jeudi 4 août 2011

La salmonelle fait de la résistance…

L’utilisation trop fréquente des antibiotiques, que ce soit pour se soigner ou pour éviter les risques d’épidémie dans les élevages animaliers, augmente considérablement la résistance des bactéries. C’est dans ce contexte que l’Institut Pasteur, l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) et l’Institut national de la Recherche Agronomique (INRA), tirent la sonnette d’alarme et annoncent l’apparition d’une souche particulièrement résistante de salmonelle.
C’est dans le cadre d’une vaste étude internationale, que des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’INRA et de l’InVS, ont découvert « l’émergence soudaine et préoccupante d’une salmonelle devenue résistante à presque tous les antibiotiques. » Si on l’en croit les informations fournies dans le communiqué commun de ces trois organismes de recherche, cette bactérie, baptisée Salmonella Kentucky, aurait été identifiée pour la première fois en 2002, chez un certain nombre de voyageurs ayant séjourné dans trois pays d’Afrique : Egypte, Kenya et Tanzanie. Selon toute vraisemblance, cette souche spécifique de salmonelle aurait une prédilection pour la volaille, qui lui servirait d’hôte.
Suite à une batterie d’analyses, les chercheurs ont montré qu’elle était résistante non seulement aux fluoroquinolones, traitements courant pour les salmonelloses sévères, mais aussi à beaucoup d’autres antibiotiques, limitant ainsi les solutions thérapeutiques à une peau de chagrin.
Si les experts français s’alarment, c’est que les salmonelles sont les principales causes d’infections alimentaires chez l’homme. De plus, d’après leurs travaux, cette souche se serait, au fil du temps, installée en Europe, augmentant les risques d’une épidémie à grand échelle dans nos contrées, suite à la potentialité d'une contamination d’un élevage de volailles.
Afin de lutter efficacement contre cette bactérie et éviter que d’autres micro-organismes développent de telles résistances, les experts des trois instituts français soulignent l’importance de la mise en place urgente d'une veille microbiologique sur le plan national et international, et d'une réduction de l’utilisation*totalement déraisonnable d’antibiotiques dans les élevages.