mardi 31 juillet 2012

Des cellules souches peuvent survivre à la mort et retrouver la forme




Les cellules souches peuvent survivre en milieu hostile, en s'endormant, y compris plusieurs jours après la mort, et redevenir ensuite fonctionnelles, selon des chercheurs français dont les travaux ouvrent des pistes thérapeutiques, par exemple, pour les greffes de moelle osseuse.

Les cellules souches du muscle survivent en "état de dormance" 17 jours post-mortem chez l'homme et 16 jours post-mortem chez la souris et, une fois remises en culture, redeviennent parfaitement fonctionnelles, selon l'étude publiée cette semaine dans la revue "Nature Communications".
Il en va de même pour les cellules souches de la moelle osseuse à l'origine des cellules sanguines, qui restent viables quatre jours post-mortem chez la souris et sont également capables, après greffe, de repeupler la moelle, ajoutent les chercheurs.
De précédent travaux avaient identifié de telles cellules 32 heures après la mort dans le cerveau d'un foetus.
Mais les chercheurs français montrent comment ces cellules adultes survivent: elles ont besoin de manquer d'oxygène pour atteindre cet "état de dormance" qui leur permet de survivre et de résister à un environnement extrêmement hostile.
Ce mode de survie, mis au jour, existe aussi en cas de grands dommages tissulaires chez les vivants.
"Ce réservoir de cellules souches viables dans l'organisme humain après la mort pourrait servir à faire des greffes de moelle osseuse (leucémies, maladies sanguines...) très utilisées dans les hôpitaux et pour lesquelles on manque de donneurs", estime auprès de l'AFP le professeur Fabrice Chrétien (Institut Pasteur/ hôpital Raymond Poincaré, Garches, en banlieue parisienne), qui a dirigé ces travaux en collaboration avec Shahragim Tajbakhsh (Pasteur/CNRS).
"Nous avons prélevé 4 grammes de muscle chez une dame décédée à 95 ans, 17 jours après sa mort et nous avons obtenu des millions de cellules souches et réussi à les différencier en fibres musculaires", ajoute-t-il.
Nouveaux moyens de conservation Chez des souris, les cellules souches de muscle prélevées post-mortem, une fois greffées, ont permis de restaurer la production d'une protéine défaillante, la dystrophine, chez des souris myopathes, précise M. Chrétien.
Les cellules passent à l'état de dormance en réduisant au strict nécessaire leur métabolisme : très peu de mitochondries (leurs usines de production d'énergie à partir d'oxygène) avec effondrement de leur réserve énergétique.
Plus généralement, cette mise en sommeil est une façon pour ces cellules adultes d'attendre que "l'orage passe" et de surmonter des situations hostiles, comme par exemple une lésion du muscle, pour ensuite pouvoir reprendre le cycle cellulaire et réparer le tissu ou l'organe endommagé, explique le chercheur.
Lors d'une lésion musculaire, l'arrivée d'oxygène est perturbée.
En laboratoire, "nous avons constaté que les cellules souches musculaires en anoxie (privées d'oxygène) à 4°C survivaient mieux que celles restées exposées à l'oxygène ambiant", ajoute le Pr Chrétien.
Cette découverte laisse ainsi envisager une nouvelle source et surtout de nouveaux moyens de conservation (au réfrigérateur et dans un mélange gazeux sans oxygène) de cellules souches à usage thérapeutique.
Le Pr Chrétien évoque aussi "une technique simplissime pour sélectionner ces cellules à partir de la ponction d'un mélange de cellules : rien qu'en les mettant au frigo sans oxygène, on arrive à passer d'une concentration de 2 à 7% à 40% de pureté", dit-il.
Un brevet international a été déposé pour couvrir les applications de cette découverte.


Source : Tv5 avec AFP

Trop dormir pourrait affecter les capacités mentales



Des neurologues affirment que de trop fréquentes siestes durant la journée, ou de trop longues nuits de sommeil, seraient l'un des symptômes précurseurs de la démence. Selon les chercheurs, elles pourraient même être liées à notre état mental.

Si vous dormez vraiment trop, cela veut dire que vous pourriez bien être sujet à de la démence. C'est du moins ce que suggèrent des neurologues qui ont découvert un lien entre un sommeil excessif et des problèmes de réflexion chez les personnes âgées. En effet, bon nombre d'entre elles ont l'habitude de faire des siestes d'une quarantaine de minutes pour pallier à leur fatigue physique après un effort.
Sur un échantillon de 5.000 personnes âgées d'au moins 65 ans, des chercheurs français ont constaté qu'un cinquième d'entre elles faisaient régulièrement de longues siestes. Or, il s'agissait des "dormeurs" montrant tous de bas résultats aux tests de capacités mentales. "Ces résultats suggèrent qu'un sommeil excessif durant la journée pourrait être un indicateur précoce d'un déclin cognitif", a expliqué le Dr. Claudine Berr, de l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm), durant la Conférence Internationale de l'Association Alzheimer à Vancouver.
Dans une autre étude, également présentée à Vancouver, des scientifiques américains ont révélé qu'un sommeil quotidien supérieur à neuf heures, ou inférieur à cinq heures par nuit, tendait à faire baisser les facultés mentales. Pour arriver à cette conclusion, Elizabeth Devore, du Brigham and Women's Hospital de Boston, a fait ses recherches sur 15.000 anciennes infirmières âgées de plus de 70 ans. Avec son équipe, elle a constaté que celles qui dormaient trop ou trop peu présentaient des changements chimiques dans le cerveau, indicateurs d'une forme précoce d'Alzheimer, la plus commune des démences.

Sept heures pour une forme optimale

Selon Mme Devore, avec le temps, "des durées extrêmes de sommeil […] pourraient contribuer à un déclin cognitif et à une Alzheimer précoce". Elle souligne ainsi qu'un sommeil excessif ne serait pas simplement un signe passif de la maladie. "Il y a déjà l'évidence d'un lien entre la durée de sommeil et des troubles cardiovasculaires, ainsi qu'avec le diabète. Ce n'est donc pas une surprise de voir des études qui démontrent que le sommeil affecte les capacités cognitives dans le temps", a ajouté le Dr. Marie Janson, pour le recherche sur Alzheimer au Royaume-Uni.
"Nous pouvons déjà aider les gens à dormir les sept heures recommandées. Réguler le sommeil pourrait devenir une stratégie de protection contre le déclin cognitif si d'autres approfondissements soutiennent cette thèse", a-t-elle conclu reconnaissant néanmoins que d'autres études doivent encore être menées pour confirmer ce résultat.


Source : Maxisciences