur plus de 400 enfants, les chercheurs ont observé un lien direct entre le nombre de bactéries différentes présentes dans le rectum et le risque de développement d'une maladie allergique plus tard dans la vie. "Une microflore intestinale peu diversifiée chez l'enfant a pu être associée avec un risque augmenté de maladie allergique plus tard dans la vie. Mais lorsque l'on observe une grande diversité, le risque est réduit et l'est d'autant plus que la diversité est importante." explique le professeur Hans Bisgaard, directeur du COPSAC et professeur en maladies infantiles à la Faculty of Health Sciences de l'Université de Copenhague. "Ainsi, on observe de grandes différences entre un bébé né par voie basse, qui rencontrera une multitude de bactéries provenant du rectum de sa mère et un bébé né par césarienne qui sera exposé à une variété réduite et complètement différente de bactéries. C'est peut-être la raison pour laquelle beaucoup plus d'enfants nés par césarienne développent des allergies. "

Dans l'utérus et pendant les six premiers mois de la vie, les défenses immunitaires de la mère protègent l'enfant. La flore bactérienne des nouveau-nés est ainsi très affectée par tout antibiotique que la mère a pris ainsi que par toute autre substance à laquelle elle aurait pu être exposée. "J'insiste sur le fait que les bactéries les plus courantes ne sont pas responsables d'allergies." indique le professeur Bisgaard. "Nous avons étudié les staphylocoques et les bactérie E. Coli de façon très complète et aucune relation n'a en effet pu être démontrée. Ce qui importe, c'est de rencontrer un grand nombre de bactéries différentes et ce très tôt dans la vie quand le système immunitaire est en développement et en "apprentissage". La période durant laquelle le bébé est immunologiquement immature et peut être influencé par les bactéries est très brève et se termine seulement quelques mois après la naissance."

"Nos résultats sont cohérents avec les découvertes que nous avons aussi faites dans les domaines de l'asthme et de la rhinite allergique." explique le professeur Bisgaard. Comme les allergies, ces maladies surviennent très tôt dans la vie.

Les chercheurs ont réuni leurs données à partir d'un échantillon unique de 411 enfant dont la mère souffre d'asthme. Cette cohorte a été suivie, interviewée et analysée continuellement dès leur naissance et jusqu'à l'age de 12 ans. Le COPSAC a publié des articles à intervalles réguliers avec les nouvelles connaissances acquises concernant l'asthme et les allergies. Ces découvertes pourraient aussi être pertinente dans le cas d'autre maladies modernes.

Le professeur Bisgaard reconnaît l'ironie de la découverte. Les bactéries, qui étaient autrefois perçues comme une menace pour la santé publique s'avéreraient maintenant être l'une des bases fondamentales d'une vie en bonne santé. Il indique également qu'il pourrait y avoir d'autres relations entre la flore intestinale et, par exemple, le diabète, l'obésité ou d'autres maladies liées au mode de vie occidental.

dimanche 22 janvier 2012

Des cellules souches contre la dégénérescence de la macula



Le groupe Mesentech, composé de chercheurs de la Faculté de médecine Carl Gustav Carus de l'Université technique de Dresde et le Life-Science-Inkubator GmbH & CoKG (LSI) des sites de Dresde (Saxe), Hambourg et Bonn (Rhénanie du Nord-Westphalie) se consacrent actuellement à ralentir voire inverser la progression de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).

La DMLA, qui se traduit par une dégénérescence progressive de la macula [1], est la cause la plus fréquente d'aveuglement chez les personnes âgées dans les pays industrialisés. Les estimations actuelles tendent à montrer qu'avec l'élargissement du haut de la pyramide des âges, 25% de la population de plus de 60 ans seront atteints de cette maladie en 2020. Son origine et les étapes de sa survenue sont encore peu connues mais il est clair que son apparition est liée à l'âge, à des facteurs génétiques, au fait de fumer, à des processus inflammatoires et à la nutrition (manque de vitamine).

Il n'existe pas encore de possibilités pour soigner cette maladie de la rétine, mais seulement de retarder la mort de nouvelles cellules et ainsi de conserver une acuité visuelle centrale un peu plus longtemps, et ceci, seulement pour les patients atteints de la forme exsudative "humide" de la maladie, soit 20% de la population. Le traitement consiste en l'injection mensuelle d'inhibiteur de croissance (inhibiteur de VEGF) pour un coût de 800 à 1500 euros par piqure. Les 80% de patients atteints de la forme atrophique "sèche" de la DMLA se voient, eux, dépourvus de thérapie.

La nouvelle thérapie régénératrice et protectrice de l'équipe de Dresde consiste en l'insertion de cellules souches mésenchymateuses [2] du patient. Elle s'adresse à toutes les formes de dégénérescence de la rétine, dont, en priorité la DMLA et la rétinopathie diabétique. Mesentech veut intervenir aux premiers stades de la maladie pour offrir aux patients une meilleure qualité de vie. Le développement d'une thérapie cellulaire nécessite cependant environ dix ans d'études cliniques avant de déboucher sur des applications thérapeutiques.

Le projet a déjà remporté la première place du concours de business plan "futureSAX" dans la catégorie "Créer" et a par la suite été pris en main par l'"Incubateur des sciences de la vie" ("Life-Science-Inkubator) du Gouvernement fédéral. Celui-ci offre une évaluation et une gestion des projets méthodiques et ciblées de manière à minimiser des risques liés à la R&D. Après une évaluation détaillée des travaux effectués, le groupe Mesentech a été admis dans le programme de financement de Life Science Inkubator GmbH [3] par lequel il a obtenu 1,9 millions d'euros pour les deux ans et demi à venir, permettant la création d'une société à responsabilité limitée (GmbH).
Claire Cecillon
- [1] La macula est la zone de la rétine caractérisée par une concentration maximale de cônes. En son centre se trouve la zone d'acuité maximale de l'oeil, c'est-à-dire celle qui donne la vision la plus précise en éclairage diurne. Pour plus d'informations, consultez la page Wikipédia suivante : http://fr.wikipedia.org/wiki/Macula
- [2] Les cellules souches mésenchymateuses sont des cellules souches multipotentes pouvant se différencier en différents types cellulaires dont les ostéoblastes (cellules d'os), les chondrocytes (cellules de cartilage) et les adipocytes (cellules de graisse). Source : http://en.wikipedia.org/wiki/Mesenchymal_stem_cell
- [3] Life Science Inkubator est financé par le Ministère fédéral de l'enseignement et de la recherche (BMBF), la société Fraunhofer, la communauté Helmholtz, la société Max Planck ainsi que d'autres institutions de recherche extra-universitaire et des investisseurs privés. Site internet : http://www.life-science-inkubator.de/
- Dierk Wittig, Directeur du projet Mesentech - Institut d'Anatomie, Faculté de médecine Carl Gustav Carus, Université technique de Dresde

Le café réduirait le risque de diabète




Boire quatre tasses quotidiennes aurait un impact sur une hormone du pancréas et réduirait de moitié les risques de développer un diabète de type 2.
Pourquoi les gros buveurs de café ont-ils moins de chances de développer un diabète de type 2 que ceux qui en boivent peu, ou pas du tout? Les effets bénéfiques du café ont été observés depuis quelques années, mais les mécanismes responsables restaient mystérieux.
Des chercheurs chinois de l'université de Wuhan apportent un nouvel élément pour la compréhension de l'action du café, qui pourrait être multiple puisque qu'une étude américaine publiée l'année dernière avançait d'autres pistes. Le diabète de type 2 est en forte croissante dans l'ensemble du monde, et touche 3,5 millions de Français.
On sait déjà que ce n'est pas la caféine qui est directement responsable de ces bénéfices contre le diabète, puisqu'on observe aussi des effets bénéfiques chez les consommateurs de café décaféiné et aussi chez les buveurs de thé dans une plus faible mesure.

Pas d'incitation à l'excès

Les effets positifs sont mesurables à partir de quatre tasses de café par jour, avec un risque réduit de 50% d'avoir un diabète de type 2 par rapport à ceux qui n'en boivent pas ou qui n'en prennent que deux tasses par jour. Au-delà de quatre tasses quotidiennes, les risques continuent de décroître de presque 7% par tasse supplémentaire.
Mais cela ne doit toutefois pas encourager à une consommation excessive, car la caféine est un stimulant légèrement addictif qui peut avoir de légers effets cardiovasculaires, en plus des impacts bien connus sur le sommeil. Et cela sans compter tout ce que l'on peut ajouter dans le café: sucre, crème ou lait qui peuvent rapidement apporter un grand nombre de calories. Surtout quand on sait que le surpoids, l'obésité et le manque d'exercice physique régulier sont les principales causes de diabète dans notre pays.
Pour tenter de comprendre l'effet du café, les chercheurs chinois se sont penchés sur l'une des causes du diabète, la perturbation d'une hormone, l'amyline, qui est produite par le pancréas en même temps que l'insuline. Ils se sont aperçu que deux des composés organiques du café, l'acide caféique et l'acide chlorogénique, inhibent la transformation de l'amyline dans une forme toxique. Cette inhibition serait, d'après les scientifiques, suffisante pour expliquer les moindres risques de déclenchement de diabète de type 2.

samedi 21 janvier 2012

Un médicament contre un cancer de la peau épargne certaines cellules immunitaires

Une nouvelle étude explique pourquoi un médicament appelé Alemtuzumab est remarquablement efficace pour traiter des patients atteints d'un cancer de la peau démangeant et douloureux, le lymphome cutané à cellules T (LCCT). De plus, le traitement ne semble pas augmenter les risques d'infection, une surprise étant donné qu'il tue tous les lymphocytes T et B, des acteurs déterminants dans la lutte contre les infections. Le bon sens voudrait que les patients traités avec l'Alemtuzumab soient plus malades que ceux infectés par le VIH qui détruit les lymphocytes mais ce n'est pas le cas. En étudiant une poignée de patients avec LCCT, Rachael Clark et ses collègues ont découvert pourquoi. Les chercheurs ont donné aux patients de faibles doses du médicament et observé qu'ils allaient mieux et ne développaient pas d'infections. Puis l'équipe a analysé des échantillons de peau des patients qui avaient guéri et a pu y trouver des lymphocytes T actifs contre les infections. Contrairement aux lymphocytes T circulants dans le sang, qui se dirigent vers les endroits de l'organisme à protéger des envahisseurs, les chercheurs ont vu des lymphocytes T dans la peau immobiles, un nouveau groupe de cellules protectrices qui restent stationnaires, ici dans la peau, en attendant d'agir. Il s'avère que l'Alemtuzumab ne tue que les lymphocytes T circulants et laisse intacts ceux situés dans la peau. Comme les lymphocytes T cancéreux de cette maladie circulent dans le sang, le médicament peut éliminer la maladie sans affecter les cellules immunitaires dans les tissus, ce qui empêche l'apparition d'infections. Un article associé Focus salue cette découverte comme un exemple de l'importance de faire des recherches en immunologie chez l'homme même si celles chez la souris ont prédominé au cours du dernier siècle.


« Skin Effector Memory T Cells Do Not Recirculate and Provide Immune Protection in Alemtuzumab-Treated CTCL Patients » par R.A. Clark, R. Watanabe, J.E. Teague, C. Schlapbach, K.S. Chaney, N.R. LeBoeuf et T.S. Kupper de la Harvard Medical School et du Brigham and Women's Hospital à Boston, MA ; R.A. Clark, M.C. Tawa, N. Adams, A.A. Dorosario, C.S. Cutler, D.C. Fisher et T.S. Kupper du Dana-Farber/Brigham and Women's Cancer Center à Boston, MA ; J.B. Carter du Massachusetts General Hospital à Boston, MA.

« Immunology Taught By Humans » par M.M. Davis de l'Howard Hughes Medical Institute à Stanford, CA; M.M. Davis de la Stanford University School of Medicine à Stanford, CA.

jeudi 19 janvier 2012

Un biomarqueur détecte précocement des cancers pancréatiques


Un nouveau biomarqueur testé dans le dépistage du cancer du pancréas pourrait détecter pratiquement les deux tiers des patients au stade 1 dans le cas de l’adénocarcinome ductal.

En combinant ce nouveau marqueur, qui est la protéine PAM4, au biomarqueurs déjà en usage pour monitorer la progression de la maladie et qui est le CA19-9, on a pu dépister 85 % des patients souffrant de cancer du pancréas dans sa forme d’adénocarcinome ductal (90 % des cancers du pancréas) et 64 % des patients au stade précoce.

David Gold et son équipe (New York) ont préalablement établi qu’un test immunoenzymatique employant l’anticorps monoclonal PAM4 est capable d’identifier 82 % des patients souffrant d’un adénocarcinome ductal du pancréas (ACDP). Le test avait identifié 13 patients parmi 21 qui présentaient un ACDP à un stade I (62 %) dans une étude antérieurement publiée.

Dans le nouveau travail présenté au « Gastrointestinal Cancers Symposium » (États-Unis), ont été inclus 602 individus, partagés en 4 groupes : des patients ayant un cancer du pancréas, comportant des ACDP et d’autres formes : ceux ayant des cancers d’organes voisins ; des patients avec une maladie pancréatique bénigne, telle qu’une pancréatite ; et des adultes en bonne santé.

Le nouveau test fondé sur PAM4 a détecté 76 % des individus porteurs d’un ACDP et 85 % de ces cas lorsqu’il est combiné avec le test CA19-9. Parmi ces patients, le test a dépisté avec précision 64 % des patients au stade 1 de la maladie et 85 % des individus avec une maladie avancée lorsqu’il est combiné avec le test CA19-9.

Par comparaison, 19 % des patients avec une maladie pancréatique bénigne et 23 % avec une pancréatite chronique sont positifs pour la protéine PAM4.

« Ces résultats montrent que la réactivité à l’anticorps PAM4 est fortement restreinte à l’ACDP, le biomarqueur étant présent à un stade précoce de l’évolution de la maladie », a remarqué Gold. « Pour autant que nous le sachions, il n’y a pas de biomarqueur ni d’antigènes cibles qui s’expriment à une fréquence aussi importante et une concentration appréciable dans l’ACDP, et avec une telle spécificité. »

Les chercheurs ont d’ores et déjà prévu d’utiliser le test de dépistage chez des patients à haut risque de cancer du pancréas : pancréatite chronique, diabète d’installation brutale et antécédents familiaux d’ACDP. On va tenter de dépister la survenue d’un ACDP à un stade précoce de la croissance tumorale.

Le mystère entourant l'effet anti-cancer d'un médicament contre le diabète enfin révélé -

En 2005, on a annoncé la mise au jour, par des chercheurs écossais, de taux de cancer beaucoup plus faibles que prévu chez des personnes diabétiques traitées à la metformine, un médicament courant prescrit aux patients atteints de diabète de type 2. De nombreuses études subséquentes ont fait état de résultats semblables, certaines avançant même une réduction de 50 pour cent du risque. Comment cet antidiabétique pouvait-il réduire le risque de cancer et quels mécanismes faisait-il entrer en jeu?Dans un article publié aujourd'hui dans la revue Cancer Prevention Research, des chercheurs des universités McGill et de Montréal annoncent une constatation inattendue : l'exposition à la metformine réduit le taux de mutation cellulaire et l'accumulation des dommages à l'ADN. S'il est bien connu que ces mutations participent directement à la carcinogenèse, il n'avait cependant jamais été démontré à ce jour qu'il était possible d'abaisser le risque de cancer par l'inhibition du taux de mutation.
« Il est remarquable de voir que la metformine, un médicament peu coûteux, non breveté, sûr et utilisé couramment, exerce plusieurs actions biologiques susceptibles de réduire le risque de cancer. Ces récents résultats montrent la metformine réduirait le taux de mutation des cellules somatiques, ce qui pourrait se révéler un autre mécanisme de prévention du cancer », explique le Dr Michael Pollak, professeur aux départements de médecine et d'oncologie de McGill, chercheur à l'Institut Lady Davis de recherches médicales de l'Hôpital général juif et directeur de l'étude.
L'étude, menée de concert avec le laboratoire du Dr Gerardo Ferbeyre, du Département de biochimie de l'Université de Montréal, permet de croire que la metformine réduit les dommages à l'ADN grâce à la réduction des niveaux d'espèces oxygénées réactives (ROS). Les ROS, des sous-produits résultant de la production d'énergie par les cellules à partir des nutriments, sont reconnus comme des éléments dommageables pour l'ADN. Cette action semble se dérouler dans les mitochondries, les organelles cellulaires qui produisent l'énergie dans les cellules en « brûlant » les nutriments. Des études antérieures ont indiqué que les mitochondries étaient un site d'action de la metformine dans sa fonction antidiabétique, mais ces études n'ont pas examiné le fait que le médicament exerçait aussi à cet endroit un effet réducteur sur la production de ROS, réduisant ainsi le taux d'accumulation des dommages de l'ADN. « Nous avons découvert que la metformine n'agit pas comme un antioxydant classique, indique le Dr. Ferbeyre. Elle semble prévenir de manière sélective la production de ROS par les mitochondries altérées, comme celles qui se trouvent dans les cellules présentant des mutations oncogéniques. »
« Cette étude ouvre une voie très intéressante pour la recherche sur la prévention du cancer, déclare le Dr Pollak. Cela ne signifie pas, cependant, que la metformine peut désormais être utilisée couramment pour la prévention du cancer. Nous ignorons toujours si le médicament s'accumule en concentrations suffisantes dans les tissus humains exposés à un risque de cancer, comme le sein ou le côlon, lorsqu'il est prescrit selon la posologie habituelle dans le traitement du diabète. Nous ne savons pas non plus si les résultats des études d'origine, menées sur des patients diabétiques et ayant montré une réduction du risque de cancer, s'appliquent aussi à des personnes non diabétiques. Toutefois, la possibilité de protéger l'ADN contre des dommages oxydatifs au moyen d'un médicament bien toléré était inattendue, et ce sujet doit maintenant être étudié sous de nombreux aspects. ».

mercredi 18 janvier 2012

Un "foie virtuel" mis au point pour aider les chiurgiens à opérer une tumeur



Un "foie virtuel" a été mis au point par des chercheurs européens pour aider les chirurgiens à planifier et réaliser des opérations du foie en leur montrant avec précision la taille et la localisation de tumeurs, a annoncé jeudi la Commission européenne.
Des scientifiques et chirurgiens de France, d'Allemagne, du Royaume-Uni et de Suisse ont réalisé cette avancée dans le cadre du projet PASSPORT (Patient-Specific Simulation and Pre-Operative Realistic Training), qui a bénéficié de financements européens.
Ce "foie virtuel", différent pour chaque patient, est construit à partir d'images envoyées par les radiologues au service en ligne de PASSPORT. Grâce à cet outil, les chirurgiens peuvent mieux visualiser et localiser d'éventuelles tumeurs, ce qui aide à leur prise de décision lorsqu'il s'agit d'opérer, explique la Commission.
Des milliers de personnes meurent chaque année de maladies hépatiques, le plus souvent des cancers ou cirrhoses du foie.
Actuellement, moins de 50% des patients subissent une opération consistant à l'ablation de la partie abîmée de l'organe, --qui ensuite peut se régénérer--, car les chirurgiens ne peuvent opérer s'ils ne connaissant pas précisément la taille et la localisation de cette partie malade, ainsi que l'état de santé général du patient.
L'utilisation du foie virtuel devrait contribuer à augmenter ce pourcentage.
Ce projet "est une avancée majeure qui permettra des améliorations en termes de diagnostic et de chirurgie, et contribuera à sauver des vies", s'est réjouie la commissaire européenne chargée de l'Agenda numérique, Neelie Kroes, dans un communiqué.
L'utilisation de fonds européens destinés à la recherche pour améliorer les connaissances médicales est l'un des objectifs de l'Agenda numérique européen.
Le projet PASSPORT, coordonné par l?Institut de recherche contre les cancers de l?appareil digestif (Ircad), basé à Strasbourg, a été mené de juin 2008 à décembre 2011 et a coûté 5,4 millions d'euros, dont 3,6 financés par l'Union européenne.

mardi 17 janvier 2012

La seule idée de parler avec une femme rend les hommes plus bêtes

Une étude vient de montrer qu'un homme qui se prépare à discuter avec une femme réussit moins bien les tests cognitifs... et l'inverse n'est pas vrai. Les dames font-elles tourner les têtes de ces messieurs ?
L'histoire a de quoi faire sourire. Les hommes deviendraient plus bêtes dès qu'ils s'apprêtent à converser avec une femme. C'est du moins ce que montrent les résultats d'une étude néerlandaise publiée dernièrement dans Archives of Sexual Behavior. A contrario, les femmes, elles, parviennent à garder tout leur esprit si on les confronte à un mâle.
Des études avaient déjà montré que juste après une rencontre, les hommes perdaient leurs moyens parce qu'ils ont tendance plus que les femmes à donner une dimension sexuelle à une situation quotidienne impliquant une personne du sexe opposée. Ainsi, ils se préoccupent de leur image et cherchent également en retour à évaluer l'intérêt d'une telle partenaire sexuelle. Ils utilisent une partie de leurs ressources cognitives pour séduire, se privant ainsi de certaines facultés intellectuelles pour répondre correctement au test proposé.
Les hommes perdent leurs moyens, pas les femmes
Cette fois, les scientifiques ont pu montrer que le même phénomène s'observait lors de l'anticipation d'une communication avec une femme. Pour en aboutir à de telles conclusions, des psychologues ont alors fait passer un test sémantique à un panel de 90 garçons et filles, faisant croire aux participants qu'ils étaient les cobayes d'une expérience sur le langage. Ils étaient alors prévenus qu'un second test allait suivre le premier, et cette fois, un observateur ou une observatrice se connectera à leur cabine et annoncera le départ d'un exercice où le sujet devra lire un texte face à une webcam. Les participants savaient alors s'ils auraient affaire à une personne du même sexe ou du sexe opposé.
Dans ce premier test, les performances des femmes se sont révélées équivalentes, que l'expérimentateur soit masculin ou féminin. En revanche, les hommes croyant qu'ils devraient se confronter à une expérimentatrice ont vu leur réussite atteindre des niveaux inférieurs. Pourtant, l'observatrice en question n'était même pas réelle puisque le test avait été automatisé, mais les cobayes l'ignoraient.
Reste alors à comprendre plus spécifiquement pourquoi seuls les hommes sont affectés. La théorie veut que les mâles cherchent à séduire les femelles pour s'éviter de manquer une opportunité de rapport sexuel avec une partenaire potentielle. Ceci viendrait donc s'inscrire dans l'hypothèse plus large qui veut que le mâle, disposant de millions de spermatozoïdes chaque jour, cherche à féconder le plus de femelles possibles, tandis que celles-ci, présentant un nombre limité d'ovocytes (environ 1 par mois dans l'espèce humaine), préfèrent se focaliser sur un seul partenaire qui en vaut la peine. Cependant, cette théorie est remise en cause par le fait que les femelles ne sont pas aussi sages et fidèles que le prévoyaient les modèles. Donc, si cette expérience montre que les hommes deviennent stupides quand ils interagissent avec une femme et que la réciproque est fausse, l'origine précise de cette différence reste encore un peu vague...

Des nano-oreilles pour écouter des cellules, des bactéries et des virus

Un million de fois plus sensible qu'une oreille humaine, ce microphone invisible à l'œil nu, formé par une particule d'or portée par des faisceaux laser, permettrait d'écouter les bruits émis par des cellules, des bactéries ou des virus. Les écouter donnerait accès à un univers sonore inconnu et offrir un nouveau moyen de les étudier. En médecine, on pourrait par exemple écouter les gobules rouges...
L'utilisation de la technologie laser est la source de nombreuses innovations dans les domaines de l'étude du vivant et des nanotechnologies. L'une d'elles a révolutionné la biologie moléculaire. Il s'agit des pinces optiques dont le concept est né en 1986. Un faisceau lumineux monochrome produit par un laser de faible puissance peut maintenir une particule diélectrique en place ou la déplacer sans aucun contact. Les princes optiques sont communément employées pour injecter puis manipuler de l'ADN à l'intérieur de cellules vivantes.
Elles peuvent également être utilisées pour mesurer des forces agissant sur des corpuscules microscopiques (exprimées en piconewtons). Une fois capturées dans le faisceau lumineux, des instruments peuvent mesurer leurs mouvements éventuels et donc les forces qu'elles subissent.
Le son, lui, a besoin de matière pour se propager. Il provoque des déplacements d'avant en arrière des particules qu'il rencontre dans les milieux qu'il traverse. Pour détecter une onde sonore, il faut donc mesurer ces mouvements d'aller-retour, par exemple sur une particule d'or de 60 nm de diamètre maintenue dans une pince optique. Ce concept a donné naissance aux nano-oreilles développées par Jochen Feldmann et son équipe du groupe de photonique et d'optophotonique de l'université de Munich en Allemagne. Leurs travaux sont publiés dans Physical Review Letters.


Nanophones ultrasensibles et directionnels
Ce système de microphones, ou plutôt de nanophones, est un million de fois plus sensible que l'oreille humaine. Il a enregistré des sons jusqu'à -60 dB. Il est aussi directionnel. En faisant passer plusieurs faisceaux laser sur une seule particule, les mouvements vibratoires sont observables en trois dimensions. La direction de propagation du son peut être connue. En utilisant un réseau tridimensionnel de particules d'or maintenues par des faisceaux distincts, il serait possible de déterminer avec précision l'origine du son.
Cette technologie autoriserait l'écoute et l'identification des vibrations acoustiques émises par des cellules, des bactéries ou encore des virus durant leurs déplacements ou leur respiration. Une nouvelle discipline de microscopie acoustique pourrait donc voir le jour. Les méthodes actuelles s'appuient sur le principe des ultrasons médicaux pour voir à l'intérieur de la matière à l'échelle micrométrique. L'emploi des pinces optiques permettrait l'étude non destructive de l'intérieur même des cellules à une échelle pouvant être nanométrique, là où aucune autre technique d'observation n'est utilisable. Il serait par exemple possible de comparer les sons émis par des cellules saines et des cellules malades.
Les applications médicales, bien que prometteuses, n'ont pas encore vu le jour. L'équipe de scientifiques a uniquement réalisé des tests sur des particules d'or en suspension dans de l'eau. Les mouvements d'un corpuscule maintenu par une pince optique ont pu être enregistrés et analysés tandis que d'autres sphères d'or étaient mises en vibration. Les chercheurs ont fait varier les fréquences des vibrations afin de s'assurer qu'ils enregistraient bien le son voulu et non des mouvements de l'eau.
Ils restent optimistes quant à une évolution rapide du procédé vers une application médicale. Les configurations expérimentales doivent cependant être affinées afin de pouvoir discriminer efficacement les nombreux sons qu'une cellule peut produire.
Certains se passionnent pour les chants de baleine, d'autres pourront dorénavant se distraire avec les chants de micro-organismes !

La seule idée de parler avec une femme rend les hommes plus bêtes


Une étude vient de montrer qu'un homme qui se prépare à discuter avec une femme réussit moins bien les tests cognitifs... et l'inverse n'est pas vrai. Les dames font-elles tourner les têtes de ces messieurs ?
L'histoire a de quoi faire sourire. Les hommes deviendraient plus bêtes dès qu'ils s'apprêtent à converser avec une femme. C'est du moins ce que montrent les résultats d'une étude néerlandaise publiée dernièrement dans Archives of Sexual Behavior. A contrario, les femmes, elles, parviennent à garder tout leur esprit si on les confronte à un mâle.
Des études avaient déjà montré que juste après une rencontre, les hommes perdaient leurs moyens parce qu'ils ont tendance plus que les femmes à donner une dimension sexuelle à une situation quotidienne impliquant une personne du sexe opposée. Ainsi, ils se préoccupent de leur image et cherchent également en retour à évaluer l'intérêt d'une telle partenaire sexuelle. Ils utilisent une partie de leurs ressources cognitives pour séduire, se privant ainsi de certaines facultés intellectuelles pour répondre correctement au test proposé.
Les hommes perdent leurs moyens, pas les femmes
Cette fois, les scientifiques ont pu montrer que le même phénomène s'observait lors de l'anticipation d'une communication avec une femme. Pour en aboutir à de telles conclusions, des psychologues ont alors fait passer un test sémantique à un panel de 90 garçons et filles, faisant croire aux participants qu'ils étaient les cobayes d'une expérience sur le langage. Ils étaient alors prévenus qu'un second test allait suivre le premier, et cette fois, un observateur ou une observatrice se connectera à leur cabine et annoncera le départ d'un exercice où le sujet devra lire un texte face à une webcam. Les participants savaient alors s'ils auraient affaire à une personne du même sexe ou du sexe opposé.
Dans ce premier test, les performances des femmes se sont révélées équivalentes, que l'expérimentateur soit masculin ou féminin. En revanche, les hommes croyant qu'ils devraient se confronter à une expérimentatrice ont vu leur réussite atteindre des niveaux inférieurs. Pourtant, l'observatrice en question n'était même pas réelle puisque le test avait été automatisé, mais les cobayes l'ignoraient.
Reste alors à comprendre plus spécifiquement pourquoi seuls les hommes sont affectés. La théorie veut que les mâles cherchent à séduire les femelles pour s'éviter de manquer une opportunité de rapport sexuel avec une partenaire potentielle. Ceci viendrait donc s'inscrire dans l'hypothèse plus large qui veut que le mâle, disposant de millions de spermatozoïdes chaque jour, cherche à féconder le plus de femelles possibles, tandis que celles-ci, présentant un nombre limité d'ovocytes (environ 1 par mois dans l'espèce humaine), préfèrent se focaliser sur un seul partenaire qui en vaut la peine. Cependant, cette théorie est remise en cause par le fait que les femelles ne sont pas aussi sages et fidèles que le prévoyaient les modèles. Donc, si cette expérience montre que les hommes deviennent stupides quand ils interagissent avec une femme et que la réciproque est fausse, l'origine précise de cette différence reste encore un peu vague...

lundi 16 janvier 2012

Manger des sushis améliore la qualité du sperme

Manger des sushis améliore la qualité du sperme


- Pour améliorer la qualité des spermatozoïdes, rien de mieux qu'une assiette de poisson. Comme l'expliquent des chercheurs de l'université de l'Illinois, la tête du spermatozoïde est recouverte de l'acrosome, une membrane riche en enzymes importante lors de la fécondation. Mais pour que le spermatozoïde développe cette membrane et que le reste de son corps se forme avec une tête pointue et un long flagelle, celui-ci a besoin d'acide gras oméga-3 appelés docosahexaénoïque (DHA), présent notamment dans le poisson, a découvert l'étude.

"Sans DHA, la structure vitale ne se crée pas et les cellules du spermatozoïde ne fonctionne pas", a affirmé Timothy Abbott, l'un des co-auteurs de l'étude. Les poissons comme le saumon ou le thon sont riches en DHA.
Le chercheur a commencé à s'intéresser à l'importance de l'acide DHA dans la fertilité masculine après avoir découvert que les souris qui manquaient de cet acide gras étaient stériles.
En revanche, lorsque l'acide DHA a été ajouté au régime alimentaire des souris, celles-ci ont retrouvé leur fertilité.
L'acide DHA étant abondamment présente dans le cerveau, la rétine et les testicules, les auteurs de l'étude estiment que leurs recherches pourraient aider à l'amélioration du fonctionnement du cerveau et de la vision et pour soigner des maladies cognitives comme la démence.
Par ailleurs, une autre étude faite à l'université de Harvard l'année dernière a également conclu qu'une mauvaise alimentation peut affecter la qualité du sperme, les hommes consommant souvent de la nourriture riche en acide gras saturé comme les aliments fris ou industriels ayant de moins bons spermatozoïdes que ceux consommant régulièrement des céréales complètes, des légumes et du poisson.
Les oeufs, le saumon, les yaourts naturels, les noix, les graines, les baies, les pommes de terre douces, les brocolis et les asperges font partie des aliments améliorant la fertilité masculine.

Certains antidépresseurs pourraient se révéler dangereux pour les nourrissons

Certains antidépresseurs pourraient se révéler dangereux pour les nourrissons


- La consommation en fin de grossesse d'antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine (ISRS), tels que le Prozac ou le Zoloft, pourrait accroître le risque d'hypertension pulmonaire persistante chez l'enfant à naître, selon une étude menée par des chercheurs suédois, publiée dans l'édition du lundi 16 janvier du Parisien / Aujourd'hui en France. Le risque de donner la vie à un enfant atteint de ce type d'hypertension serait même multiplier par deux avec la prise d'antidépresseurs ISRS.

Pour parvenir à ces résultats, l'Institut Karolinska de Stockholm a conduit une enquête dans cinq pays d'Europe du Nord. Au total, environ 1,6 million de naissances, observées entre 1996 et 2007, ont été étudiées.
Les chercheurs ont ainsi découvert que les femmes consommant des antidépresseurs en fin de grossesse avaient deux fois plus de risques de donner naissance à un enfant souffrant d'hypertension pulmonaire persistante.

Certains antidépresseurs pourraient se révéler dangereux pour les nourrissons

Certains antidépresseurs pourraient se révéler dangereux pour les nourrissons


- La consommation en fin de grossesse d'antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine (ISRS), tels que le Prozac ou le Zoloft, pourrait accroître le risque d'hypertension pulmonaire persistante chez l'enfant à naître, selon une étude menée par des chercheurs suédois, publiée dans l'édition du lundi 16 janvier du Parisien / Aujourd'hui en France. Le risque de donner la vie à un enfant atteint de ce type d'hypertension serait même multiplier par deux avec la prise d'antidépresseurs ISRS.

Pour parvenir à ces résultats, l'Institut Karolinska de Stockholm a conduit une enquête dans cinq pays d'Europe du Nord. Au total, environ 1,6 million de naissances, observées entre 1996 et 2007, ont été étudiées.
Les chercheurs ont ainsi découvert que les femmes consommant des antidépresseurs en fin de grossesse avaient deux fois plus de risques de donner naissance à un enfant souffrant d'hypertension pulmonaire persistante.

dimanche 15 janvier 2012

Un composant de la marijuana actif contre les tumeurs du cerveau

Le tetrahydrocanabinol (THC), le principal composant actif de la marijuana, pourrait avoir un effet sur la réduction voire la destruction de cellules cancéreuses de tumeurs, notamment du cerveau, chez la souris mais aussi chez l'homme, selon une recherche de l'Université Complutense de Madrid publiée jeudi.
Cette recherche clinique est parue dans le Journal of Clinical Investigation d'avril.
Les chercheurs ont injecté une dose quotidienne de THC dans des souris, préalablement infectées de tumeurs cancéreuses humaines qu'on a laissé croître jusqu'à ce qu'elles mesurent 250 mm3. Le THC, injecté près de la tumeur, a déclenché un processus d'autophagie des cellules cancéreuses, celles-ci s'autodétruisant en s'enfermant dans des vésicules à double membrane avant d'être livrées aux lysosomes, organismes ordinairement chargés de digérer et détruire déchets et bactéries.
«L'administration de THC a réduit de plus de 80% la croissance des tumeurs dérivées de différents types de cellules» cancéreuses, écrivent les chercheurs du département de biochimie de l'université espagnole.

Les cellules cancéreuses induites dans les souris comprenaient des gliomes, le type le plus fréquent de cancer du cerveau, mais aussi des cellules de cancers du pancréas et du sein.
Un essai clinique sur deux patients, atteints d'un cancer récurrent très agressif du cerveau, avec injection intra-cranienne de THC sur 26 à 30 jours, a montré «un processus de mort des cellules par autophagie», après analyse de biopsies réalisées avant et après le traitement.
«Dans cette étude, nous montrons que les cannabinoïdes, une nouvelle famille d'agents potentiels anti-tumeur, provoquent une autophagie des cellules cancéreuses, ce processus encourageant une mort des cellules», concluent les chercheurs. «Dans l'ensemble, nos conclusions démontrent que l'autophagie joue un rôle de premier plan dans la destruction de cellules cancéreuses traitées au THC».

Maladie de Charcot-Marie-Tooth et maladies rénales : un gène muté en commun




C'est une découverte étonnante, qui est relatée dans l'édition en ligne du New England Journal of Medicine (NEJM). En effet, une équipe de chercheurs français de l'Inserm a mis en évidence le rôle d'un gène muté qui serait à l'origine du déclenchement d'un mécanisme commun à la maladie de Charcot-Marie-Tooth et à certaines maladies rénales.

Maladie neurologique grave et héréditaire, la maladie de Charcot-Marie-Tooth (MCMT) toucherait actuellement, en France, un peu plus de 30 000 personnes. Elle se caractérise par une atteinte au niveau des nerfs périphériques, c'est-à-dire ceux qui relient la moelle épinière aux muscles. L'influx nerveux se faisant mal, les muscles sont moins réactifs, ce qui entraîne une faiblesse progressive de ces derniers.
Cette pathologie rare peut être, dans certains cas, associée à une maladie rénale, mais jusqu'à présent, aucune étude scientifique n'avait réussi à expliquer cette association.
C'est chose faite grâce au travail de Corinne Antignac et de ses collègues de l'unité mixte de recherche Inserm/Université Paris Descartes "Néphropathies Héréditaires et rein en développement" de l'hôpital Necker - Enfants malades (AP-HP). En effet, en analysant le profil génétique de 16 patients à la fois touchés par la MCMT et une affection rénale, ils ont mis en évidence le rôle du gène INF2 qui, lorsqu'il est muté, est à l'origine du lien entre les deux maladies.
INF2 code des protéines qui sont étroitement liées à la myélinisation des axones. C'est grâce aux gaines de myéline que l'information se transmet rapidement le long des cellules nerveuses. Quand ces dernières sont endommagées, l'influx nerveux a du mal à se propager. Par ailleurs, les chercheurs ont constaté que le gène INF2 s'exprime surtout au niveau des cellules qui tapissent la paroi des capillaires du rein et dans les cellules de Schwann qui entourent les nerfs et forment la gaine de myéline, d'où le lien entre les deux maladies.

Des spermatozoïdes de souris fonctionnels créés en laboratoire



Des chercheurs allemands et israéliens sont parvenus à générer en laboratoire des spermatozoïdes de souris en utilisant quelques cellules germinales primordiales. Utilisés pour féconder des ovules, ils ont conduit à la naissance de bébés souris tout à fait normaux.

Au cours des cinquante dernières années, les problèmes d'infertilité masculine ont pris une importance croissante, s'accompagnant d'une forte réduction du nombre de spermatozoïdes chez les hommes. Alors qu'aujourd'hui de nombreux couples peinent à avoir un enfant, cette découverte ouvre la voie à une nouvelle manière de contourner les problèmes de fertilité. En effet, des chercheurs allemands et israéliens ont réussi à créer des spermatozoïdes en utilisant quelques cellules germinales primordiales.

Présentes dans les testicules, ces cellules sont celles qui se transforment peu à peu en spermatozoïdes, passant par plusieurs stades. Après les avoir prélevées chez des souris mâles, l'équipe menée par le professeur Stefan Schlatta a placé les cellules dans un gel d'agar chargé de nutriments pour recréer un environnement similaire à celui trouvé dans les testicules. Ceci a permis aux cellules de croitre et de peu à peu se différencier pour obtenir au final des spermatozoïdes parfaitement fonctionnels. En effet, les cellules ont servi à féconder des ovules, donnant ensuite naissance à des petits tout à fait viables.

Bien que la technique n'ait pour l'heure été testée que chez la souris, les scientifiques sont optimistes et estiment qu'elle pourrait aussi servir chez l'homme. Ceci permettrait alors à ceux souffrant de problèmes d'infertilité de ne pas avoir recours aux donneurs de sperme pour avoir un enfant. Le professeur Mahmoud Huleihel, qui a également obtenu les spermatozoïdes dans son laboratoire de l'Université Ben Gurion en Israël explique : "je crois qu'il sera éventuellement possible de faire croitre couramment des spermatozoïdes humains mâles en extrayant des tissues contenant des cellules germinales des testicules d'un homme et en stimulant la production des spermatozoïdes en laboratoire".

Une technique à expérimenter chez l'humain

Interrogé par le Telegraph, Stephen Gordon, consultant en infertilité masculine au National Health Service du Royaume-Uni, a salué la prouesse : "C'est un développement incroyable qui peut révolutionner le traitement de l'infertilité et permettre à chaque homme de devenir un père naturel. Les hommes infertiles ont naturellement envie d'être le père de leur enfant mais doivent accepter aujourd'hui que ça ne peut arriver. Avec la découverte de la souris, cela pourrait désormais être une possibilité".

Au vu de leurs résultats, les chercheurs tentent aujourd'hui de reproduire leur exploit "le plus vite possible" chez l'humain mais la tâche n'est pas aisée. Le Pr Huleihel a ainsi commenté : "Nous avons déjà appliqué les mêmes tests que ceux faits chez la souris en laboratoire, en utilisant des cellules humaines, mais nous n'avons pour l'instant pas eu de succès. Nous sommes confiants que si la chose est possible chez un mammifère comme la souris, elle est aussi possible chez l'humain. Nous effectuons actuellement des essais avec différents composés pour entrainer les cellules germinales à se changer en spermatozoïdes. Et nous croyons que ce sera possible. Et, avec espoir, bientôt".




les agrumes, de la vitalité pour l’hiver

Composée de fruits à la saveur aigre et acide mais aussi très aromatique, la famille des agrumes compte dans ses rangs les oranges, les citrons, les mandarines, les limettes, les pomelos, les clémentines … Cultivés dans les pays chauds, la pleine saison de ces fruits se situe durant notre hiver et c'est une vraie bénédiction. En quartiers ou pressés, ces fruits jaunes ou orangés recèlent de délicieux bienfaits, et se cuisinent avec bonheur. Cette semaine, Destination Santé fait souffler un vent de fraicheur acidulée sur vos papilles, avec des menus spécial agrumes.

Les agrumes contiennent plus de 80% d'eau. Leur richesse en vitamine C est une autre de leurs caractéristiques intéressantes. La clémentine par exemple présente un taux moyen de vitamine C de 41 mg aux 100 g. Mais l'agrume qui en est le plus riche reste l'orange. Le roi des agrumes est en effet particulièrement riche en vitamine C : 53 mg aux 100 g en moyenne. L'activité de cette vitamine y est renforcée par la présence de flavonoïdes et d'anthocyanes. Ces substances potentialisent l'effet antiscorbutique de la vitamine C, Et elles ont par ailleurs, une action protectrice vis-à-vis des petits vaisseaux sanguins, les capillaires.
Désaltérant, le goût sucré des agrumes est équilibré par la saveur acidulée de leurs acides organiques naturels. Ils sont assez abondants dans l'orange et représentés essentiellement par l'acide citrique. Au cours de la maturation, la teneur en glucides s'élève, tandis que les acides organiques diminuent. C'est la proportion relative entre sucres et acides qui confère à chaque orange sa saveur caractéristique, plus ou moins douce ou acidulée.
Le pomelo, à ne pas confondre avec le pamplemousse plus rare dans nos contrées, est riche en vitamine A, reconnue pour ses vertus anti oxydantes, en vitamine B, ainsi qu'en minéraux et oligo-éléments comme le cuivre, le calcium, le phosphore, le magnésium, le sodium… Très peu calorique, un pomelo n'apporte que 75 kcal et il est moins sucré qu'une orange. Cet agrume contient de la pectine, une fibre qui aide à faire baisser le taux de mauvais cholestérol (LDL).
En cuisine, les agrumes s'associent très bien avec la volaille pour former des plats savoureux et équilibrés. Le célèbre canard à l'orange n'est qu'un exemple des recettes que relèvent les piquantes et fraîches saveurs de ces fruits. Mais leurs ressources sont infinies et ils peuvent aussi servir à d'autres fins, moins culinaires et plus… ménagères. Comme de lutter contre les mites dans nos placards.
RECETTES DE LA SEMAINE
Petit Déjeuner
Une orange sanguine pressée
Muesli aux fruits secs, lait d'avoine
Un œuf coque
Thé au citron
Déjeuner
Salade de crevettes au pamplemousse de Scott Serrato
Filets de sardines grillés aux citrons confits de Paul Blouet
Pommes vapeurs
Petits pots de crème à l'orange du Pr Jean-Michel Lecerf
Goûter
2 mandarines
Dîner
Salade de Mesclun, huile de noix
Croustillant de crabe au pamplemousse sauce curcuma de Scott Serrato
Crème thé vert à la menthe Nanah meringuée au citron vert de Paul Blouet.

samedi 14 janvier 2012

Du jus d’orange pour perdre du ventre ?




Les publications scientifiques concernant la relation entre les apports en calcium et le statut en vitamine D d'une part et le poids ou la composition corporelle d'autre part se sont multipliées au cours des dernières années. Les travaux épidémiologiques suggèrent l'intérêt de la supplémentation vitaminocalcique pour le contrôle du poids mais cela n'est pas complètement confirmé par les essais randomisés.
Dans une nouvelle étude, des patientes en surpoids ou obèses (n=171) ont été conseillées par une diététicienne pour réduire modérément leurs apports caloriques et pratiquer 10 000 pas/jour. Elles ont été réparties dans deux essais randomisés pour analyser l'effet sur le poids et sur la masse grasse mesurée au scanner, d'un jus d'orange enrichi en calcium (350 mg/verre) et en vitamine D (100 UI de vitamine D3 par verre) soit, normalement sucré (étude n° 1 ; 27 g de sucre /verre), soit allégé en sucre (étude n°2 : 2, 13 de sucre par verre). Les volontaires devaient en consommer trois verres par jour pendant seize semaines. Les critères d'inclusion des sujets (femmes uniquement, âge : 18 à 65 ans, IMC : 25 à 35 kg/m²) étaient identiques dans les deux essais cliniques. On notera que de nombreux sujets ont interrompu le suivi proposé (26 % dans l'étude n° 1 ; 20 % dans l'étude n°2).
La perte de poids, de l'ordre de l'ordre de 3 kg, était attribuable à la prise en charge diététique. Dans aucune des deux études elle n'était majorée par la supplémentation vitaminocalcique. En revanche, par rapport aux témoins, la réduction de graisse viscérale était plus importante chez les sujets supplémentés, que ce soit avec le jus d'orange normalement sucré ou son équivalent allégé en glucides. Cette réduction de la graisse abdominale liée à la supplémentation était spécifique de la composante viscérale puisqu'elle n'était pas retrouvée pour la graisse sous-cutanée quantifiée au même niveau lombaire. Enfin, le jus d'orange enrichi en calcium/vtamine D n'a pas eu d'impact significatif, ni bénéfique ni délétère, sur les paramètres glucidiques (insulinémie, glycémie) ou les lipides plasmatiques.
L'analyse combinée des deux essais montre une réduction trois fois plus importante de la graisse viscérale attribuable à la consommation du jus d'orange enrichi en calcium et en vitamine D.
Ces résultats sont en faveur d'une action possiblement bénéfique du calcium et de la vitamine D sur le métabolisme lipidique et/ou la répartition de la graisse corporelle. Néanmoins, les effets métaboliques à long terme restent inconnus : s'atténuent-ils ou au contraire s'amplifient-t-ils ? En outre, bien qu'au cours du suivi diététique rigoureux, la consommation quotidienne de jus d'orange n'ait pas entravé la perte de poids, qu'en est-il en l'absence d'un tel suivi ? Enfin, on rappellera les données récentes qui suggèrent qu'une supplémentation calcique (en complément alimentaire) est associée à une augmentation du risque de coronaropathie.
En clair, le jus d'orange qui fait perdre du ventre, ce n'est pas pour toute suite !

45 ans : l’âge du déclin ?

Mémoire, raisonnement, fluidité verbale… Avec l'âge, nos capacités cognitives tendent à diminuer. Voilà qui n'est pas nouveau. Mais à partir de quel âge se dégradent-elles ? Soixante ans comme le suggèrent plusieurs auteurs ? Des chercheurs français, anglais et américains ont tranché : nos performances cognitives déclineraient dès l'âge… de 45 ans !

Dans le cadre de l'étude de cohorte Whitehall II, les scientifiques (INSERM, University College de Londres, Harvard School of Public Health de Boston) se sont penchés sur les dossiers médicaux de 7 390 fonctionnaires britanniques. Les quelque 5 198 hommes et 2 192 femmes, âgés de 45 à 70 ans au début de l'étude - en 1997 - ont été suivis pendant 10 ans. Durant cette période, les fonctions cognitives des sujets de Sa Majesté ont été évaluées à trois reprises. Des tests individuels ont ainsi permis d'examiner la mémoire, le vocabulaire, le raisonnement et la fluidité verbale.

Résultat : d'une manière générale, les auteurs confirment une diminution des performances cognitives, avec le temps. Et ces dernières - à l'exception toutefois du vocabulaire - déclinent d'autant plus rapidement que les sujets sont âgés.

La surprise vient toutefois de l'âge auquel sont observés les premiers signes du déclin. C'est ainsi qu'aux tests de raisonnement, le taux de réussite a diminué de 3,6 % chez les hommes, entre 45 et 49 ans ! Puis de 9,6 % entre 65 à 70 ans. Cette dégradation apparaît moins marquée chez les femmes avec des chiffres respectifs de 3,6 % et de 7,4%.

« Un esprit sain… »

D'une manière générale, le déclin cognitif débuterait donc dès 45 ans. « Des études récentes avaient pourtant conclu qu'il y avait peu d'arguments en faveur du déclin cognitif avant l'âge de 60 ans », expliquent les auteurs.

Ces derniers assurent que « les différences en matière de niveau d'éducation ont été prises en compte au cours de ce travail ». En revanche, qu'en est-il d'autres facteurs extérieurs comme les habitudes de lecture voire l'âge de départ à la retraite ? Dans quelle mesure agissent-t-il sur le déclin cognitif ? « Nous n'avons pas regardé l'effet 'retraite' dans ce papier », nous a précisé Archana Singh-Manoux du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif) de l'INSERM.

En revanche, les auteurs insistent sur l'importance d'adopter et de conserver un mode de vie sain. En effet, comme le suggèrent des études récentes, « ce qui est bon pour notre cœur l'est aussi pour notre tête », ajoutent-ils.

« Déterminer l'âge auquel le déclin cognitif débute est important » conclut Archana Singh-Manoux « Car des interventions comportementales ou pharmacologiques sont probablement plus efficaces si elles sont appliquées dès le début. Alors que l'espérance de vie continue à augmenter, comprendre le déclin cognitif lié à l'âge est l'un des défis du XXIème siècle ».


Source : INSERM ; British Medical Journal, 5 janvier 2012

Un lien entre parabènes des déodorants et cancer du sein?

Des chercheurs britanniques, qui ont analysé des tissus mammaires prélevés chez des femmes atteintes d'un cancer du sein et ayant subi une mastectomie, ont trouvé des traces de parabènes dans la presque totalité de ces tissus. Leurs travaux sont publiés dans la revue Journal of Applied Toxicology.

Les parabènes sont des perturbateurs endocriniens qui imitent le fonctionnement de l'hormone estrogène. Cette dernière est connue pour jouer un rôle dans le développement du cancer du sein. Les parabènes sont couramment utilisés comme agents de conservation dans les cosmétiques, les produits alimentaires et pharmaceutiques.

Un lien a été proposé entre les déodorants et le cancer du sein notamment parce qu'une forte proportion, en augmentation, des tumeurs du cancer du sein se trouve dans la partie supérieure extérieure du sein, qui est la plus proche des aisselles. Un cancer sur deux se développe dans cette partie.

Philippa Darbre (Université de Reading) et Lester Barr (Université de Manchester) ont détecté des traces d’au moins un parabène dans 99% des tissus prélevés et de cinq parabènes dans 60% de ceux-ci. Mais comme 7 des 40 femmes ont déclaré n’avoir jamais utilisé de déodorant, il existe d’autres sources potentielles d'exposition aux parabènes. Les niveaux détectés étaient 4 fois supérieurs à ceux d'une étude similaire, plus petite, menée par l'équipe du Dr. Darbre en 2004.

Des niveaux plus élevés d'un type particulier de parabène ont été détectés dans la région du sein la plus près de l'aisselle et l'incidence de tumeur était plus élevée dans cette région.

Le fait que les parabènes ont été détectés dans la presque totalité des échantillons ne montre pas qu'ils ont effectivement causé le cancer, précise toutefois Dre Darbre. Mais il justifie de poursuivre des recherches plus approfondies.

En attendant, elle suggère aux femmes de diminuer ou cesser l'utilisation de produits cosmétiques autant que possible. Nous utilisons trop de produits, dit-elle. Trop pour notre corps et trop pour l'environnement.

Une limite majeure de cette étude est qu'elle ne comparait pas les niveaux de parabènes chez des femmes atteintes du cancer du sein et des femmes en santé.

Des prises rapides d'opiacés pourraient agir contre la douleur chronique

Une courte mais forte dose d'opiacés pourrait réduire le « volume » du signal amplifiant la douleur qui est exacerbé chez les patients ayant une douleur chronique indique une étude chez le rat. Il est connu que de petites doses continues d'opiacés peuvent soulager de la douleur en modérant les voies nerveuses de la douleur, par le relâchement des connexions entre les neurones de sorte qu'ils sont dans un état dit de « dépression synaptique ». La douleur chronique apparaît typiquement lorsque des neurones se retrouvent bloqués dans l'état opposé, dit de « potentialisation synaptique ». Ruth Drdla-Schutting et ses collègues en Australie et en Allemagne rapportent maintenant qu'une seule dose élevée d'opiacé peut faire disparaître durablement la potentialisation synaptique dans certains neurones de la moelle épinière. Cette dose a aussi réduit la sensibilité des rats à un stimulus douloureux appliqué à leur patte. Pris de cette manière, les opiacés pourraient ainsi éliminer une cause notable de douleur chronique.

« Erasure of a Spinal Memory Trace of Pain by a Brief, High-Dose Opioid Administration » par R. Drdla-Schutting, G. Wunderbaldinger et J. Sandkühler de l'Université Médicale de Vienne à Vienne, Autriche ; J. Benrath du Centre Médical Universitaire de Mannheim et de l'Université de Heidelberg à Mannheim, Allemagne.