jeudi 19 janvier 2012

Un biomarqueur détecte précocement des cancers pancréatiques


Un nouveau biomarqueur testé dans le dépistage du cancer du pancréas pourrait détecter pratiquement les deux tiers des patients au stade 1 dans le cas de l’adénocarcinome ductal.

En combinant ce nouveau marqueur, qui est la protéine PAM4, au biomarqueurs déjà en usage pour monitorer la progression de la maladie et qui est le CA19-9, on a pu dépister 85 % des patients souffrant de cancer du pancréas dans sa forme d’adénocarcinome ductal (90 % des cancers du pancréas) et 64 % des patients au stade précoce.

David Gold et son équipe (New York) ont préalablement établi qu’un test immunoenzymatique employant l’anticorps monoclonal PAM4 est capable d’identifier 82 % des patients souffrant d’un adénocarcinome ductal du pancréas (ACDP). Le test avait identifié 13 patients parmi 21 qui présentaient un ACDP à un stade I (62 %) dans une étude antérieurement publiée.

Dans le nouveau travail présenté au « Gastrointestinal Cancers Symposium » (États-Unis), ont été inclus 602 individus, partagés en 4 groupes : des patients ayant un cancer du pancréas, comportant des ACDP et d’autres formes : ceux ayant des cancers d’organes voisins ; des patients avec une maladie pancréatique bénigne, telle qu’une pancréatite ; et des adultes en bonne santé.

Le nouveau test fondé sur PAM4 a détecté 76 % des individus porteurs d’un ACDP et 85 % de ces cas lorsqu’il est combiné avec le test CA19-9. Parmi ces patients, le test a dépisté avec précision 64 % des patients au stade 1 de la maladie et 85 % des individus avec une maladie avancée lorsqu’il est combiné avec le test CA19-9.

Par comparaison, 19 % des patients avec une maladie pancréatique bénigne et 23 % avec une pancréatite chronique sont positifs pour la protéine PAM4.

« Ces résultats montrent que la réactivité à l’anticorps PAM4 est fortement restreinte à l’ACDP, le biomarqueur étant présent à un stade précoce de l’évolution de la maladie », a remarqué Gold. « Pour autant que nous le sachions, il n’y a pas de biomarqueur ni d’antigènes cibles qui s’expriment à une fréquence aussi importante et une concentration appréciable dans l’ACDP, et avec une telle spécificité. »

Les chercheurs ont d’ores et déjà prévu d’utiliser le test de dépistage chez des patients à haut risque de cancer du pancréas : pancréatite chronique, diabète d’installation brutale et antécédents familiaux d’ACDP. On va tenter de dépister la survenue d’un ACDP à un stade précoce de la croissance tumorale.