mercredi 24 août 2011

Le vaccin contre le cancer du col de l'utérus protégerait aussi du cancer anal

Un vaccin utilisé pour protéger les jeunes filles contre le cancer du col de l'utérus, dû à des papillomavirus, protège également contre l'infection virale qui peut conduire au développement d'un cancer de l'anus, selon une étude.

L'étude conduite au Costa Rica avec le vaccin bivalent Cervarix du laboratoire GlaxoSmithKline (GSK) paraît mardi dans la revue médicale spécialisée The Lancet Oncology.
Le test vaccinal, dirigé par Aimée Kreimer du National Cancer Institute américain, a porté sur 4.210 femmes, âgées de 18 à 25 ans, dont la moitié a reçu le vaccin Cervarix et l'autre un vaccin contre l'hépatite A, à titre de comparaison.

Les participantes ont été testées quatre ans après pour les infections anales et cervicales dues aux papillomavirus humains (HPV) 16 et 18, afin d'évaluer l'efficacité de ce vaccin qui cible ces deux types de virus.
Le cancer anal demeure rare (son incidence annuelle est de l'ordre 1,5 pour 100.000 femmes), mais il est en augmentation depuis ces trois dernières décennies et apparaît plus fréquent chez les femmes, selon les spécialistes.
Une grande proportion de ces cancers sont dus aux HPV 16 et 18, responsables de 75 à 80% des cancers de l'anus, relèvent les auteurs de l'étude.
Les femmes ayant reçu le Cervarix avaient un risque d'infection du col réduit de 76% et de 62% pour le risque d'infection anale par rapport au groupe non vacciné contre les HPV.

Cette protection apparaissait supérieure chez les femmes qui n'avaient sans doute pas été préalablement exposées aux HPV. Dans cette catégorie, la protection vaccinale de l'infection anale (près de 84%) était similaire à celle obtenue pour l'infection du col (près de 89 %), selon la revue.
Toutefois, les personnes les plus à risque pour ce cancer de l'extrémité du tube digestif sont les hommes séronégatifs qui ont des relations homosexuelles (incidence annuelle de 40 cas/100.000 individus concernés) et les homosexuels séropositifs (80 cas/100.000).

Dans un commentaire dans The Lancet Oncology, deux spécialistes américains, Diane Harper et Stephen Vierthaler, soulignent que la question est de savoir combien de temps une telle protection peut durer.
Sans une efficacité se prolongeant au moins sur quinze ans, ces cancers ne seront pas prévenus chez les femmes et les hommes ayant des relations homosexuelles, mais seulement différés à plus tard, notent-ils.
source: AFP