vendredi 17 février 2012

Les bons marcheurs vivent mieux et plus longtemps

Selon une étude américaine, la vitesse de marche serait un bon indicateur pour connaître la probabilité de développer des démences.

À l'heure où l'on prône la "slow food" et où l'on déplore le surmenage et la course à la suractivité, une étude vient tout chambouler. Pour vivre vieux et en bonne santé, il faudrait... marcher vite ! Contre toute attente, prendre son temps ne retarderait donc pas l'échéance ultime. Bien au contraire. Selon une étude américaine, la vitesse de marche d'un individu influerait sur la probabilité qu'il aurait à développer une démence dans le futur. Autre conclusion : la force de préhension d'une personne donnerait des indications quant à sa vulnérabilité aux accidents vasculaires cérébraux. Selon les chercheurs donc, les plus exposés à la démence sont ceux qui marchaient lentement étant plus jeunes.
 Quant à ceux qui ont une bonne poigne, ils seraient davantage préservés des accidents vasculaires cérébraux. Symptômes ? Ce n'est pas la première fois qu'un lien de causalité est établi entre marche lente et santé fragile, mais les scientifiques affirment que de plus amples études seraient nécessaires pour comprendre ces mécanismes.
 Pour cette étude du Centre médical de Boston, 2 410 personnes de 62 ans d'âge moyen ont été soumises à des scanners cérébraux et à des enregistrements de la vitesse de marche et de la force de préhension. Onze ans plus tard, 34 personnes avaient développé une démence et 79 avaient eu un accident vasculaire cérébral, selon les résultats présentés lors de la réunion annuelle de l'Académie américaine de neurologie.

 Pour le docteur Marie Janson, directeur du développement au centre britannique Recherche sur Alzheimer, une nouvelle piste de recherche s'ouvre : "Bien que cette étude n'ait pas encore été publiée dans son intégralité, elle soulève des questions importantes : par exemple, la difficulté à marcher pourrait-elle précéder d'autres symptômes associés à la démence ?" La vitesse de marche et la poigne pourraient-elles être un signe précurseur de démence ou de risques cardiaques ? Le docteur Anne Corbett, directrice de recherche à la Société Alzheimer, ne veut pas aller trop vite en besogne, et préfère prendre son temps, réclamant davantage de recherches. "La bonne nouvelle, c'est qu'il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire pour réduire votre risque de développer une démence", rappelle-t-elle auprès de la BBC. "Nous vous recommandons d'avoir une alimentation saine et équilibrée, de ne pas fumer, de maintenir un poids santé, de faire de l'exercice régulièrement. Et de vérifier votre pression artérielle et votre cholestérol régulièrement." Qui va lentement ne va pas forcément sûrement...