lundi 14 novembre 2011

Infarctus: un nouvel anticoagulant américain réduit la mortalité et la rechute

Les personnes hospitalisées pour un infarctus ou de fortes douleurs à la poitrine ont un risque de rechute ou de mortalité nettement réduit avec un nouvel anticoagulant, le Xarelto des laboratoires Johnson & Johnson et Bayer, selon les résultats d'un vaste essai clinique publiés dimanche.

Le Xarelto --rivaroxaban, nom de la molécule-- qui est administré oralement en combinaison avec un anticoagulant standard, présente en revanche plus de risque d'hémorragie importante que les autres traitements visant à rendre le sang plus fluide, ont souligné les auteurs de cette étude clinique parue dans la version en ligne de la revue médicale américaine New England Journal of Medicine (NEJM).
Les résultats ont été simultanément présentés à la conférence annuelle de l'American Heart Association réunie ce week-end à Orlando en Floride (sud-est).

Ces chercheurs ont suivi plus de 15.000 patients dans plusieurs pays hospitalisés à la suite d'une crise cardiaque ou d'angine de poitrine instable.
Une partie de ces malades pris au hasard ont été traités avec le Xarelto combiné à un anticoagulant standard tandis que les autres ont pris un placebo au lieu du Xarelto.
Les participants à cette étude ont été suivis pendant plus d'un an en moyenne.
Les patients traités avec du Xarelto ont vu le risque de décéder d'un infarctus ou d'un accident vasculaire cérébral réduit de 16% comparativement à ceux ayant pris un placebo.
Le risque de mortalité de toutes causes a diminué de plus de 30% avec le Xarelto, un inhibiteur de la coagulation du sang.

Il a aussi permis de réduire de 31% le risque de formation de caillot avec un stent comparé au groupe témoin. Un stent est une sorte de ressort métallique placé à l'intérieur d'une artère pour la maintenir ouverte et assurer la circulation du sang.
Les auteurs de l'étude ont aussi constaté un risque accru d'hémorragie interne sérieuse avec cet anticoagulant, mais il n'y a eu aucun cas mortel.
"Malgré les efforts déployés jusque là pour traiter les personnes venant de subir un infarctus ou souffrant d'angine de poitrine aiguë, ces patients voyaient leur risque de subir une nouvelle crise cardiaque, une attaque cérébrale ou de décéder dans les douze mois augmenter d'au-moins 10%", souligne le Dr Michael Gibson, de la faculté de médecine de Harvard (Massachusetts, nord-est) et principal chercheur chargé de cette partie de l'essai clinique sur le Xarelto.

"Nous savons que l'organisme des personnes qui font un infarctus ou souffrent d'angine de poitrine instable produit trop de thrombine, un enzyme qui forme les caillots sanguins. Nous avons étudié si, en réduisant la production de cet enzyme avec le rivaroxaban, on pouvait aussi réduire le risque de mortalité, d'accident vasculaire cérébral et d'infarctus", explique ce médecin.
Un autre anticoagulant, le vorapaxar du laboratoire américain Merck n'a montré aucune efficacité en combinaison avec un autre anticoagulant standard pour réduire le risque de mortalité ou de rechute chez ce type de patients.

Les résultats de l'essai clinique de phase 3 également présentés dimanche à la conférence de l'American Heart Association n'a révélé aucune différence statistique notable dans le risque d'un nouvel accident cardiovasculaire et de décès comparativement au groupe traité avec un placebo.
Mené avec 13.000 patients dans plusieurs pays, l'étude montre aussi que le vorapaxar accroît le risque d'hémorragie interne grave.
Source:AFP