Un travail mené par des chercheurs du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale et du centre de recherche Université Laval Robert-Giffard suggère que lorsque l'on voit par exemple quelqu'un se donner un coup de marteau sur un doigt, la douleur de l'autre s'imprime dans notre cerveau.
Les scientifiques ont installé sur l'index droit de chacun des 20 participants recrutés un appareil produisant une vibration non douloureuse. Ils ont ensuite enregistré, par électro-encéphalographie, le signal que cette stimulation tactile produisait dans le cerveau. Les sujets devaient ensuite regarder, sur un écran d'ordinateur, une série de 24 images montrant soit un pied soit une main dans des situations douloureuses ou non douloureuses.
Les résultats révèlent que l'observation d'images montrant des parties du corps (hors mains) mises à l'épreuve douloureuse n'a que peu d'influence sur l'activité cérébrale, générée par la stimulation tactile du doigt. Au contraire, voir des mains en condition de souffrance modifiait considérablement le signal généré par le stimulus tactile sur le doigt. "Quand on voit la douleur chez les autres, notre cerveau répond non seulement au caractère négatif de cette douleur, mais il encode précisément les aspects sensoriels de cette douleur, par exemple, l'endroit où ça fait mal" explique Philip Jackson, professeur à l'Ecole de psychologie de l'Université Laval. "Nos résultats suggèrent que, pour évaluer la douleur des autres, nous nous représentons dans notre propre système ce que cette douleur évoque".
Philip Jackson et ses collègues cherchent à présent à savoir si l'exposition prolongée à la souffrance des autres peut affecter la représentation cérébrale que l'on s'en fait.
Sources :
Article tiré du site internet de l'Université de Laval: