samedi 3 septembre 2011

Nouveau traitement pour les apnées du sommeil

Les Cliniques universitaires Saint-Luc mènent une étude mondiale pour valider un nouveau traitement permettant de soigner les patients souffrant du syndrome d'apnées du sommeil.

Le syndrome d'apnées liées au sommeil touche entre 3 et 5% de la population belge, essentiellement des hommes dans la tranche d'âge 40-65 ans. La maladie peut prendre une forme sévère et nécessite un traitement pour améliorer le sommeil des patients. L'apnée du sommeil se caractérise par une interruption du flux respiratoire due au relâchement musculaire du pharynx et de la langue durant la nuit. Des apnées fréquentes peuvent ainsi avoir de graves répercussions sur la santé: fatigue, somnolence, irritabilité mais aussi à plus long terme hypertension artérielle, diabète, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque, etc.

Neurostimulation de la langue

Il existe depuis 30 ans un traitement pour les patients atteints de cette maladie, qui consiste à porter un masque relié à une machine insufflant une pression positive continue par voie nasale. Ce traitement est efficace mais il est contraignant et présente des effets secondaires. Pour les nombreux patients qui ne le supportent pas, la nouvelle technique de neurostimulation de la langue offre une alternative. Il s'agit, par voie chirurgicale, de placer une électrode autour du nerf hypoglosse (moteur de la langue) au niveau du cou et de la relier à un boitier implanté sous la peau du thorax (voir schéma ci-dessous). Une impulsion électrique stimule la langue en permanence au cours de la nuit et redonne du tonus au pharynx. L'intervention chirurgicale, qui se pratique sous anesthésie générale, dure environ deux heures.



Aux Cliniques universitaires Saint-Luc, 15 patients ont pu bénéficier, en première mondiale, de cette technique dans le cadre d'une étude menée par les Prs Daniel Rodenstein, pneumologue, et Philippe Rombaux, chirurgien ORL. Le nombre d'apnées chez ces patients a diminué en moyenne de 60%. Ces premiers résultats sont très prometteurs.
source:UCL - Revue Louvain N°189, Bimestriel de l'Université Catholique de Louvain