dimanche 31 juillet 2011

L’épissage de l’ADN éclairé par des chercheurs français

Depuis quelques mois, un des dogmes de la génétique vacille… Un gène ne coderait pas pour une seule protéine mais pour plusieurs. En effet, le processus d’épissage de l’ADN serait plus complexe que ce qui été supposé jusqu’à maintenant. C’est en tout cas ce que révèle une étude qui vient de paraître dans la revue Nature.

Selon les travaux d’une équipe de chercheurs franco-germano-espagnols, 70 % de nos quelques 30 000 gènes serviraient chacun à synthétiser au moins quatre protéines différentes. Pour mieux comprendre ce qui se passe réellement au cœur de la cellule, Cameron Mackereth, chercheur à l’Inserm, et ses collègues ont étudié à la loupe le processus de transcription. Avant d’aboutir à une protéine, l’information contenue dans un gène subit un certain nombre de transformations et de traitements. 
Dans un premier temps, l’ADN est transcrit en pré-ARN messager (pré-ARNm). Ce dernier est composé d’exons (segments codants) et d’introns (segment non –codants). Ensuite, il faut éliminer les introns et sélectionner les exons qui vont permettre mis bout à bout de créer l’ARNm, qui contient l’information nécessaire pour synthétiser la protéine. Cette opération de « nettoyage » du pré-ARNm s’appelle l’épissage.
Ce mécanisme est beaucoup plus complexe que ce qu’avait envisagé les biologistes jusqu’à présent. En effet, il y a un vrai processus de sélection. Tous les exons ne sont pas conservés pour fabriquer l’ARNm. Ainsi, plusieurs combinaisons d’exons sont possibles, chacune pouvant donner une protéine différente.
Selon les chercheurs, un dérèglement de ce processus complexe pourrait avoir des conséquences importantes sur l’organisme et pourrait être susceptible d’être à l’origine de certaines pathologies, comme le cancer.