mardi 18 octobre 2011

Un futur traitement contre un type de cancer infantile

Ces dernières années, les métabolismes tumoraux ont été étudiés avec un intérêt croissant afin d'offrir de possibles sources de traitement. Le rhabdomyosarcome, une tumeur maligne des tissus mous qui se développe à partir des cellules musculaires striées, est la tumeur la plus fréquente chez les enfants et les adolescents. Son incidence annuelle est de 1/170.000 et représente entre 4 et 5% des tumeurs pédiatriques. Cette maladie se présente sous deux formes : le rhabdomyosarcome embryonnaire, le type le plus fréquent et le moins agressif, et le rhabdomyosarcome alvéolaire de pronostique plus difficile. Le traitement le plus utilisé pour ce dernier type de sarcome est la chirurgie car les traitements de chimiothérapie ne sont pas efficaces et actuellement le taux de survie cinq ans après le diagnostique est de 70%, d'où la nécessité de développer des traitement plus efficaces.

Cristina Muñoz et Oscar Martinez-Tirado, chercheurs au centre IDIBELL [institut de recherche biomédicale de Bellvitge] et respectivement chefs du groupe " Régulation de mort cellulaire " et du groupe " Sarcome ", ont travaillé conjointement sur l'étude du métabolisme tumoral de cette maladie. Ils ont découvert des différences entre le métabolisme des cellules saines et des cellules malades. Concrètement, la glycolyse (oxydation du glucose pour obtenir de l'énergie) est plus importante chez certaines cellules tumorales, ce qui les rend particulièrement sensibles aux inhibiteurs de la glycolyse comme la molécule 2-deoxiglucose.

Les chercheurs ont justement démontrés par des expériences " in vitro " que la molécule 2-deoxiglucose inhibe le métabolisme du glucose nécessaire à la cellule tumorale du cancer infantile rhabdomyosarcome alvéolaire. Une telle inhibition va alors provoquer la mort de la cellule tumorale. Selon la chercheuse Cristina Muñoz, cette molécule " freine la croissance des cellules tumorales, provoque leur mort, et un pourcentage d'entre elles subissent une différenciation qui leur donne l'aspect de cellules musculaires saines ".

La molécule 2-deoxiglucose est très similaire à une molécule utilisée en tomographie par émissions de positrons (PET), une technique d'imagerie médicale nucléaire similaire à la scintigraphie, qui sert à diagnostiquer différentes tumeurs selon le taux de consommation de glucose. De plus, des essais cliniques réalisés sur d'autres tumeurs démontrent que cette molécule est peu toxique à haute dose et qu'il sera relativement facile de l'utiliser en traitement contre le rhabdomyosarcome alvéolaire.

La découverte a été publiée dans la revue Cancer Research . Connaître le mécanisme cellulaire qui provoque la mort des cellules tumorales permettra, dans le futur, d'affiner les traitements et de pouvoirs les personnaliser.
Source PlataformaSinc