Si depuis une dizaine d’années, le taux de survie après le diagnostic d’un cancer du sein s’est nettement amélioré, ce sont les risques de rechute, couplés avec le développement de métastases au niveau des poumons, qui restent pour les médecins les plus difficiles à anticiper,donc à soigner. Rosette Lidereau et ses collaborateurs de l’Institut national de santé et de recherche médicale et de l’Institut Curie travaillent depuis de nombreuses années sur les mécanismes qui rendent ce type de tumeur agressive et entraînent une dissémination de cette dernière dans d’autres organes et notamment, les poumons.
Il y a quelques années, l’équipe de Rosette Lidereau avait identifié 6 gènes, impliqués dans la propagation d’un cancer du sein apte à développer des métastases au niveau des poumons. Forts de ces premières données, les chercheurs ont étudié de plus près l’ensemble de gènes. Ils ont ainsi découvert que l’un d’entre eux codait pour la protéine Kindin-1, qui est souvent produite en excès dans les cas d’atteinte pulmonaire.
Les chercheurs viennent de montrer que cette protéine avait le pouvoir de décoller les cellules cancéreuses du reste de la tumeur : elles peuvent ainsi circuler dans l’organisme via la circulation sanguine, et attaquer un autre organe.
En mesurant le taux de Kindin-1, il serait possible, dans un premier temps, de diagnostiquer les femmes ayant un risque de développer des métastases au niveau des poumons. Dans un second temps, l’équipe de Rosette Lidereau estime qu’il serait possible d’inhiber la production de cette protéine et de réduire les risques de diffusion de la tumeur…
Source:Inserm