mercredi 29 février 2012

Anesthésies répétées et troubles de la mémoire

Le sévoflurane, un agent anesthésique couramment utilisé chez l’homme, entraîne des troubles de la mémoire irréversibles chez la souris après plusieurs administrations. En outre, il déclenche des mécanismes associés à la survenue de la maladie d’Alzheimer. Des travaux publiés dans la revue Anesthesiology qui incitent à mener des études complémentaires chez l’homme, notamment auprès des patients les plus âgés.


Les personnes opérées sous anesthésie générale peuvent présenter des troubles cognitifs comme des pertes de l’orientation spatiale ou temporelle, dans les heures ou les jours qui suivent. Cela peut survenir chez les patients de tous les âges, la plupart du temps de manière rapidement réversible. Ces déficits sont connus sous le terme de déclin cognitif post-opératoire. Cependant, l’origine de ces troubles, qui peuvent persister jusqu’à trois mois chez les patients de plus de 70 ans,est mal connue. Bien que les produits anesthésiques soient suspectés, aucune étude n’a établi à ce jour les mécanismes cellulaires susceptibles d’expliquer ces observations cliniques.

Effets des anesthésies successives au sévoflurane

Une équipe de l’Inserm a voulu en savoir plus. Pour cela, elle a testé l’administration répétée de sévoflurane chez des souris. Il s’agit d’un gaz inhalé couramment utilisé par les anesthésistes. Une vingtaine d’animaux a reçu le produit ponctuellement à différentes doses. Après l’anesthésie, les auteurs ont constaté une modification des protéines Tau, impliquées dans la dégénérescence des neurones associée à la maladie d’Alzheimer. Après 24 heures, ces protéines avaient retrouvé une activité normale.


Dans une autre série d’expériences, les scientifiques ont administré, toujours chez la souris, cinq doses successives de sévoflurane à un mois d’intervalle. "Compte tenu du fait que l’espérance de vie d’une souris est d’environ deux ans, on pourrait comparer ce rythme avec une anesthésie tous les 3 ou 4 ans chez l’homme, explique Luc Buee, qui a dirigé cette étude (Unité Inserm 837 à Lille). Or chez les patients âgés, des opérations successives en cas de fracture, de pose de prothèse ou encore de chirurgie cardiaque ou autres ne sont pas improbables". A l’issue des cinq administrations, ils ont constaté que les modifications survenues sur les protéines Tau étaient devenues irréversibles. En outre, ces souris présentaient des troubles importants de la mémoire.

"Les modifications survenant sur les protéines Tau étaient déjà connues en cas d’anesthésie. On les retrouve par exemple dans le liquide céphalo-rachidien des patients opérés mais nous pensions que cela était dû à la baisse de la température corporelle qui suit l’endormissement. Or, nous avons maintenu la température des animaux anesthésiés à 37°C pendant toute l’expérience. Donc c’est bien l’agent anesthésique qui déclenche ces mécanismes associés à des troubles de la mémoire irréversibles chez la souris en cas de doses répétées", insiste Luc Buee.

Qu’en est-il chez l’homme ?

Ces travaux soulèvent donc des pistes de recherche sur l’administration des agents anesthésiques . "Il ne faut certainement pas faire de conclusion hâtive. Nous devons vérifier si tous les agents anesthésiques ont un effet similaire chez la souris, si des modèles différents de souris donnent les mêmes résultats et, chez l’homme, si l’on peut déjà identifier les produits les mieux tolérés. Il ne faudrait pas que des anesthésies, surtout répétées puissent par exemple accélérer une maladie d’Alzheimer naissante". Dans un premier temps, l’équipe a soumis ces résultats originaux à des épidémiologistes pour déterminer comment rechercher avec rigueur chez l’homme un problème qui peut avoir été sous-estimé jusqu’à ce jour.

Ces travaux ont été réalisés et soutenus dans le cadre du LABEX (laboratoire d'excellence, programme Investissements d'avenir) DISTALZ (Développement de stratégies innovantes pour une approche transdisciplinaire de la maladie d'Alzheimer)

Source
Le Freche et coll. "Tau phosphorylation and sevoflurane anesthesia: a link to postoperative cognitive impairment". Anesthesiology(2012) doi: 10.1097/ALN.0b013e31824be8c7

mardi 28 février 2012

Un nouvel anti-grippal de large spectre à l’essai

L’essai clinique FluMeD vient de démarrer pour évaluer sur 161 patients l’efficacité anti-grippale du midodrine, une molécule déjà sur le marché pour son action anti-hypotensive. Son activité antivirale s’est montrée prometteuse in vitro contre l’ensemble des virus influenza, y compris le virus pandémique de type A(H15N1) ayant circulé en 2009.


L’étude FluMeD testera sur deux saisons d’épidémie grippale 2011-2012 et 2012-2013, le chlorhydrate de midodrine, un médicament déjà disponible pour traiter l’hypotension. L’objectif est de confirmer son action anti-grippale observée in vitro et d’élargir ainsi l’indication thérapeutique de cette molécule.

De nouveaux anti-grippaux à l’étude

Le laboratoire VirPath dirigé par le Pr. Bruno Lina à Lyon, en partenariat avec l’Inserm, travaille depuis 2008 à l’identification de nouvelles molécules anti-grippales au mode d’action original. Actuellement, les antiviraux disponibles bloquent spécifiquement des protéines virales afin de limiter la réplication et la dissémination du virus dans l’organisme. Mais cette stratégie se heurte au problème de la grande variabilité des virus. "Un traitement exerce une pression de sélection sur le virus qui mute rapidement et devient ainsi résistant", insiste le Dr. Manuel Rosa-Calatrava (Inserm), coauteur des travaux. A ce titre, son équipe (VirCell) a travaillé sur une nouvelle approche : cibler les voies de signalisation cellulaires détournées par les virus de la grippe et qui rendent les cellules de l’hôte favorables à l’infection, puis identifier des molécules déjà existantes qui bloqueraient les voies de signalisation en question.

Rendre les cellules de l’hôte hostiles à l’infection

Dans un premier temps, l’équipe du Dr. Manuel Rosa-Calatrava en collaboration avec la plateforme TAGC (Inserm U928, Marseille) et l’équipe du Dr. Jean-Jacques Diaz (CRCL, Lyon), ont travaillé sur des cultures de cellules épithéliales pulmonaires humaines infectées par différents virus de la grippe de type A humains (H1N1 et H3N2) et aviaires (H5N1, H5N2 et H7N7). Les chercheurs ont constaté que l’infection par ces virus modifie systématiquement l’expression d’environ 300 gènes qui induit un état cellulaire propice à l’infection. "Une signature cellulaire de l’infection en quelque sorte, explique le Dr. Manuel Rosa-Calatrava. A partir de là, l’objectif était de trouver des molécules capables d’inverser cette signature afin de rendre la cellule hermétique aux virus", clarifie-t-il.

Cinq molécules d’activité anti-grippale prometteuse

C’est ce que son équipe a réalisé dans un second temps. Les chercheurs ont ainsi identifié des molécules ayant déjà une autorisation de mise sur le marché et présentant une activité antivirale in vitro contre l'ensemble des virus influenza (H1N1, H3N2, H5N2, H7N7 et H5N1). "Cinq molécules présentent une activité anti-grippale à large spectre contre ces différents virus de la grippe y compris le virus pandémique A(H1N1) de 2009. A ce titre, elles ont fait l’objet d’un dépôt de brevet pour cette nouvelle indication anti-infectieuse", précise le le Dr. Manuel Rosa-Calatrava.

Feu vert pour l’étude FluMeD

La plus prometteuse d’entre elles in vitro, le chlorhydrate de midodrine, fait l’objet d’un premier essai clinique (FluMeD) dans le cadre d’un Programme Hospitaliers de Recherche Clinique avec les Hospices Civils de Lyon et son Centre d’investigation Clinique. L’objectif est de valider son efficacité antivirale en termes de vitesse d’élimination du virus. Pour cela, 161 patients âgés de 18 à 64 ans, consultant pour une grippe évoluant depuis moins de 42h et n’ayant pas reçu de vaccination antigrippale, seront recrutés par des médecins généralistes dans la zone du Grand Lyon, pendant les deux saisons grippales 2011-2012 et 2012-2013. La moitié d’entre eux recevra du midodrine pendant 5 jours et l’autre moitié, un placebo. Les investigateurs effectueront un prélèvement nasal 0, 2, 3, 5 et 7 jours après le début du traitement pour mesurer la concentration de virus et évaluer la fréquence de réponse clinique au médicament (disparition complète ou atténuation des principaux symptômes). Les résultats sont attendus en septembre 2013.

Source: inserm

Face aux résistances du cancer, de nouvelles molécules voient le jour

Une équipe franco-italienne menée par des chercheurs du CNRS et de l’Inserm (1) vient de découvrir une nouvelle famille de composés qui pourrait permettre de traiter de nombreux cancers, notamment des tumeurs cérébrales et des cancers de la peau. Brevetées par le CNRS, ces molécules bloquent la voie de signalisation Hedgehog, une chaîne de réactions moléculaires dont le dérèglement serait impliqué dans plusieurs cancers. Ces composés pourraient à terme constituer de nouveaux médicaments, mais, dans un premier temps, ils devraient s’avérer de précieux outils pour mieux comprendre le rôle de la voie Hedgehog dans le développement de ces tumeurs et la résistance aux traitements de celles-ci. Effectués en collaboration avec le Laboratoire d’innovations thérapeutiques (CNRS / Université de Strasbourg), ces travaux sont publiés dans le Journal of Medicinal Chemistry.

La voie de signalisation Hedgehog est une cascade de réactions biochimiques complexes. Très active lors de l’embryogenèse, elle participe à la prolifération et à la différenciation des cellules, ainsi qu’à la mise en place de nombreux tissus. Chez l’adulte, elle joue notamment un rôle clé dans le maintien de cellules souches dans le cerveau. Le dérèglement de cette voie participerait au développement de nombreux cancers, notamment de tumeurs cérébrales très agressives chez l’enfant.


A l’origine des dysfonctionnements affectant la voie Hedgehog, on trouve notamment des mutations d’un récepteur membranaire appelé Smoothened, maillon essentiel permettant l’activation de cette voie. Plusieurs laboratoires pharmaceutiques ont développé des molécules capables de bloquer Smoothened. Grâce à ces composés antagonistes (2) du récepteur, ils sont parvenus à enrayer le développement de certaines tumeurs. Cependant, les expériences menées sur des modèles animaux et chez l’Homme font état de l’apparition de résistances à ces traitements. De nouvelles mutations de Smoothened dans les cellules tumorales rendent inefficaces les antagonistes chargés de l’inactiver. Voilà pourquoi il est important d’en trouver de nouveaux et de mieux comprendre les mécanismes liés à ces résistances.

Pour découvrir de nouveaux composés antagonistes de Smoothened, l’équipe de chercheurs coordonnée par Martial Ruat a adopté une stratégie originale : un criblage virtuel de banques de molécules informatisées. Parmi quelque 500 000 molécules répertoriées dans ces banques, ils ont recherché celles dont la structure serait susceptible de produire le même effet que les molécules connues pour bloquer Smoothened. Sur une vingtaine de molécules candidates, les chercheurs en ont sélectionné une. Puis, en modifiant légèrement sa structure afin de l’optimiser, ils ont découvert une famille de composés, appelés MRT. Ils ont ensuite testé leur activité biologique sur des cellules de souris en culture. Résultat : les composés MRT, et plus particulièrement l’un d’entre eux, l’acylguanidine MRT83, bloquent la prolifération des cellules suspectées d’être à l’origine de tumeurs cérébrales. De plus, ces nouveaux composés inhibent Smoothened avec une activité égale ou supérieure à celle de composés déjà connus.

Plusieurs années de tests sont nécessaires avant que de nouvelles molécules prometteuses telles que les composés MRT puissent être commercialisées comme médicaments. Néanmoins, leurs propriétés pourraient permettre d’en savoir plus sur le fonctionnement, la structure tridimensionnelle et la localisation des récepteurs Smoothened. Ces composés MRT aideraient ainsi à comprendre l’origine des résistances que développent les tumeurs. Ces travaux pourraient déboucher sur la découverte de nouvelles cibles et stratégies thérapeutiques pour combattre certains cancers.

Notes
(1) Au sein de l’Unité "Neurobiologie & développement" (CNRS), en lien avec l’Université de Sienne (Italie)
(2) Est antagoniste une substance qui, en se fixant sur les mêmes récepteurs cellulaires qu'une autre substance, empêche d'obtenir l'ensemble ou une partie des effets produits habituellement par la cellule. Ici les antagonistes ont un effet "inverse" de celui du récepteur "muté".


Bibliographie
Acylthiourea, Acylurea and Acylguanidine Derivatives with potent Hedgehog inhibiting Activity.
Antonio Solinas, Hélène Faure, Hermine Roudaut, Elisabeth Traiffort, Angèle Schoenfelder, André Mann, Fabrizio Manetti, Maurizio Taddei and Martial Ruat.
Journal of Medicinal Chemistry. 23 février 2012.

lundi 27 février 2012

Fin d’un dogme : les femmes produiraient des ovules toute leur vie

Voilà peut-être la preuve qu’il manquait aux plus sceptiques. Après les souris, voilà que les femmes produiraient toute leur vie des ovules, contrairement aux idées communément admises depuis les années 1950. Une découverte qui pourrait ouvrir des voies dans le traitement de l’infertilité féminine.

Depuis soixante ans, le concept était bien établi : durant la grossesse, le fœtus de petite fille fabrique des millions d’ovocytes stockés dans les ovaires. On considérait alors qu’à la naissance, la petite fille détenait son stock définitif de cellules germinales, et qu’il n’allait cesser de diminuer au cours de l’existence sans aucune nouvelle synthèse. À la puberté, quelque 400.000 ovocytes sont disponibles, et lors de chaque cycle, un millier d’entre eux rentre en compétition pour devenir un ovule mûr, mais un seul y parvient, tandis que tous les autres meurent.

Mais depuis 2004, ce modèle est remis en question puisque que des chercheurs du Massachusetts General Hospital (Boston), dirigés par Jonathan Tilly, avaient montré que des souris fabriquaient toute leur vie des ovules grâce à des cellules souches germinales (appelées OSC), et que cela pouvait également s’appliquer à la femme. Ces travaux leur avaient valu quelques critiques, notamment concernant le manque de fiabilité de la méthode utilisée.

En 2009, des chercheurs de l’université Jiao Tong de Shanghai confirmaient ces résultats en utilisant une autre technique, moins soumise à polémique. Les embryons avaient même été fécondés in vitro et avaient atteint le stade blastocyste avant d’être détruits.

Jonathan Tilly a donc repris ce protocole pour vérifier la présence de ces OSC chez la femme et s’assurer qu’elles pouvaient effectivement mûrir et devenir des ovocytes. Son étude, parue dans Nature Medicine, l’atteste, et renverse donc un dogme qui semblait pourtant bien établi.

Des cellules souches OSC qui font tomber un dogme…

Les chercheurs ont récupéré les tissus ovariens de six femmes âgées entre 22 et 33 ans ayant subi une opération de changement de sexe. Ils ont d’abord isolé ces OSC (qui représentent une cellule ovarienne sur 10.000) à partir d’un marqueur protéique de surface appelé Ddx4, qu’on avait uniquement retrouvé jusque-là dans le cytoplasme d’ovocyte. Ces cellules se transformaient spontanément et obtenaient les caractéristiques des ovocytes, y compris en présentant un génotype haploïde (la moitié du patrimoine génétique) caractéristique des cellules germinales.

D’autre part, l’expérience a été poussée plus loin. Ces OSC ont été génétiquement modifiées pour exprimer une protéine fluorescente verte, appelée GFP (green fluorescent protein). Ces cellules ont été injectées dans du tissu ovarien, et le tout a été greffé sous la peau de souris dont le système immunitaire est déficient, de manière à éviter tout rejet.


Le tissu humain a été examiné entre 7 et 14 jours après l’implantation. Leurs observations ont montré des follicules humains immatures avec ou sans GFP. Ceux qui n’étaient pas colorés devaient déjà être présents dans l’extrait d’ovaire avant l’injection des OSC, tandis que les ovocytes en développement verts proviennent obligatoirement des cellules souches génétiquement modifiées.

La GFP est une protéine qui a été extraite d'une méduse (Aequorea victoria) bioluminescente. Les scientifiques utilisent souvent ses propriétés dans le vivant en injectant un transgène comportant le gène pour étudier l'action d'une protéine spécifique ou localiser certaines cellules. Comme dans ce cas, la fluorescence apparaît sous un rayonnement ultraviolet. © Ingrid Moen et al., BMC Cancer, cc by 2.0

… et qui laissent entrevoir un traitement contre l’infertilité

« Dans cet article, nous apportons les trois éléments clés que réclamaient les personnes plus sceptiques sur notre précédent travail, précise Jonathan Tilly. Nous avons développé et validé un protocole fiable pour purifier les OSC d’ovaires de mammifères adultes, prouvant une fois de plus que ces cellules très spécialisées existent. Nous avons testé la fonction d’ovocytes de souris produits par ces OSC et montré qu’ils peuvent être fertilisés pour produire des embryons sains. Et nous avons identifié et caractérisé une population équivalente de cellules souches produisant des ovocytes à partir d’ovaires prélevés chez des femmes adultes. » La quatrième étape consiste à s’assurer que ces ovocytes humains sont fécondables et assurent un développement normal de l’embryon.

Mise à part la fin du paradigme que cette découverte entraîne, elle ouvre surtout des perspectives intéressantes pour les femmes souffrant d’infertilité, notamment celles victimes de maladies ou de traitements qui ont endommagé sévèrement les ovaires. Il serait en outre peut-être possible de retarder la ménopause, surtout pour des femmes chez qui elle se produit de manière précoce. Or, cela concernerait, d’après de précédents travaux, 10 % de la population féminine, alors que l’âge de mise au monde du premier enfant ne fait que reculer.


Source:futura-sciences

samedi 25 février 2012

Une inversion de l’activité du cerveau provoquée par les hormones du stress détermine l’Etat de stress post traumatique (ESPT)

Qui a oublié le moindre détail de cet accident de voiture, survenu il y a 2 ans, au cours duquel nous avons éprouvé la peur de notre vie ? A l’inverse, qui se souvient encore du très bon repas dégusté l’an dernier, même si il était réellement, très très bon ? Aujourd’hui, les bases biologiques de cette capacité "adaptative" à se souvenir d’un événement stressant, sont de mieux en mieux connues. En revanche, on savait jusqu’alors peu de choses sur l’état de stress post traumatique (ESPT). Cet état pathologique est déclenché chez certains individus suite à l’exposition à un événement très stressant. Dans cet état, les personnes atteintes sont envahies par la peur même face à des éléments sans danger objectif. L’ESPT est-il spécifique de l’espèce humaine influencée par son histoire et sa culture ? Ou s’agit-il d’un état retrouvé dans diverses espèces, et qui résulte de changements biologiques communs ? Telles sont les questions que se sont posées Pier-Vincenzo Piazza, directeur du Neurocentre Magendie à Bordeaux (Inserm/ Université Victor Segalen) et ses collaborateurs. Leurs résultats sont détaillés dans la revue Science (publication accélérée on line sur Science Express, datée du 23 février).


Nous mémorisons plus facilement un événement stressant qu’un événement agréable. Cette mémorisation des événements négatifs est partagée par pratiquement toutes les espèces capables de comportements, preuve qu’il s’agit probablement d’une capacité sélectionnée au cours de l’évolution : elle permet la survie dans un environnement hostile.

Toutefois, l’exposition à des événements très stressants peut entraîner chez certains individus un état pathologique dont l’état de stress post-traumatique (ESPT) est l’exemple le plus emblématique. Aux Etats-Unis, on estime ainsi que ce syndrome touche 6,8 % de la population générale et que 30 % des vétérans de la guerre du Vietnam en sont atteints et 12 % des vétérans de la guerre du Golfe (source National Center for PTSD, http://www.ptsd.va.gov).

Dans cet état de stress, la mémoire de la personne est perturbée : elle n’est plus capable d’adapter sa réaction de peur au "bon" contexte et aux "bons" éléments prédictifs. Elle prend peur dans des situations qui ne présentent aucune menace. Les peurs deviennent alors de plus en plus envahissantes jusqu’à empêcher une vie normale. "Si vous êtes attaqué par un lion dans la savane alors qu’une nuée d’oiseaux vole dans le ciel, il sera normal d’éprouver un sentiment de peur lorsque vous reviendrez flâner dans la savane, la fois suivante, détaille Pier-Vincenzo Piazza. En revanche, vous ne devriez pas être apeuré si, en vous baladant sur un green de golf, un autre espace naturel ouvert, vous apercevez ou entendez des oiseaux à l’horizon.", précise le Directeur de recherche de l’Inserm. Si c’est le cas, vous avez peut-être développé un état de stress post-traumatique, conséquence de votre attaque par de lion.

Les groupes de Pier-Vincenzo Piazza et Aline Desmedt montrent que ces difficultés de mémorisation associées à l’ESPT ne sont pas spécifiques à l’être humain et sont retrouvées chez la souris. Pour cela, les chercheurs ont conditionné des souris à anticiper une menace (un choc électrique) plus ou moins forte par un contexte spécifique (un environnement annonciateur), et à distinguer ce contexte spécifique de stimuli présents lors du conditionnement mais qui ne prédisent pas la menace (un son).

En condition normale, les souris montrent une réaction de peur quand elles sont exposées au contexte spécifique (l’environnement annonciateur) de la menace mais ne réagissent pas au son qui ne la prédit pas.

Les chercheurs ont alors administré, après la session de conditionnement, des concentrations croissantes d’hormones glucocorticoïdes, la principale réponse biologique au stress chez les mammifères. Si l’administration de glucorticoïdes suit une menace intense, comme les personnes en état de stress post traumatique, les souris ne parviennent plus à restreindre la réponse de peur au "bon" contexte, et aux bons indices annonçant l’éventuelle menace. Les animaux commencent à montrer de la peur en s’immobilisant en réponse à des indices qui étaient présents pendant la situation stressante mais qui ne prédisent en rien la menace. Ces résultats montrent donc que l’ESPT résulte probablement d’une surproduction de glucocorticoïdes chez certains sujets au moment de l’événement traumatique.

Ces difficultés de mémorisation induites par les glucocorticïdes sont accompagnées par une réorganisation de l’activité du cerveau, et en particulier du circuit hippocampe-amygdale, un des circuits essentiels à l’encodage des souvenirs associés à la peur. Dans les conditions normales, quand une personne associe une menace à un contexte, on observe une forte activité dans l’hippocampe, la structure du cerveau nécessaire pour tous les apprentissages qui associent un contexte spécifique, un espace, à un événement. En revanche l’activité de l’amygdale est faible. L’amygdale est une zone du cerveau aussi impliquée dans la mémoire émotionnelle, mais elle mémorise les indices spécifiques, comme des sons, qui prédisent la menace.

Quand les sujets sont soumis à une augmentation des glucocorticoïdes et que des déficits de mémoire qui caractérisent l’ESPT sont observés, l’activité dans l’hippocampe baisse, celle relevée dans l’amygdale augmente. En état de stress post traumatique, les chercheurs notent donc une inversion de l’activité normale du cerveau. L’activité anormale dans l’amygdale peut expliquer le fait que le sujet commence à "sur-répondre" à des prétendus indices, présents au moment de l’événement traumatisant mais qui ne sont pas, en eux-mêmes, prédictifs d’un quelconque danger. L’activité faible dans l’hippocampe peut expliquer que le sujet ne reconnaît plus le bon contexte : il est donc incapable de d’avoir une réaction de peur uniquement face à une situation appropriée.

"L’ESPT n’est pas seulement un souvenir excessif de la situation traumatisante mais surtout un déficit de mémoire qui empêche la personne atteinte de restreindre sa réaction de peur au contexte qui prédit la menace", expliquent les chercheurs. Dans le syndrome de stress post traumatique, un fort souvenir de l’événement traumatisant est associé à l’amnésie du contexte environnant cet événement. Certains éléments du contexte, présents lors de l’événement traumatisant, sont considérés, à tort comme prédictifs de l’événement.

En conclusion, les auteurs expliquent que les problèmes de mémorisation dus à l’ESPT semblent être causés par une réponse biologique au stress anormale chez certains individus : une production excessive de glucocorticoïdes simultanée à une exposition à un stress intense provoque, chez ces individus, une inversion de l’activité normale des structures du cerveau qui encodent les souvenirs liés à la peur.

"Nous avons démontré que l’ESPT se produit aussi chez d’autres espèces que l’homme et qu’il a donc des origines biologiques communes. Le modèle souris de cette pathologie ouvre maintenant la voie à une meilleure compréhension des bases moléculaires de cet état pathologique qui pourraient permettre le développement de thérapies", concluent les chercheurs de l’Inserm.


"Glucocorticoids can Induce PTSD-like Memory Impairments in Mice"
Nadia Kaouane1,2,4, Yves Porte1,2#, Monique Vallée2,4, Laurent Brayda-Bruno1,2,4, Nicole Mons1,2$, Ludovic Calandreau3, Aline Marighetto1,2,4, Pier Vincenzo Piazza2,4*†, Aline Desmedt1,2,4*†
(1) CNRS UMR 5228, Centre de Neurosciences Intégratives et Cognitives, Talence, France
(2) Université de Bordeaux, Bordeaux, France
(3) INRA Centre de Tours Nouzilly, Physiologie de la Reproduction et des Comportements, CNRS UMR 6175, INRA UMR 85, Université de Tours - Haras Nationaux, Nouzilly, France
(4) Inserm U862, Neurocentre Magendie, 146 rue Leo Saignat 33077 Bordeaux, France

vendredi 24 février 2012

Des chercheurs découvrent comment la vitamine D agit contre la tuberculose


Une nouvelle étude explique comment la vitamine D peut être une arme puissante contre la tuberculose. Ce résultat va justifier le démarrage d'essais cliniques pour tester si la supplémentation en vitamine D peut aider à lutter contre la tuberculose chez les populations à risque. Une action de la vitamine sur le système immunitaire était suspectée par les chercheurs mais cela restait flou dans le détail.


Dans leur étude, Robert Modlin et ses collègues montrent que la vitamine D permet aux deux bras de la réponse immunitaire, l'innée et l'acquise, de se coordonner contre le bacille de la tuberculose. Les cellules de la réponse immunitaire innée sont les premières lignes de défense de l'organisme contre les pathogènes, les pions déjà en place pour se mobiliser aux premiers signes d'une infection.

Les cellules de la réponse immunitaire acquise, au contraire, développent une réponse spécifique de l'agresseur et le corps a besoin de plus de temps pour la mettre en oeuvre. Les chercheurs ont trouvé que la vitamine D poussait les lymphocytes T de la réponse acquise à libérer une molécule appelée interféron gamma (IFN-g) qui active à son tour des cellules de la réponse innée, les macrophages, pour qu'ils s'attaquent à la bactérie responsable de la maladie. Les macrophages produisent alors un peptide antimicrobien appelé cathelicidin. Ce processus demande une certaine quantité de vitamine D et tout le monde n'en a pas assez.
 Les populations à la peau sombre, par exemple, ont plus souvent un déficit en vitamine D et les Américains d'origine africaine sont ainsi plus susceptibles de développer la tuberculose et peut-être aussi d'autres maladies infectieuses.

C'est en comparant des Américains d'origine africaine et caucasienne que l'équipe a découvert que seuls les seconds ayant assez de vitamine D produisaient la cathelicidin en réponse à l'IFN-g. Ceci suggère que l'effet antituberculeux de la vitamine D passe par les réponses immunitaires innée et acquise et que son addition à la nourriture pourrait être bénéfique aux populations ou d'autres à risque dont celles à la peau sombre.

jeudi 23 février 2012

Explication de la raison pour laquelle, lorsque nous récupérons une partie de l’information associée à un souvenir, nous avons du mal à nous souvenir du reste

  • Ce phénomène est connu dans le domaine de la Psychologie comme Oubli Induit par la Récupération (OIR)
  • Des scientifiques de l'Université de Grenade ont déterminé le processus cognitif chargé de le produire ainsi que la durée des effets de ce genre d'oubli.

Des chercheurs des universités de Grenade et de Jaén ont découvert la raison pour laquelle, lorsque nous récupérons une partie de l'information associée à un souvenir, nous avons du mal à nous souvenir du reste. Ce phénomène est connu dans le domaine de la Psychologie comme Oubli Induit par la Récupération (OIR), et les scientifiques ont déterminé le processus cognitif chargé de le produire ainsi que la durée des effets de ce genre d'oubli.

Pour mener à bien cette recherche, ses auteurs ont élaboré différentes activités mnésiques dans lesquelles les participants doivent étudier un matériel déterminé, puis récupérer partiellement l'information étudiée. Cette tâche a été dessinée à différents niveaux de difficulté et avec différents types de matériels, et appliquée aussi bien à des jeunes (étudiants universitaires) qu'à des personnes âgées (une moyenne de 65 ans).

En premier lieu, les participants apprennent une série de mots organisée, par exemple, par catégories sémantiques. Lors d'une seconde phase, on présente aux participants une série de pistes afin qu'ils se souviennent de la moitié des exemplaires de la moitié des catégories touchées. Après cela, on leur pose des questions sur tous les éléments étudiés lors de la première phase. On observe là que les éléments qui n'ont pas été rappelés pendant la seconde phase mais faisant partie des catégories pratiquées, se rappellent encore moins que les éléments non récupérés lors de la seconde phase et qui font également partie de catégories non récupérées par la mémoire.

Deux questions non résolues

L'objectif de ce travail a été d'approfondir dans la caractérisation du mécanisme de contrôle cognitif impliqué dans l'Oubli Induit par la Récupération (OIR). Bien que certaines propriétés de ce phénomène soient déjà connus, deux questions importantes n'ont pas encore été résolues : le caractère contrôlé vs automatique du mécanisme responsable de réduire l'accessibilité des traits de mémoire, et les paramètres temporels de cette faible accessibilité.

Les scientifiques de l'UGR ont résolu ces deux questions et ont corroboré le caractère adaptatif de l'Oubli Induit par la Récupération. Il s'agit d'un effet qui se produit comme conséquence de l'action d'un mécanisme de contrôle cognitif qui s'avère efficace même chez des personnes présentant un certain déficit dans le contrôle exécutif. Ce mécanisme permet de réduire l'accessibilité de traits qui, autrement, pourraient affecter la récupération d'information objective, mais qui, cependant, montre ses effets de façon plus ou moins persistante, en fonction du type d'information qui se voit affectée par lui. Loin de produire des effets permanents de perte d'accessibilité, l'information oubliée peut se récupérer avec normalité en peu de temps si elle occupe un espace central dans la structure cognitive de l'individu.

L'auteure principale de ce travail est Almudena Ortega, du Département de Psychologie Expérimentale de l'Université de Grenade, avec les professeurs Teresa Bajo Molina (Université de Grenade) et Carlos J. Gómez Ariza (Université de Jaén). Une partie des résultats de cette recherche a été publiée dans la revue Journal of Experimental Psychology: Learning, memory and Cognition.

La vaccination contre la maladie d’Alzheimer progresse

Une équipe de l’Inserm a vacciné avec succès des souris contre une démence de type Alzheimer en stimulant le système immunitaire de l’animal contre une protéine Tau impliquée dans la maladie. La vaccination a protégé les animaux de la perte de mémoire associée à cette démence. Des résultats parus dans Current Alzheimer Research.


La protéine Tau est présente naturellement dans le cerveau et nécessaire à son fonctionnement mais des mécanismes pathologiques peuvent modifier sa structure et provoquer son agrégation. Cela entraîne une destruction des neurones et leur dégénérescence. Près de 80 % des démences sont liées à ce phénomène, notamment la maladie d’Alzheimer. On les appelle les tauopathies.

Eliminer la protéine Tau

A ce titre, une équipe de l’Inserm a cherché à développer un vaccin contre la forme malade de la protéineTau. Pour cela, les chercheurs ont identifié une courte séquence présente uniquement sur la protéine malade et ont fabriqué un petit peptide identique en tous points à cette séquence. Ils l’ont ensuite injecté chez des souris. L’objectif était de stimuler le système immunitaire contre ce peptide afin qu’il aille ensuite s’attaquer aux protéines Tau malades dans le cerveau qui portent le même signal. "En sélectionnant une séquence présente uniquement sur la forme pathologique de Tau, nous voulions absolument épargner les protéines saines. Certains essais de vaccination dirigée contre la protéine Tau en général ont en effet conduit à des catastrophes chez la souris", explique Luc Buée, co-auteur des travaux (Unité Inserm 837).

Une vaccination au stade précoce

Pour cela, les chercheurs ont travaillé sur des souris transgéniques qui développent une tauopathie avec agrégation de protéines Tau ainsi qu’une dégénérescence neuronale associée à une perte de mémoire. Ils ont injecté leur peptide dès l’âge de 3 mois, à raison de deux injections à quinze jours d’intervalle puis une injection mensuelle pendant 4 mois. Ils ont ensuite comparé les effets de la vaccination avec des souris transgéniques non vaccinées. "Les premiers signes de la maladie surviennent dès l’âge de trois mois et atteignent leur apogée vers six- sept mois. Nous avons donc vacciné nos souris à un stade précoce de la démence et observé les effets au moment du pic de celle-ci", précise Luc Buée.

La mémoire à court terme conservée

Les chercheurs ont évalué la mémoire à court terme de tous ces animaux grâce au test du labyrinthe en Y. « Les souris explorent une première fois pendant 5 minutes un labyrinthe en Y muni de repères visuels mais dont l’un des bras est fermé. Après un court repos, les animaux sont replacés dans le même labyrinthe où le bras précédemment fermé est rendu accessible. Un comportement normal chez la souris la pousse à explorer ce nouveau bras », décrit Luc Buée. Or, il observe que les souris malades non vaccinées ne se souviennent pas des repères et passent autant de temps dans l’ancien bras que le nouveau alors que les souris vaccinées se comportent comme des souris saines. « Les rongeurs traités ont conservé une bonne mémoire à court terme et ce bénéfice s’explique au niveau biologique par la réduction de la concentration de protéines Tau malades dans leur cerveau », se réjouit-il.

Une stratégie thérapeutique complémentaire

Ces résultats montrent que la vaccination contre la protéine Tau pathologique est possible sans représenter pour autant une "solution miracle". "L’agrégation des protéines Tau est l’un des mécanismes de la maladie d’Alzheimer mais il y en a d’autres, notamment la formation de plaques amyloïdes. A terme, la lutte contre cette maladie reposera certainement sur une combinaison de traitements symptomatiques et spécifiquement orientés contre les lésions, grâce à une double vaccination contre les protéines Tau et les peptides bêta amyloïdes", conclut-il.


Source
Troquier et coll. "Targeting phospho-Ser422 by active Tau immunotherapy in the THY-Tau22 mouse model: a suitable therapeutic approach Running title: Active Tau immunotherapy"
Curr Alzheimer Res. 2012 Jan 23

mardi 21 février 2012

Etes-vous nomophobe ?

La nomophobie ? C’est une nouvelle «maladie», ou au moins déviance, dont le diagnostic est le suivant: souffrir de ne pas avoir son téléphone portable à portée de main. Une enquête britannique très sérieuse, reprise par le Los Angeles Times, vient de révéler, en effet, que 66% des personnes interrogées reconnaissaient être nomophobes, c’est-à-dire craindre de perdre leur mobile ou de le voir trop loin d’eux. Il y a quatre ans, le même sondage avait enregistré un taux de seulement 53%.

Dans le détail, les femmes s’avéreraient plus nomophobes (70%) que les hommes (61%) sachant que les 18-24 ans seraient les plus sérieusement atteints avec un total de 77% devant les 25-34 ans (68%). Selon le site allaboutconselling.com, la nomophobie peut se traduire par des attaques de panique, une respiration qui deviendrait courte, des nausées, des tremblements ou un rythme cardiaque accéléré. Elle peut être également auto-diagnostiquée si vous constatez que vous vérifiez sans cesse où se trouve votre téléphone ou que vous êtes angoissé en permanence à l’idée de l’égarer. Comment en guérir ? Le site indique que prendre conscience de son état de dépendance vis-à-vis de l’objet est un premier signe salvateur sachant que des séances personnalités avec un psychiatre peuvent être indiquées.

 Il y a quelques années, en 2006, Courrier International avait ainsi rappelé l’expérience et le témoignage avant-gardistes du professeur Sergio Chaparro qui, dans le cadre d'un cours sur les technologies de l'information à l'université Rutgers, dans le New Jersey, avait demandé à ses élèves de délaisser leur téléphone portable pendant trois jours. Résultat: seuls 3 étudiants sur 220 avaient réussi à aller jusqu'au bout de l'expérience à la grande frayeur de l'universitaire: «Ils avaient réellement peur, ils s'attendaient à vivre une expérience douloureuse, et ils n'avaient pas tout à fait tort.» Pour cet enseignant d'information et de communication, cette panique généralisée au sein du corps étudiant révélait «l'existence d'un phénomène à grande échelle de dépendance psychologique aux téléphones portables».

 Il est clair que le phénomène s’est intensifié avec les années. Il ne vous reste donc plus qu’à tenter cette (douloureuse) expérience. Vous éloigner de votre mobile et voir votre capacité de résistance à moins que vous préfériez ne pas connaître la gravité de votre mal. Bientôt tous nomophobes?
 Source : Slate.fr

lundi 20 février 2012

Bientôt un hamburger conçu in vitro, dans nos assiettes ?

A point ou saignant ? D'ici quelques années, vous vous régalerez peut-être avec un hamburger dont la viande vient tout droit d'une éprouvette... Le premier steak de viande bovine créé à partir cellules souches vient d'être mis au point par un laboratoire néerlandais. Une technologie qui pourrait être une véritable révolution écologique en bouleversant l'élevage et l'alimentation mondiale.

Le chercheur a utilisé pour créer son steak, des cellules bovines cultivées dans du sérum fœtal de veau. Cela vous paraît légèrement effrayant ? Rassurez-vous, le Dr Mark Post assure que les tissus ainsi produits ont la même structure que les tissus originaux.

Le Dr Mark Post, médecin de formation et patron de département de physiologie de l'Université de Maastricht, prévoit de développer cet hamburger révolutionnaire pour octobre 2012, a-t-il annoncé en marge de la Conférence annuelle de la Société américaine pour l'avancement de la science (AAAS).
Ce steak du futur aura coûté tout de même la somme de 250 000 euros pour voir le jour. Mais le chercheur est optimiste : le second ne devrait coûter que… 200 000 euros !

Le projet a pu être mené à bien grâce à l'aide d'un riche donateur, très concerné par les questions écologiques. C'est en effet une réalité dont les carnivores que nous sommes doivent avoir bien conscience : l'élevage intensif d'animaux de ferme abattus pour leur viande a un impact immense sur l'environnement. Il contribue au réchauffement climatique à cause des émissions de méthane qu'il génère, un gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Et la situation devrait s'aggraver. "La production de viande devrait doubler d'ici 2050 pour répondre à la demande et mobilise déjà 70 % de nos terres agricoles", estime le Dr Post.

Le développement de cette viande bovine '"in vitro" pourrait permettre de diminuer le nombres de bêtes élevées pour leur viande et ainsi contribuer à la réduction des gaz à effet de serre. Pour cela, il faudra d'abord convaincre le consommateur, peu enclin à changer ses habitudes. Mais cette viande ne manque pas d'arguments. Outre ses bienfaits pour notre planète, elle pourrait être contrôlée pour présenter des qualités nutritionnelles comme un niveau élevé d'acides gras polyinsaturés bons pour la santé. En attendant de pouvoir y goûter, restons modérés dans notre consommation de viande rouge, issue de l'élevage...

Source: AFP

samedi 18 février 2012

Syndrome de CUSHING et DIABÈTE: Premier traitement approuvé par la FDA

Korlym (mifépristone) vient d’être approuvé par la Food and Drug Administration américaine pour contrôler des niveaux élevés de sucre dans le sang (hyperglycémie) chez les adultes atteints du syndrome de Cushing atteints de diabète de type 2 ou d'intolérance au glucose et non candidats à la chirurgie ou qui n'ont pas répondu à une chirurgie préalable.

 Avant cette approbation, aucun traitement médical n’était approuvé pour le traitement du syndrome endogène de Cushing, une maladie grave, rare, multisystémique et invalidante causée par la surproduction de cortisol (une hormone stéroïde qui augmente les niveaux de sucre dans le sang) par les glandes surrénales.

Ce syndrome affecte les adultes âgés de 25 et 40. Son incidence est de l’ordre d’un nouveau cas par million de personnes et par an. 5.000 patients (aux Etats-Unis) seraient éligibles au traitement par Korlym. Korlym avait déjà reçu la désignation de médicament orphelin par la FDA en 2007. Le médicament bloque la liaison du cortisol à son récepteur. Sans diminuer la production de cortisol, il réduit les effets du cortisol en excès, tel que des niveaux élevés de sucre dans le sang.

Son innocuité et son efficacité ont été évaluées, chez les patients atteints du syndrome de Cushing par un essai clinique mené auprès de 50 patients. Grâce à Korlym, les patients ont connu une amélioration significative du contrôle de leur glycémie et, pour certains, une amélioration des signes et symptômes cliniques rapportés. Korlym ne doit jamais être utilisé chez les femmes enceintes. Korlym est fabriqué par une biotech californienne, Corcept Therapeutics.

 Source: FDA FDA approves Korlym for patients with endogenous Cushing’s syndrome (Visuel “Cortisol” Orphanet) En savoir plus avec Orphanet- Vignette NIIDK)

Les vertus anti-graisse du jus de tomate

D'après une récente étude réalisée par le professeur Teruo KAWADA et son équipe de scientifiques de la Graduate School of Agriculture (Kyoto University), le jus de tomate frais présenterait en plus de ses nombreuses vertus diététiques, des effets importants sur le métabolisme des triglycérides.

 Les tryglycérides et le cholestérol sont des composés lipidiques stockés dans les tissus adipeux. Ils constituent avec les glucides, une source d'énergie importante pour l'organisme. Une concentration élevée de ces lipides ou de lipoprotéines peut cependant révéler une dyslipidémie. Celle-ci constitue un facteur de risque important de diabète, de maladies cardiovasculaires ou de troubles liés à l'obésité.

 L'équipe du professeur KAWADA a débuté ses travaux par une étude approfondie des composants chimiques de la tomate. De premiers résultats expérimentaux avaient alors démontré l'influence de l'acide 9-oxo-10,12-octadécadiénoïque (9-oxo-ODA) sur la régulation du métabolisme énergétique.

Afin d'analyser les effets de cette substance sur les dyslipidémies et les stéatoses hépatiques in vivo, les scientifiques ont étudié l'action d'un composé aux propriétés chimiques identiques : l'acide 13-oxo-9,11-octadécadiénoïque (13-oxa-ODA). Après avoir nourri des souris obèses et diabétiques suivant un régime alimentaire constitué notamment de 0,02 à 0,05% de 13-oxa-ODA pendant une période de quatre semaines, leur métabolisme a été examiné.

 Les chercheurs ont alors constaté une augmentation significative des niveaux d'expression des gènes impliqués dans les réactions du métabolisme lipidique au niveau du foie et des muscles striés. Par ailleurs, le 13-oxa-ODA a entraîné une diminution des quantités de triglycérides du plasma et du foie.

 Si la période de quatre semaines était insuffisante pour constater des modifications morphologiques visibles, le professeur KAWADA et son équipe travaillent d'ores et déjà sur d'autres expériences analysant l'évolution du poids des souris sous l'effet de la consommation régulière de jus de tomate. En extrapolant les quantités au modèle humain, la consommation de 2 à 3 tomates (soit un grand verre de jus) à chaque repas aurait, selon les spécialistes, des effets semblables.

Les résultats exhaustifs de cette expérience ont été publiés dans la revue spécialisée PloS ONE datée du 10 février 2012. Elle a également fait l'objet d'un reportage à la télévision japonaise entraînant quelques jours plus tard, une frénésie d'achat de jus de tomate...

 Sources : - PlOs One (en anglais) : http://www.plosone.org/home.action - Article du Yomiuri Shinbun ( en japonais) : http://www.yomiuri.co.jp/national/news/20120215-OYT1T00542.htm?from=top - Article du Mainichi Shinbun (en japonais) : http://mainichi.jp/select/science/news/20120210dde041040019000c.html

vendredi 17 février 2012

Les bons marcheurs vivent mieux et plus longtemps

Selon une étude américaine, la vitesse de marche serait un bon indicateur pour connaître la probabilité de développer des démences.

À l'heure où l'on prône la "slow food" et où l'on déplore le surmenage et la course à la suractivité, une étude vient tout chambouler. Pour vivre vieux et en bonne santé, il faudrait... marcher vite ! Contre toute attente, prendre son temps ne retarderait donc pas l'échéance ultime. Bien au contraire. Selon une étude américaine, la vitesse de marche d'un individu influerait sur la probabilité qu'il aurait à développer une démence dans le futur. Autre conclusion : la force de préhension d'une personne donnerait des indications quant à sa vulnérabilité aux accidents vasculaires cérébraux. Selon les chercheurs donc, les plus exposés à la démence sont ceux qui marchaient lentement étant plus jeunes.
 Quant à ceux qui ont une bonne poigne, ils seraient davantage préservés des accidents vasculaires cérébraux. Symptômes ? Ce n'est pas la première fois qu'un lien de causalité est établi entre marche lente et santé fragile, mais les scientifiques affirment que de plus amples études seraient nécessaires pour comprendre ces mécanismes.
 Pour cette étude du Centre médical de Boston, 2 410 personnes de 62 ans d'âge moyen ont été soumises à des scanners cérébraux et à des enregistrements de la vitesse de marche et de la force de préhension. Onze ans plus tard, 34 personnes avaient développé une démence et 79 avaient eu un accident vasculaire cérébral, selon les résultats présentés lors de la réunion annuelle de l'Académie américaine de neurologie.

 Pour le docteur Marie Janson, directeur du développement au centre britannique Recherche sur Alzheimer, une nouvelle piste de recherche s'ouvre : "Bien que cette étude n'ait pas encore été publiée dans son intégralité, elle soulève des questions importantes : par exemple, la difficulté à marcher pourrait-elle précéder d'autres symptômes associés à la démence ?" La vitesse de marche et la poigne pourraient-elles être un signe précurseur de démence ou de risques cardiaques ? Le docteur Anne Corbett, directrice de recherche à la Société Alzheimer, ne veut pas aller trop vite en besogne, et préfère prendre son temps, réclamant davantage de recherches. "La bonne nouvelle, c'est qu'il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire pour réduire votre risque de développer une démence", rappelle-t-elle auprès de la BBC. "Nous vous recommandons d'avoir une alimentation saine et équilibrée, de ne pas fumer, de maintenir un poids santé, de faire de l'exercice régulièrement. Et de vérifier votre pression artérielle et votre cholestérol régulièrement." Qui va lentement ne va pas forcément sûrement...

mercredi 15 février 2012

Des patates violettes pour lutter contre l'hypertension

Les pommes de terre de couleur violette pourrait aider à faire baisser la pression artérielle sans prendre de poids, d'après une étude américaine, publiée la semaine dernière par la American Chemical Society.

Les pommes de terre à la pigmentation violette contiennent de fortes concentrations d'acides phénoliques, d'antocyanes et de caroténoïdes, de puissants antioxydants qui sont également riches en nutriments, d'après les chercheurs. L'étude est présentée comme la première du genre à se pencher sur les effets de la consommation de pommes de terre sur la tension artérielle chez les humains.

 Dans le cadre de cette étude, dix-huit volontaires en surpoids avec une tension artérielle élevée ont été suivis pendant deux mois, au cours desquels ils sont passés d'un régime sans pommes de terre violettes à un régime qui en contenait. Après quatre semaines à raison de six à huit pommes de terres violettes au micro-ondes, leur pression artérielle diastolique avait chuté de 4%, tandis que leur pression artérielle systolique avait baissé de 3,5%. C'est là une amélioration suffisante pour réduire de façon significative le risque de plusieurs formes de maladies cardiaques, d'après les chercheurs.

 A la lumière de cette étude, les scientifiques recommandent de manger deux portions de pommes de terre violettes par jour pour aider à réduire la tension artérielle. L'étude a été publiée dans la revue Journal of Agricultural and Food Chemistry. La pomme de terre est de loin le légume le plus prisé aux Etats-Unis. La variété violette est employée depuis longtemps dans la médecine traditionnelle coréenne pour perdre du poids.

 Des scientifiques américains ont récemment cherché à exploiter le pouvoir nutritionnel des aliments colorés (la couleur violette indiquant une forte teneur en antioxydants) en créant par croisements une tomate baptisée Indigo Rose, pleine d'anthocyanes, un composé qui donne sa couleur aux myrtilles. Les antocyanes améliorent les fonctions cognitives, et réduisent les inflammations et l'oxydation des cellules.

mardi 14 février 2012

Comment l'amour se niche dans les neurones

Une équipe de neuroscientifiques suisses a décrypté les circuits du désir dans le cerveau.

Il ne faut pas forcément blâmer le partenaire quand une femme souffre d'un manque de désir sexuel, mais cela peut être révélateur d'un dysfonctionnement de certains circuits neuronaux. C'est ce que viennent de montrer Francesco Bianchi-Demicheli et ses collègues de l'université de Ge­nève, qui ont fait passer des IRM fonctionnelles (imagerie du cerveau en action) à une trentaine de femmes dont la moitié souffrait d'un manque de désir.

Simultanément, les chercheurs leur ont diffusé des images érotiques ou neutres pour voir ce qui se passait. Ils ont alors remarqué que les femmes à la libido en berne avaient une activation beaucoup moins forte des régions profondes du cerveau normalement impliquées dans les émotions, comme si elles avaient plus de mal à associer les images érotiques à des souvenirs agréables. La solution proposée par les sexologues demandant dans ces cas à leurs patients de se remémorer des souvenirs de couple plaisants pour redynamiser ces circuits neuronaux va donc dans la bonne voie.


Un résultat en phase avec ceux du psychiatre et chercheur français Serge Stoleru. Dès 1999, son équipe avait montré, grâce à une autre technique d'imagerie cérébrale, le Pet-Scan, une dévalorisation des stimuli sexuels chez les femmes souffrant d'un manque de libido «en relation avec une activation exagérée du cortex ventromédial». Autrement dit, chez ces femmes, il y avait moins de chances qu'elles trouvent excitante une stimulation que les autres femmes jugent érotique.
Mais un autre résultat avait alors laissé les chercheurs dubitatifs. On observait en effet une augmentation du débit sanguin cérébral dans certaines régions. L'hypothèse était alors que: «en l'absence de stimulation sexuelle, certaines régions du cerveau exercent un contrôle inhibiteur tonique, c'est-à-dire en continu, sur l'excitation sexuelle et pour qu'apparaisse une excitation sexuelle, la levée d'une telle inhibition est nécessaire». Comme si un «frein à main» était serré en permanence et qu'il ne se desserrait qu'au moment où la situation, le contexte, le permettait.

Cette fois, le travail de l'équipe genevoise va encore plus loin puisqu'il définit tout un réseau cortical dont le chef d'orchestre, le lobe pariétal inférieur, semble beaucoup (trop?) s'activer en cas de manque de désir. Du coup, des régions cérébrales impliquées dans des fonctions cognitives supérieures telles que l'image du corps, les pensées sociales seraient exagérément présentes par rapport aux femmes sans problème de libido. Là encore, les neurosciences rejoignent le modèle du désir perturbé par des considérations qui ne sont pas directement liées à la qualité du partenaire, mais au fait, par exemple, d'être focalisé sur ses complexes, ses défauts physiques ou d'autres préoccupations au sens large.
Bianchi-Demicheli relativise toutefois ces travaux: «Il faudrait faire des études basées sur des stimuli auditifs, car ils sont, chez beaucoup de femmes, associés à des hauts niveaux d'excitation.»

lundi 13 février 2012

Les apparances peuvent être trompeuses

C'est la Saint-Valentin, il a oublié d'apporter des fleurs, mais curieusement son esprit ne saisit tout simplement pas l'air très triste de sa compagne. Pourrait-il s'agir d'un problème du cortex préfrontal?

Des chercheurs en neuropsychologie de l'Institut et hôpital neurologiques de Montréal – le Neuro de l'Université McGill, ont découvert que deux zones du cortex préfrontal sont cruciales pour déceler ou distinguer les émotions des expressions du visage. Des lésions à ces zones empêchent les personnes de comprendre la grande variété d'expressions faciales qui communiquent les signaux sociaux, importants pour quiconque désire frayer son chemin en société. Et pas seulement à la Saint-Valentin.

Dre Lesley Fellows, chercheuse principale, et son étudiante Ami Tsuchida, ont examiné un large échantillon de personnes ayant des lésions à diverses régions du cortex préfrontal, à qui elles ont fait passer des tests pour voir où l'impact de l'atteinte était le plus important par rapport à la reconnaissance des émotions. Les résultats de leurs tests ont permis de tirer des conclusions à propos de deux sous-régions du cortex préfrontal peu étudiées jusqu'à maintenant.

« Les patients ayant une atteinte au cortex préfrontal ventromédian avaient du mal à distinguer une expression faciale neutre d'expressions émotionnelles. Les patients ayant une atteinte au cortex préfrontal gauche pouvaient reconnaître la présence d'une émotion dans l'expression, sans pour autant arriver à démêler les différentes émotions », de dire Dre Fellows.

« La capacité de conjuguer recherche et travail clinique permet des avancées cruciales en science et en médecine, et illustre parfaitement les avantages du modèle intégré du Neuro, qui combine hôpital et institut de recherche », ajoute Dre Fellows. La recherche, publiée dans la revue Cerebral Cortex, approfondit les connaissances sur la façon dont notre cerveau décèle des expressions émotionnelles et les interprète. Les résultats de la recherche pourraient permettre de comprendre certaines difficultés du comportement social qu'on observe en cas de maladies neuropsychiatriques, comme certaines formes de démence, d'autisme, ou qui se manifestent après un traumatisme cérébral.

Source : Eurekalert.org

dimanche 12 février 2012

Le café pourrait être un remède contre le diabète de type 2

Le café a longtemps été loué pour sa capacité à nous réveiller le matin, mais il existe de nombreux autres avantages à cette boisson :
- Les buveurs de café ont moins de chance d'être atteints de démence et de la maladie de Parkinson.
- Les buveurs de café présentent moins de cas d'attaques et de troubles du rythme cardiaque.
- Le café pourrait inhiber la croissance de certains cancers.

Une nouvelle étude de la Fondation Nationale de Science naturelle de Chine, du Programme de Recherche basique de Chine et du Ministère de l'Education chinois vient également de réaffirmer ce qui était déjà soupçonné: le café peut aussi réduire le risque de développer un diabète de type 2.

En effet, notre corps obtient de l'énergie en créant du glucose à partir de la nourriture que nous mangeons, comme les pâtes, le lait et les fruits. Pour utiliser ce glucose, notre corps a besoin de créer une hormone, l'insuline, qui contrôle le niveau de glucose (sucre) dans notre sang. Le diabète de type 2 est une maladie causant un manque d'insuline produite par le pancréas, provoquant une augmentation de la concentration de glucose dans le sang. Sur une période de temps prolongée, le diabète de type 2 peut entraîner un certain nombre de problèmes de santé, comme les maladies cardiaques, la cécité, des lésions nerveuses et des problèmes rénaux.

Le diabète de type 2 est un problème important dans le monde entier, concernant jusqu'à 95% des cas de diabète à travers le monde. Les chercheurs Ling Zheng, Jun Huang et leurs collègues ont mené une étude qui a révélé que ceux qui boivent quatre tasses de café ou plus par jour ont un risque significativement moins élevé de développer un diabète de type 2. Après quatre tasses par jour, le risque de développer un diabète de type 2 est réduit de 50%. Au delà de quatre tasses, chaque tasse supplémentaire permet de réduire le risque d'environ 7%.

La réduction de ce risque est due à deux composés qu'on trouve dans le café et qui inhibent de manière significative le "mauvais repliement" d'une substance appelée polypeptide amyloïde des îlots humains, ou hIAPP. L'hIAPP est largement soupçonné d'être la principale cause entrainant le développement d'un diabète de type 2, et les composés présents dans le café seraient un moyen d'empêcher cela.

Il ne s'agit pas de la seule étude réalisée qui montre que le café peut aider à inhiber le développement du diabète de type 2. Le professeur Frank Hu, de l'Ecole Harvard de Santé Publique avait déjà déclaré que les données montrant que le café permet d'empêcher le diabète de type 2 étaient "assez solides", après avoir examiné plus de 15 études publiées sur la question. Il a même suggéré que le café décaféiné pourrait offrir des avantages similaires au café normal. Ainsi toute personne préoccupée par la caféine et ses effets sur le corps pourrait boire du café décaféiné tout en profitant des mêmes avantages pour la santé.

Le café contient des antioxydants, qui selon Hu, permettraient de diminuer les lésions cellulaires. Il explique également que le magnésium et le chrome présents dans le café aident l'organisme à utiliser l'insuline, ce qui explique pourquoi le café est en mesure de réduire le risque de développer un diabète de type 2.

Source: http://www.healthenclave.com/news/coffee-may-be-cure-type-2-diabetes-1467.html

samedi 11 février 2012

En bref : une greffe simultanée de 6 organes a sauvé une petite fille

Une enfant de 9 ans était condamnée à mourir si elle ne subissait pas une greffe de six organes en même temps. Grâce à un seul et unique donneur, l’exploit a pu être réalisé. La voilà désormais prête à rentrer chez elle.
Alannah Shevenell, une petite fille de 9 ans dont les parents vivent dans la région de Boston aux États-Unis, vient de subir la transplantation de… six organes, lors d’une seule intervention chirurgicale. Les donneurs d’organes, on le sait, sont toujours beaucoup moins nombreux que les candidats à lagreffe. Les donneurs compatibles le sont encore moins, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’enfants. Grâce à un donneur unique, cette intervention spectaculaire a permis de libérer la petite fille d’une tumeur qui, autrement, la condamnait.
Pratiquée par une équipe dirigée par le Heung Bae Kim, l’opération a duré quatorze heures. Pour ces médecins du Children’s Hospital Boston, il était indispensable de remplacer en une seule intervention les organes attaqués simultanément par une tumeur myofibroblastique. Une fois la tumeur extraite, « les chirurgiens ont greffé les organes d’un seul et même donneur, en un seul bloc » : le foie, l’intestin grêle, l’estomac, le pancréas, l’œsophage et larate.
L’opération s’est déroulée il y a plus de trois mois, le 27 octobre dernier. Aujourd’hui et donc avec un recul et une observation de pratiquement 100 jours, la petite fille s’apprête à rentrer chez elle. Si elle est impressionnante, une telle procédure reste rare pour plusieurs raisons. « Le délai d’obtention d’un donneur compatible (d’autant plus rare chez les enfants), les complications induites par une opération de cette envergure et le risque de rejet des organes », précise le Children’s Hospital Boston sur son siteInternet.

Source : Destination Santé
Children’s Hospital Boston

Un anticancéreux guérit des souris atteintes d'Alzheimer

Un médicament contre le cancer a rapidement restauré les fonctions cérébrales de souris de laboratoire atteintes d'Alzheimer. Cette avancée pourrait déboucher sur un traitement pour cette maladie incurable et dévastatrice, révèle une étude publiée le 09.02.2012 dans la revue Science. 

vendredi 10 février 2012

Affamer les cellules renforce la chimiothérapie

Quelques jours de jeûne pourraient retarder la progression du cancer et améliorer l'efficacité des chimiothérapies selon une nouvelle étude chez la souris. Le résultat indique que jeûner avant d'engager une chimiothérapie protège les animaux, et peut-être les hommes, contre les effets secondaires d'un traitement. 

Dans leur étude, Valter Longo et ses collègues montrent que jeûner pendant deux jours en l'absence de tout autre traitement peut retarder la progression de différents types de cancers chez la souris et pourrait dans certains cas être aussi efficace que la chimiothérapie. La combinaison du jeûne et de la chimiothérapie semble toutefois plus efficace pour rendre les cellules normales plus résistantes aux produits de la chimiothérapie. En fait, le jeûne joint à la chimiothérapie a même favorisé la survie à long terme sans cancer de 40 pour cent des souris ayant un neuroblastome. 

Bien que les essais cliniques testant l'effet du jeûne dans les traitements anticancéreux soient encore à un stade précoce, ces études suggèrent que des cycles de jeûne ont le potentiel d'accroître l'efficacité de la chimiothérapie. Ce résultat est particulièrement intéressant pour les patients ayant un cancer à un stade avancé pour lesquels les traitements standards ne sont plus efficaces.


« Fasting Cycles Retard Growth of Tumors and Sensitize a Range of Cancer Cell Types to Chemotherapy » par C. Lee, S. Brandhorst, F.M. Safdie, M. Wei, S. Hwang, A. Merlino et V.D. Longo de l'University of Southern California à Los Angeles, CA; L. Raffaghello, G. Bianchi et V. Pistoia de l'Institut Giannina Gaslini à Gênes, Italie; A. Martin-Montalvo et R. de Cabo du National Institute on Aging, National Institutes of Health à Baltimore, MD; L. Emionite de l'Animal Research Facility Istituto Tumori à Gênes, Italie; S. Brandhorst de l'Université de Duisburg–Essen à Essen, Allemagne.

Un médicament agit contre les effets de la maladie d'Alzheimer chez la souris

Un médicament approuvé par la FDA appelé bexarotène agit contre de nombreux effets de la maladie d'Alzheimer qui apparaissent dans son modèle animal chez la souris annoncent des chercheurs. 
L'accumulation de fragments d'une protéine appelés béta-amyloïdes est un élément clé de la maladie. Si le cerveau de chacun d'entre nous produit ce fragment, il est normalement dégradé par des enzymes avec l'aide d'une protéine appelée ApoE. Paige Cramer et ses collègues savaient que le bexarotène stimule une protéine qui aide à activer l'expression du gène de l'ApoE et ils ont supposé que ce médicament pourrait augmenter par ce biais l'élimination du fragment béta-amyloïde dans le cerveau. Ils ont donc donné le produit à des souris conçues pour avoir une condition comparable à la maladie d'Alzheimer et constaté que les niveaux du fragment dans le cerveau des souris avaient chuté en quelques jours. Les souris ont également présenté une amélioration de leurs performances cognitive, sociale et olfactive. Le bexarotène, également connu sous le nom de Targretin, est utilisé actuellement pour traiter une forme de cancer de la peau et ne semble pas toxique relèvent les auteurs. Le produit active le récepteur nucléaire RXR qui se lie à l'un des deux autres récepteurs nucléaires PPAR ou LXR. Ces paires de récepteurs activent alors la transcription du gène de l'ApoE.

« ApoE-directed Therapeutics Rapidly Clear β-amyloid and Reverse Deficits in AD Mouse Models » par P.E. Cramer, D.W. Wesson, C.Y.D. Lee, J.C. Karlo, A.E. Zinn, Brad T. Casali et G.E. E. Landreth de la Case Western Reserve University School of Medicine à Cleveland, OH ; J.R. Cirrito, J.L. Restivo et W.D. Goebel de la Washington University School of Medicine à St. Louis, MO ; D.W. Wesson et D.A. Wilson du Nathan Kline Institute for Psychiatric Research et de la New York University School of Medicine à Orangeburg, NY ; M.J. James et K.R. Brunden de l'Université de Pennsylvanie à Philadelphie, PA.

Le tai-chi-chuan au secours des parkinsoniens

Cet art martial est à l'origine de multiples bienfaits, pour les bien portants comme pour les malades.
Le tai-chi-chuan semble réduire les troubles de l'équilibre chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, selon une étude américaine publiée dans le dernier numéro du New England Journal of Medicine. À l'instar des personnes souffrant d'autres affections, ils auraient donc tout intérêt à pratiquer cet art martial "interne" (par opposition aux arts martiaux dits "externes", plus brutaux) qui a pris naissance en Chine, il y a plus de 3 000 ans. Aujourd'hui encore, des millions de personnes - quels que soient leur âge, leur souplesse et leur condition physique - s'y adonnent quotidiennement dans le monde. Pour cela, il leur suffit d'être détendu et de savoir respirer. Cette activité leur permet de retrouver le calme, le bien-être et la santé par l'écoute d'eux-mêmes et des autres, autant d'atouts nécessaires pour affronter plus sereinement les aléas de la vie quotidienne et pour évacuer le stress. Les bénéfices du tai-chi-chuan ne sont pas que psychologiques. La pratique lente d'exercices précis améliore progressivement les capacités cardiaques et pulmonaires. Cet art martial permet aussi de mieux coordonner ses mouvements et de gagner en souplesse, d'abord grâce aux étirements progressifs des tendons. Les mouvements de grande amplitude aident à "dérouiller" les articulations. Pour ses adeptes, c'est également excellent pour le dos et notamment pour prévenir les douleurs lombaires, si fréquentes. Quant au transfert régulier du poids du corps d'un côté à l'autre, il est bénéfique pour la conservation du sens de l'équilibre. Or ce sont justement les troubles de l'équilibre qui réduisent les capacités fonctionnelles des personnes souffrant de la maladie de Parkinson et qui augmentent leur risque de chutes. C'est pourquoi Fuzhong Li de l'Oregon Research Institute à Eugene (Oregon) et ses collègues ont testé les effets du tai-chi-chuan chez 195 patients ayant une maladie de Parkinson légère à modérée. Ils ont été répartis en trois groupes : tai-chi-chuan, entraînement en résistance et étirement, avec deux sessions d'une heure par semaine pendant six mois. À l'issue des différents programmes, la stabilité de ces personnes a été mesurée. Et celles qui ont pratiqué l'art martial ont obtenu de meilleurs résultats que les autres, notamment celles qui n'avaient effectué que des étirements. Cette différence est toujours visible trois mois plus tard. Dans un autre domaine, le tai-chi-chuan est reconnu par tous ses adeptes comme étant excellent pour la mémoire et la concentration. Parce qu'il faut d'abord se souvenir de l'enchaînement des mouvements à effectuer et ensuite pouvoir les réaliser sans avoir besoin d'y réfléchir. C'est pourquoi cette activité est désormais souvent proposée dans les hôpitaux français aux personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer, en complément d'autres activités susceptibles de retarder l'évolution de cette redoutable affection. Il devrait en être de même pour la maladie de Parkinson.

jeudi 9 février 2012

Partage de photos et nombre d'amis sur Facebook sont influencés par le type d'estime de soi

Les femmes qui fondent leur estime de soi sur l'apparence ont tendance à partager plus de photos en ligne et à maintenir de plus grands réseaux sur Facebook, selon une étude publiée dans la revue Cyberpsychology, Behavior and Social Networking.

Michael A. Stefanone de l'Université d'État de New York à Buffalo et ses collègues ont étudiés les variables expliquant les comportements en ligne sur les sites de réseaux sociaux. Ils ont mené cette étude avec 311 hommes et femmes, âgés de 23 ans en moyenne, qui ont complété un questionnaire mesurant les déterminants du sentiment de valeur personnelle.

 Les contingences sur lesquelles est basé le sentiment de valeur personnelle expliquent en grande partie le comportement social adopté en ligne, concluent les chercheurs. Les participants dont l'estime de soi était fondée sur des contingences externes, telles que l'approbation des autres, l'apparence physique et la compétition pour surpasser les autres, partageaient plus de photos sur Facebook. C'était encore plus le cas chez ceux dont l'estime de soi était surtout basée sur l'apparence, le plus souvent des femmes. Ceux dont la valeur personnelle était basée sur des contingences privées, telles que les compétences académiques ou professionnelles, l'amour et le soutien de la famille, et la moralité, passaient moins de temps en ligne. Ils avaient moins de comportements de recherche d'attention dans les médias sociaux. "Les contingences sur lesquelles les gens basent leur estime de soi représentent une nouvelle approche pour comprendre comment les identités personnelles sont développées et maintenues, dit le chercheur. ".

 "Les résultats suggèrent des différences persistantes dans le comportement des hommes et des femmes qui résultent d'une importance culturelle accordée à l'image et l'apparence des femmes", dit le chercheur.

Bien que ces résultats soient stéréotypés et prévisibles, dit-il, "il est décevant pour moi qu'en 2011, tant de jeunes femmes continuent d'affirmer leur valeur personnelle par le biais de l'apparence physique - dans le présent cas, en publiant des photos d'elles-mêmes sur Facebook comme une forme de publicité".

 Source : The State Université of New York at Buffalo

mardi 7 février 2012

Les patchs et les gommes à la nicotine : arnaque ou véritable aide au sevrage ?

Les patchs et pâtes à mâcher à la nicotine seraient inefficaces pour aider les fumeurs à renoncer durablement à la
cigarette même quand ces thérapies sont combinées à des séances de soutien psychologique, selon une étude américaine publiée lundi. "Cette recherche montre que ces substituts nicotiniques dont notamment le patch et la pâte à mâcher ne sont pas plus efficaces pour aider les gens à cesser de fumer sur le long terme que d'essayer seul sans ces traitements", souligne Hillel Alpert, de la faculté de santé publique de l'Université de Harvard (Massachusetts, nord-est), principal auteur de cette communication publiée dans l'édition en ligne de la revue Tobacco Control.
 Ces chercheurs ont étudié 787 fumeurs adultes dans le Massachusetts qui avaient récemment renoncé à la cigarette. Ils les ont suivis durant trois périodes: 2001-2002, 2003-2004 et 2005-2006. Les participants devaient indiquer aux chercheurs quel type de substituts nicotiniques ils avaient utilisés --patch, pâte à mâcher, inhalateur ou spray nasal-- pour les aider à ne plus fumer ainsi que la période la plus longue durant laquelle ils avaient recouru à l'une de ces thérapies sans discontinuité. Ils devaient aussi préciser si un médecin ou un autre expert les avaient épaulés dans leur effort pour se passer de la cigarette.
 Les résultats de cette étude indiquent que près d'un tiers de ceux qui avaient récemment arrêté de fumer ont repris la cigarette. Parmi ceux qui ont recommencé à fumer, les chercheurs n'ont trouvé aucune différence entre ceux qui avaient utilisé des substituts nicotiniques durant plus de six semaines et ceux qui n'avaient rien pris. De plus, ils n'ont constaté aucune différence entre les gros fumeurs et ceux fumant peu.
 Selon le Dr Alpert, recourir à des fonds publics pour fournir ces substituts nicotiniques à l'ensemble de la population est contestable surtout si cette approche se fait au détriment du financement de campagnes médiatiques anti-tabac et d'actions décourageant le tabagisme qui se sont avérées, par le passé, efficaces. Les substituts nicotiniques sont disponibles sans ordonnance depuis plus d'une décennie aux Etats-Unis.
Source : AFP