En 2009, le paludisme a entraîné 800.000 morts en Afrique subsaharienne. Des victimes dont la plupart sont des enfants âgés de moins de cinq ans très exposés à la piqûre de la femelle du moustique anophèle qui transmet le parasite Plasmodium falciparum, responsable de la maladie. Or, ce parasite est beaucoup plus complexe que des virus tels que celui de la rougeole ou de la poliomyélite par exemple, ce qui rend très difficile la mise au point d’un vaccin. Pourtant, les premiers résultats obtenus par un vaccin antipaludéen se sont avérés plutôt prometteurs. Selon l’étude publiée dans le New England Journal of Medicine, aux Etats-Unis, les enfants du Burkina Faso qui ont été vaccinés ont montré un effet protecteur significatif durant la période de suivi.
En effet, l’essai clinique a été mené sur 45 enfants âgés de 12 à 24 mois répartis en trois groupes. Les bébés du premier groupe ont reçu une dose de 15 microgrammes du vaccin nommé MSP3, le second groupe, une dose de 30 microgrammes et le groupe témoin un vaccin contre l'hépatite B.
Les médecins ont alors constaté que la fréquence du paludisme a été de trois à quatre fois moindre chez les enfants des deux premiers groupes (traités avec le nouveau vaccin) que chez ceux qui ont reçu le vaccin contre l'hépatite B. Les différentes doses injectées n’ont pas entraîné de différences significatives, ont par ailleurs relevé les chercheurs. Toutefois, si le vaccin MSP3 a démontré des résultats encourageants, des études cliniques plus vastes doivent être menées pour confirmer son efficacité.
Un vaccin efficace dès 2015 ?
Par ailleurs, le seul vaccin faisant l'objet d'un essai clinique de phase 3 (c'est-à-dire la dernière étape avant la mise sur le marché) et qui pourrait être disponible dès 2015, est actuellement en cours de test dans sept pays africains. Les premiers résultats de ce RTS,S du laboratoire britannique GlaxoSmithKline sont attendus en 2012. En phase 2, ce vaccin avait néanmoins montré une efficacité de 53% chez les jeunes enfants et de 65% chez les nourrissons.