vendredi 14 octobre 2011

Relancer la sécrétion d'insuline par autotransplantation de cellules souches

Une équipe de chercheurs menée par le docteur Tomoko Kuwabara du National Institute of Advanced Industrial Science and Technology (AIST Institute) de Tsukuba, a découvert comment les cellules souches neurales peuvent devenir une source alternative et naturelle d'insuline.

Le diabète est un trouble causé par un défaut de production d'insuline au niveau des cellules bêta des îlots de Langerhans pancréatiques. L'insuline est une hormone permettant de réguler l'utilisation et le stockage du sucre en fonction des besoins de l'organisme. Le diabète est un trouble majeur de santé publique affectant près de 200 millions de personnes dans le monde entier. A ce jour aucun traitement curatif pour cette maladie n'a encore été découvert. Des injections régulières d'insuline constituent néanmoins un des moyens de réguler la glycémie des patients.

Les scientifiques de l'AIST ont concentré leurs efforts sur la capacité de certaines cellules souches à produire de l'insuline. Leurs travaux ont débuté par des prélèvements de cellules souches neurales situées dans le bulbe olfactif de la cavité nasale et dans l'hippocampe de rats diabétiques. Après culture, chacun des rats s'est vu transplanter ses propres cellules au niveau du pancréas. L'avantage certain de cette autotransplantation est l'absence complète de rejet immunitaire souvent observé dans ce type de procédure médicale.

La glycémie des rats atteints du diabète de type 2 est devenue quasi normale sept mois après l'opération. La régulation de la concentration en glucose sanguin des rats atteints de diabète de type 1 s'est également grandement améliorée. Il est à noter que les glycémies des rats ont retrouvé des niveaux très élevés après ablation des cellules transplantées.

D'après le professeur Kuwabara, cette technique démontre le fort potentiel des cellules souches neurales pour le traitement du diabète sans avoir recours à la manipulation génétique ou à constater une réaction de rejet par l'organisme. Ce genre de thérapie cellulaire pourrait également constituer une solution au manque de donneurs de cellules bêta et de pancréas. Les travaux de l'équipe du docteur Kuwabara ont été publiés dans la revue scientifique EMBO Molecular Medicine du mois d'octobre 2011.