En octobre 2010, les espoirs d’un vaccin contre le paludisme (ou malaria) se confirmaient : l’essai clinique mené sur 15.460 enfants en Afrique montrait déjà des résultats suscitant l’espoir. Mis au point par l’entreprise britannique GSK (GlaxoSmithKline), ce vaccin cible une protéine, RTS,S, présente à la surface du parasite responsable de la maladie, Plasmodium falsiparum.
Les résultats de l’essai clinique de phase 3, publiés dans la revue New England Journal of Medicine, viennent d’être présentés au Forum sur le paludisme, à Seattle, organisé par la Fondation Bill et Melinda Gates, laquelle finance le PATH Malaria Vaccine Initiative programme.
L’efficacité du vaccin, mesurée sur les 6.000 premiers enfants vaccinés, âgés de 5 à 17 mois au moment de l’injection, serait d’environ 50 % : trois doses réduiraient le risque de paludisme de 47 à 56 % pour les formes les plus graves. Un vaccin classique présente plutôt une efficacité d’environ 70 % mais ce résultat est considéré comme excellent.
Le 15 septembre dernier, les résultats d’une autre voie de recherche, complètement différente, paraissaient dans la même revue New England Journal of Medicine. Menée par un médecin français, Pierre Druilhe, cette étude porte sur un anticorps repéré dans un village sénégalais chez les personnes qui présentaient une résistance à la maladie. Résultat : cet anticorps ciblait une protéine du parasite, MPS3. Les premiers résultats des tests effectués au Mali sur 400 enfants sont eux aussi très prometteurs, au moins autant que ceux du RTS,S.
Bientôt des vaccins contre des parasites
S’ils deviennent réalité, ces traitements seraient ainsi les premiers vaccins contre un parasite autre qu’un virus ou une bactérie. Il existe un autre candidat, Bilhvax 3, contre la bilharziose.
De tels traitements préventifs contre le paludisme sont très attendus. L’OMS rapporte que la maladie est en régression en Afrique, grâce à de nombreux efforts effectués dans plusieurs directions, notamment en matière d'hygiène. le paludisme est en effet transmis par la piqûre d'un moustique, l'anophèle, qui apprécie l'eau croupie. « On estime que le nombre de cas de paludisme est passé de 233 millions en 2000 à 244 millions en 2005, mais qu’il a reculé à 225 millions en 2009 », détaille son rapport 2010 sur le paludisme. En 2009, le nombre de décès imputables au paludisme était de 781.000, contre 985.000 en 2000.
En revanche, toujours selon l’OMS, ce recul est menacé par l’apparition de résistances à l’artémisinine, le principal traitement curatif actuel. L’annonce de deux candidats-vaccins est donc une bonne nouvelle mais ces deux molécules devront encore faire leurs preuves avant de devenir utilisables. Il faudra pour cela plusieurs années.