vendredi 19 août 2011

Des chiens pour détecter… le cancer du poumon

Surprenante conclusion d’un travail mené en Allemagne et publié dans le European Respiratory Journal, des chiens renifleurs pourraient être utilisés pour détecter précocement certains cancers du poumon. Pas si surprenant, en fait… Dans la médecine chinoise déjà, les chiens étaient utilisés pour reconnaître les diabétiques à l’odeur sucrée de leur urine. Et Hippocrate avait lui-même remarqué l’intérêt des abeilles pour l’entrejambe de nobles diabétiques, dont la toge pouvait être tachée d’urines sucrées…

La méthode utilisée par les chercheurs de l’Hôpital Schillerhoehe de Gerlingen en Allemagne, a reposé sur l’identification de composés organiques volatils liés au cancer. Ils ont donc utilisé des chiens renifleurs. Leur but : observer si les canidés étaient en mesure de détecter de façon fiable le cancer du poumon .

Un marqueur du cancer du poumon dans l’haleine ?

Ils ont travaillé avec 220 volontaires, dont des patients atteints d’un cancer du poumon , de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), et naturellement des patients en bonne santé aux fins de contrôle. Résultats, les chiens spécifiquement formés à cet effet, ont correctement identifié (voir la photo ci-contre montrant l’un des chiens participant à l’étude) 71 échantillons provenant de patients atteints d’un cancer du poumon (sur 100 possibles). Ils ont également détecté correctement 372 échantillons appartenant aux volontaires sains (sur 400 possibles).

Selon Thorsten Walles, auteur principal de cette étude, « il existerait des différences entre l’haleine d’un patient atteint d’un cancer du poumon et une personne en bonne santé. L’odorat des chiens pourrait capter cette différence. Nos résultats confirment la présence d’un marqueur stable du cancer du poumon . C’est un grand pas en avant dans le diagnostic, mais nous avons encore besoin d’identifier précisément les composés observés dans le souffle des patients. » Une découverte encourageante qui le pousse à regretter sur le ton de la plaisanterie, que les chiens ne puissent communiquer sur ce qu’ils sentent… »

Source : European Respiratory Journal, 17 août 2011