mercredi 31 août 2011

Des cellules béta pancréatiques qui secrètent de l'insuline obtenus à partir de cellules souches de l’endomètre

Si les résultats d’une étude chez la souris se confirment, les femmes atteintes d’un diabète de type 1 pourraient avoir un avantage sur les hommes : les cellules souches de l’endomètre sont capables de se transformer in vitro en cellules bêta pancréatiques sécrétrices d’insuline.
Dans le cadre d’une étude réalisée sous l’égide du NIH américain, des chercheurs ont réussi à transformer des cellules souches endométriales humaines en cellules productrices d’insuline et à les transplanter avec un certain succès à des souris diabétiques. Ces résultats, obtenus par une équipe de l’Université Yale (Xavier Santamaria et coll.) et publiée dans « Molecular Therapy », laissent espérer que les femmes diabétiques pourraient fournir leur propre tissu endométrial en vue d’une transplantation (les cellules souches peuvent facilement être recueillies en ambulatoire ou être collectées après hystérectomie).

Dans ce travail, les chercheurs ont placé des cellules souches endométriales dans un milieu de culture contenant des nutriments et des facteurs de croissance particuliers qui ont permis à ces cellules souches d’adopter les caractéristiques de cellules bêta. Le processus a pris environ 3 semaines. Pendant ce temps, les cellules souches endométriales ont en effet pris la forme des cellules bêta, se sont mises à produire des protéines typiques de ces cellules ; certaines ont produit de l’insuline. Exposées à du glucose, ces cellules « matures » se sont mises à répondre en produisant de l’insuline, comme le font les cellules bêta.

Dans un deuxième temps, les chercheurs ont travaillé sur des souris présentant un diabète induit en laboratoire. Ils leur ont injecté au niveau de la capsule rénale ces cellules matures productrices d’insuline. Chez des souris contrôles, ne recevant pas ces cellules, la glycémie est restée élevée et ces animaux sont devenus léthargiques et ont développé une cataracte. Les souris ayant reçu les cellules sont restées actives et n’ont pas développé de cataracte. Toutefois, le traitement n’était pas totalement efficace, la glycémie restant plus élevée que la normale. Pourtant, les animaux ont continué à produire de l’insuline pendant six semaines, terme de l’étude.

Une des priorités, indique le Dr Taylor, principal investigateur, est de vérifier combien de temps ce traitement est efficace. « Nous allons aussi voir si on peut améliorer l’efficacité du traitement en modifiant le bain nutritif ou en accroissant la quantité de cellules injectées. »

Enfin, même s’il est peu probable que le système immunitaire d’une femme rejette des cellules d’îlots provenant de ses propres cellules endométriales, il est possible, en revanche, qu’il attaque ces cellules comme il a déjà attaqué auparavant les cellules pancréatiques, conduisant au diabète.

Pour les chercheurs, étant donné que 600 000 hystérectomies sont pratiquées chaque année aux États-Unis, on pourrait constituer une banque de cellules souches endométriales qui pourraient permettre de greffer les femmes qui n’ont plus d’utérus... et les hommes

mardi 30 août 2011

Trop d'antibiotiques pendant l'enfance = danger plus tard


Leur consommation augmente les risques d'obésité, de diabète voire de certains cancers digestifs.


Les antibiotiques sont décidément un sujet de préoccupation pour les scientifiques. Depuis des années, ils s'alarment de la diffusion des résistances des bactéries à ces médicaments, et de leurs conséquences pour la santé publique. Le constat a même conduit récemment des professionnels de tous horizons et des spécialistes de l'environnement à créer une Alliance francophone contre le développement des bactéries multirésistantes. C'est un problème tout autre, mais aussi inquiétant que pointe du doigt le Pr Martin Blaser de l'université de New York: celui des liaisons dangereuses entre l'abus d'antibiotiques et la croissance épidémique de maladies chroniques comme l'obésité, l'asthme ou encore le diabète de type 1 (insulino-dépendant).

Dans un article publié dans la revue Nature du 25 août, titré «Arrêtez le massacre des bactéries bénéfiques», ce spécialiste des maladies infectieuses affirme qu'en moyenne un enfant habitant dans un pays développé a reçu 10 à 20 cures d'antibiotiques avant ses 18 ans. Or, insiste-t-il, il y a de plus en plus de preuves qu'une antibiothérapie, même courte, peut modifier durablement voire définitivement la composition de la flore intestinale. En clair, les antibiotiques éliminent les «mauvaises» bactéries, responsables d'infections, mais potentiellement aussi certains des germes utiles qui colonisent notre tube digestif (*). Un remodelage qui pourrait avoir de sérieuses conséquences à long terme. Premier exemple frappant : les Helicobacter pylori. Au début du XXe siècle, ces bactéries étaient le germe dominant dans l'estomac de la plupart des humains, écrit le Pr Blaser. Actuellement, moins de 6% des enfants américains ou européens en sont porteurs. «Une seule cure d'amoxicilline ou de macrolides, les antibiotiques les plus couramment prescrits dans les infections respiratoires ou les otites infantiles, peut éradiquer les Helicobacter pylori dans 20 à 50% des cas», note ce spécialiste.

Certes, cette évolution a de bons côtés puisque les Helicobacter sont un facteur de risque des ulcères et des cancers de l'estomac. Mais le revers de la médaille pourrait bien être l'augmentation de fréquence d'un autre trouble digestif, le reflux gastro-œsophagien, et d'allergies tels l'asthme ou le rhume des foins. De grandes études ont observé que les individus non porteurs d'Helicobacter sont plus susceptibles de développer diverses allergies, relève ainsi le Pr Blaser. D'autres travaux, chez des enfants, ont suggéré que le risque de maladies inflammatoires du tube digestif était proportionnel au nombre de fois où ils avaient pris des antibiotiques.

Les antibactériens pourraient aussi être impliqués dans la vague actuelle d'obésité, par le biais de la modification de la flore intestinale qu'ils induisent. Les éleveurs savent depuis longtemps que de petites doses de ces médicaments, administrées au long cours, permettent d'accélérer la prise de poids des animaux sans les nourrir davantage. C'est pourquoi les antibiotiques sont largement utilisés dans les élevages américains comme facteurs de croissance (cette pratique a été en revanche interdite en Europe). «Plus les antibiotiques sont commencés tôt, plus leurs effets sont marqués», souligne le Pr Blaser qui pense qu'il en va de même chez l'homme. Chez des souris, ce chercheur a en tout cas pu démontrer que les antibiotiques induisent des modifications des graisses tissulaires, et ce qu'ils soient délivrés avec les mêmes modalités que dans les élevages ou à forte dose sur une période courte, comme pour traiter une infection aiguë.

«Il devient de plus en plus évident que la flore intestinale joue un rôle capital comme moteur de certaines maladies telles l'obésité ou les cancers colorectaux», confirme le Pr Patrick Berche, microbiologiste à l'hôpital Necker (Paris).

Face à ces nouvelles menaces, le Pr Blaser appelle à limiter au maximum le recours aux antibiotiques dans la petite enfance, et même pendant la vie intra-utérine. Il propose aussi de développer des produits spécifiques aidant à stabiliser la flore microbienne et de concevoir des antibiotiques avec un spectre d'action étroit, pour minimiser leurs effets collatéraux sur les bactéries digestives. Le microbiologiste américain suggère même d'inoculer aux enfants certaines souches d'Helicobacter pour prévenir le risque d'asthme, puis de les éliminer ensuite avec des antibiotiques pour réduire les risques d'ulcère et de cancer de l'estomac. Cette hypothèse laisse toutefois sceptique le Pr Berche.

lundi 29 août 2011

Rire, manger du chocolat et ne pas trop travailler, c'est bon pour le coeur

Regarder des films qui font rire, manger du bon chocolat, appuyer fort sur les pédales de son vélo, limiter le stress et les heures au travail : des cardiologues européens réunis cette semaine en congrès proposent des recettes favorisant la bonne santé du coeur.
Plusieurs études, présentées au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC), à Villepinte (Seine-saint-Denis) jusqu'à mercredi, montrent que le style de vie et un régime alimentaire adéquats sont les meilleurs moyens de prévention contre les maladies cardiaques. Selon l'Organisation mondiale de la santé, quelque 23,6 millions de personnes devraient en mourir en 2030 dans le monde, six millions de plus qu'aujourd'hui.
Des chercheurs de l'Ecole de médecine de Baltimore avaient constaté il y a une dizaine d'années que les personnes souffrant d'un problème cardiaque avaient moins le sens de l'humour. Ils ont voulu établir si rire pouvait affecter directement la fonction vasculaire, largement déterminée par l'état de la membrane qui tapisse les vaisseaux.
Présentant à des volontaires des passages d'un film grave -"Il faut sauver le soldat Ryan"-, ils ont constaté que cela provoquait chez eux un resserrement des parois des vaisseaux. En revanche, s'ils regardaient un film drôle les faisant rire, il y avait expansion des parois.
La différence du diamètre des vaisseaux était de 30 à 50% , "similaire au bénéfice qu'on peut retirer de l'exercice ou de l'usage de statines" (médicaments prescrits préventivement pour le coeur), selon Michael Miller, directeur du Centre de cardiologie préventive. "Rire régulièrement est sans doute un élément d'un mode de vie sain pour éviter la maladie cardiaque".
Et aussi, manger du chocolat. Déjà connu pour ses effets euphorisants et antioxydants, il pourrait réduire les risques cardiaques.
Le Dr Oscar Franco et son équipe, de l'Université de Cambridge, ont passé au crible sept études et classé les quelque 100.000 participants, en fonction de leur consommation de chocolat. Dans cinq études, "les plus hauts niveaux de consommation de chocolat étaient associés à une réduction de 37% du nombre de maladies cardiaques et de 29% des AVC, par rapport aux plus bas niveaux de consommation". Il n'y avait pas d'impact notable de la consommation de chocolat sur les infarctus.
Ces résultats doivent cependant être pris avec prudence, dans la mesure où le chocolat est gras et sucré et qu'en consommer trop peut favoriser la prise de poids, le diabète... et la maladie de coeur. Les chercheurs ont suggéré de développer la production de chocolats ordinaires moins gras et moins sucrés.
Travailler moins
Limiter les risques de maladies cardiaques, c'est aussi améliorer les conditions de travail.
Selon une étude de Tea Lallukka, de l'université d'Helsinki, un emploi "à haut niveau de stress", avec "des exigences fortes et un contrôle limité sur la manière d'y répondre" est à risque pour la santé cardiaque. Et plus encore si cela est associé à de longues heures au travail.
Elle note que ceux qui travaillent sont en général en meilleure santé que les chômeurs, sauf s'ils sont soumis à de fortes demandes et à des pressions excessives, durant de longues périodes.
Pour garder son coeur en forme, les cardiologues suggèrent encore un effort particulier : faire du vélo, certes, mais de façon intense, selon une étude conduite par le cardiologue danois Peter Schnohr. Par rapport aux hommes qui pédalent tranquillement, ceux qui appuient fort sur les pédales survivent 5,3 années de plus, et ceux qui font des efforts modérés, 2,9 années de plus. Ce qui vaut pour toutes les causes de mortalité, mais particulièrement pour celles causées par des problèmes cardiaques.
Chez les femmes, les différences sont un peu moindres, de 3,9 et 2,2 années de plus.
source : AFP

AVC : résultats encourageants pour un nouvel anticoagulant


Un nouvel anticoagulant, l'apixaban, susceptible de réduire la fréquence des accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez des personnes souffrant de fibrillation auriculaire, se montre plus efficace que le traitement couramment utilisé, selon une étude.
La fibrillation auriculaire est un trouble du rythme cardiaque, avec des battements irréguliers et une contraction inefficace des oreillettes. Elle favorise la formation de caillots dans le coeur qui risquent de migrer dans les vaisseaux de la tête et provoquer une attaque cérébrale.
Cette étude de phase III, la dernière avant demande d'autorisation de commercialisation, a été présentée dans le cadre du Congrès de la société européenne de cardiologie, qui se tient jusqu'à mercredi à Villepinte (Seine saint-Denis). Elle a été publiée simultanément dans le New England Journal of Medicine.
La nouvelle molécule a été testée auprès de 18.201 malades, dans 39 pays. Les patients recevaient soient de l'apixaban, soit le traitement traditionnel, du warfarin, pendant une moyenne de 1,8 an.
Selon les chercheurs, comparé au warfarin, un traitement considéré comme très efficace, l'apixaban entraîne 21% de moins d'AVC et d'embolie artérielle, 31% de moins de saignements, et 11% de réduction de la mortalité.
Contrairement au warfarin, un médicament d'usage très délicat dont la quantité doit être régulièrement ajustée, l'apixaban ne nécessite pas de surveillance, a peu d'interactions avec d'autres traitements ou l'alimentation et est mieux toléré.
Du fait des problèmes posés par l'usage du warfarin, qui fluidifie le sang, environ la moitié des patients à risque d'AVC suite à une fibrillation auriculaire ne sont pas traités.
"La réduction des AVC et des saignements apparaissait dans tous les sous-groupes étudiés, en dépit de l'hétérogénéité de la qualité de dosage du warfarin dans le monde", selon Lars Wallentin, professeur de cardiologie et directeur du centre de recherche clinique d'Uppsala (Suède).
Son efficacité est en outre "impressionnante", selon John Alexander, cardiologue à Duke university (Caroline du nord).
Selon les promoteurs de l'étude, 5 millions d'Américains et 6 millions d'habitants de l'Union européenne souffrent de fibrillation auriculaire.
Cette étude, coordonnée par les Instituts de recherche clinique d'Uppsala et de Duke, a été financée par les laboratoires pharmaceutiques américains Bristol-Myers Squibb et Pfizer.
source:AFP

samedi 27 août 2011

Le sel lié à un risque accru de déclin cognitif, selon une étude québécoise

Une étude canadienne montre qu'un régime trop riche en sel, associé à un mode de vie sédentaire, peut intensifier le déclin cognitif de nos aînés. Elle a été publiée cette semaine sur le site de la revue Neurobiology of Aging.

Dans une étude qui se présente comme la première du genre, des chercheurs de Baycrest (affiliés à l'Université de Toronto) ont suivi pendant trois ans la consommation de sel de 1.262 adultes en bonne santé, âgés de 67 à 84 ans, résidant au Québec.

Ils ont découvert que les personnes qui consommaient des aliments très salés et menaient une vie sédentaire obtenaient de mauvais résultats à des tests cognitifs par comparaison avec les personnes actives qui n'abusaient pas de sodium.

"Ces données sont particulièrement pertinentes car nous savons que le grignotage de produits très salés est un passe-temps répandu chez les adultes sédentaires, qui ont tendance à s'y adonner en regardant la télé et en restant devant leur ordinateur", explique l'auteur Carol Greenwood dans un communiqué. "L'étude s'intéresse à un risque supplémentaire très présent chez les populations nord-américaines."
Et d'ajouter que la promotion des comportements susceptibles de retarder ou d'éviter le déclin mental en lien avec l'âge est un puissant outil de santé publique.
L'étude a par ailleurs montré que le déclin cognitif s'arrêtait lorsque les participants adoptaient un régime faible en sodium.

La dose maximum quotidienne de sel recommandée pour les personnes âgées de 14 ans et plus au Canada est de 2.300 mg. Dans leur étude, certains participants ont rapporté consommer presque quatre fois plus, à savoir 8.098 mg par jour.

Mais les seniors ne sont pas les seuls à devoir se méfier de leur consommation de sel. Une autre étude, britannique cette fois, a montré le mois dernier que les parents donnent beaucoup trop de sodium à leurs bébés, ce qui peut endommager leurs reins et rendre les plus petits accros au goût salé par la suite.
Pour les enfants entre un et trois ans, la consommation quotidienne de sel ne doit pas dépasser les 0,8 mg.
Pour réduire sa consommation de sel, la Mayo Clinic américaine conseille de manger des fruits et légumes frais, d'éviter les aliments industriels, de faire le choix d'aliments réduits en sodium et de recourir à des herbes fraîches pour assaisonner ses plats.

source:neurobiologyofaging

Découverte de la molécule qui colle le sperme à l'ovule

Des scientifiques de Hong Kong ont indiqué vendredi avoir isolé une molécule qui accroche les spermatozoïdes à l'ovule, une découverte qui pourrait aider dans le traitement de l'infertilité, selon eux.
Les scientifiques de l'université de Hong Kong ont découvert une molécule sur l'enveloppe de l'ovule, appelée sialyl-LewisX (SLeX), qui agit à la manière d'une colle, aidant le spermatozoïde et l'ovule à rester ensemble.
"Cette étude fournit une réponse instructive à une question basique sur la fertilisation chez l'être humain: comment un spermatozoïde s'accroche-t-il à un ovule?", a déclaré  William Yeung, un des chercheurs.
"C'est une première étape qui devrait mener à d'autres découvertes", a déclaré M. Yeung, professeur dans le département obstétrique et gynécologie.
L'identification de cette molécule va permettre de déterminer les patients dont l'infertilité résulte de l'absence de cette substance. Le traitement se fera alors par injection directe du spermatozoïde dans l'ovule.
Les résultats de cette recherche, qui a démarré en 2009, devraient être appliqués à des traitements cliniques dans deux ans.
Cette étude était menée conjointement avec d'autres chercheurs, à l'Imperial College de Grande Bretagne, l'Academia Sinica de Taïwan et l'université du Missouri aux Etats-Unis.
Selon cette étude, qui cite des chiffres de l'Organisation mondiale de la santé, quelque 15% des couples en âge de se reproduire connaissent des problèmes de fertilité.
source: AFP

vendredi 26 août 2011

L’allaitement ne protègerait pas contre l’eczéma

D’après la plus grande étude mondiale menée sur l’asthme et l’allergie chez l’enfant, il n’y aurait aucune preuve qui montrerait que l’allaitement protégerait de l'eczéma infantile. Au contraire, les chercheurs britanniques, qui ont publié en ligne leurs travaux sur le site du British Journal of Dermatology, ont constaté qu’au delà de 4 mois d’allaitement exclusif, le nouveau né est plus susceptible de développer cette maladie de la peau.

Dans l’inconscient collectif, l’allaitement maternel est souvent considéré comme un outil préventif pour protéger le nouveau né de certaines maladies telles que les allergies, l’asthme et l’eczéma. Sûr de cette vérité, un grand nombre d’institutions européennes conseille aux jeunes mamans d’allaiter de façon exclusive leur progéniture durant les 4 premiers mois.


Afin de vérifier cet axiome et le rôle préventif de l’allaitement, Carsten Flohr et ses collègues du King College de Londres, de l'Université de Nottingham et de l'Université d’Ulm (Allemagne) ont lancé il y a plus de 10 ans une vaste étude internationale baptisée International Study of Asthma and Allergies in Childhood (ISAAC). Pour cela ils ont recruté 51 119 enfants âgés de 8 à 12 ans, vivant dans 21 pays à travers l'Europe, l’Amérique latine, l’Afrique et l’Asie.

Suite à l’analyse de différentes données médicales et sociales, les chercheurs ont constaté qu’aucune preuve, que ce soit dans les pays en voie de développement ou dans les pays développés, n’a permis de montrer que l’allaitement exclusif avait un effet protecteur contre l’eczéma. Par contre, ils ont découvert que si ce dernier dépassé 4 mois, cela pouvait entraîner au contraire une augmentation des risques d’eczéma chez l’enfant.

Si l’étude ne remet pas en cause les effets bénéfiques de l’allaitement sur certaines susceptibilités et certaines maladies, elle interroge sur la nécessité de revoir les standards admis à ce sujet dans de nombreux pays.
Source: Eurekalert

Mise au point d’un vaccin commun pour lutter contre la rage et Ebola

Véritable avancée dans la lutte contre les maladies contagieuses dans les pays d’Afrique, des chercheurs américains ont développé un vaccin capable de protéger l’organisme à la fois contre la rage et contre le virus Ebola. Publiés dans le Journal of virology, les travaux menés sur la souris ont montré l’efficacité de ce nouveau traitement préventif.

Responsable en Afrique de grandes épidémies mortelles de fièvre hémorragiques, le virus Ebola aurait entrainé le décès de plus d'un millier de personnes depuis sa découverte en 1976.
Les travaux de recherche de Matthias Shnell et de ses collègues de l’Université Thomas Jefferson de Philadelphie (Etats-Unis) avaient pour but d’identifier de nouveaux candidats vaccins pour lutter contre Ebola. Dans cette optique, les chercheurs ont modifié génétiquement un virus de la rage, rendu au préalable inactif chimiquement, afin qu’il exprime la glycoprotéine GP spécifique à Ebola. Puis, ils ont utilisé la méthode classique pour obtenir un vaccin de la rage à partir de ce virus transformé.

Testé avec succès chez la souris, le vaccin commun à la rage et Ebola a plusieurs avantages notamment celui de pouvoir être développé pour une utilisation chez les humains et les primates dans un délai relativement court. En effet, si des vaccins efficaces in vitro contre Ebola ont déjà été conçus, aucun pour l’instant n’a permis une application chez l’homme.
Source: Eurekalert 

Attaquer les moustiques de l'intérieur, nouvelle arme anti-dengue


La dengue pourrait être combattue en parasitant de l'intérieur les moustiques afin de les rendre incapables d'héberger et de transmettre le virus responsable de cette maladie en pleine expansion dans le monde, selon des travaux de chercheurs australiens et américains.
Ces travaux, qui recourent à une bactérie inoffensive de la mouche du vinaigre pour ensemencer les moustiques Aedes aegypti, vecteurs du virus, paraissent dans l'édition de jeudi de la revue scientifique britannique Nature.
Les chercheurs australiens avaient déjà réussi, en injectant une souche de la bactérie à des moustiques, à diviser par deux leur espérance de vie, de 30 jours normalement. Mais, depuis ces résultats publiés en 2009 dans la revue américaine Science, la méthode a progressé.
L'équipe dirigée par le Pr Scott O'Neill de l'université de Queensland (Australie) vient d'obtenir une transmission maternelle élevée sans trop, cette fois, altérer la forme des moustiques.
Pour favoriser cette propagation de la bactérie à travers les générations de la population d'insectes, les chercheurs ont dû utiliser une souche moins virulente de la bactérie Wolbachia.
Cette année, après consultation des autorités, ils ont largué dans la nature, en deux endroits du Queensland australien, des dizaines et des dizaines de milliers de moustiques infectés avec cette bactérie.
Les premiers résultats suggèrent que les moustiques introduits dans l'environnement local ont prospéré au point de représenter à présent 100% de la population à un endroit et 80 % dans l'autre. Quelques uns ont même été retrouvés à plusieurs kilomètres de là.
Cette approche a donc permis de remplacer la population naturelle des moustiques Aedes par une autre résistante au virus de la dengue et donc incapable de transmettre la maladie virale aux humains.
Cette expérience annonce le commencement d'une nouvelle ère dans le contrôle des maladies transmises par les moustiques (ndlr : paludisme...), commente dans Nature, un spécialiste américain Jason Rasgon.
La dengue, dite "grippe tropicale", décrite dès 1779, peut être provoquée par quatre types de virus.
Il n'existe aujourd'hui ni vaccin ni traitement spécifique contre la maladie, endémique dans plus de cent pays.
Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé, 50 millions de personnes sont infectées chaque année, dont 500.000, surtout des enfants, développent la forme hémorragique qui tue dans au moins 2,5% des cas.
Environ 2,5 milliards de personnes sur la planète vivent dans des zones à risque, principalement dans les zones tropicales d'Asie-Pacifique et d'Amérique latine, notamment dans les zones urbaines et semi-urbaines.
source: AFP

Une simple mutation génétique en cause dans la déficience intellectuelle

La déficience intellectuelle (DI) est un handicap fréquent qui concerne près de 3 % de la population générale mais dont les causes sont encore peu connues. Aujourd'hui, les équipes de Laurence Colleaux de l'unité de recherche "génétique et épigénétique des maladies métaboliques, neurosensorielles et du développement”1 et de Jean Marc Egly de l'"Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire"2 ont identifié une mutation sur un gène impliqué dans la transcription de l'ADN en ARN messager, 1ère étape d’un processus complexe aboutissant à la synthèse des protéines. Cette mutation bouleverse l'expression de gènes essentiels à la plasticité cérébrale, l’ensemble des mécanismes par lesquels le cerveau modifie l'organisation de ses réseaux de neurones en fonction des expériences vécues. Selon l'étude, l'anomalie de ces gènes, dits "précoces", serait une des "signatures moléculaires" de la déficience intellectuelle. Ces résultats sont publiés dans la revue Science datée du 26 aout.

La déficience intellectuelle (DI) est définie comme un « fonctionnement intellectuel général inférieur à la moyenne, qui s’accompagne de limitations significatives du fonctionnement adaptatif». Parmi les DI, les formes dites "non syndromiques" sont caractérisées par une diminution isolée et non progressive des performances intellectuelles. Les chercheurs se sont penchés sur ces formes de déficits car les gènes responsables participent directement aux processus liés aux fonctions cognitives : mémorisation, apprentissage, comportement, etc.

Les équipes de recherche de Laurence Colleaux et Jean Marc Egly, ont identifié une mutation du gène MED23 qui est liée à une DI isolée. MED23 code une des sous-unités d’un large complexe multiprotéique : le Médiateur (MED, cf. Figure 1).

Ce complexe est connu pour son rôle dans une étape clé de la régulation de l'expression des gènes : la transcription. Il permet aux facteurs de transcription spécifiques d'un gène de s'assembler pour interagir avec l’ARN polymérase, l'enzyme clé de cette étape.

Au cours de ces travaux, les chercheurs ont démontré que les cellules de patients atteints de DI présentent un défaut d’expression de certains gènes parmi lesquels les gènes "précoces" JUN et FOS. Ces derniers sont impliqués dans l'expression d'une cascade de gènes liés à diverses fonctions cellulaires, notamment au niveau du système nerveux central. Leur activation rapide et transitoire est une étape clé dans le développement et la plasticité cérébrale.
La mutation identifiée conduit à la synthèse d’une protéine MED23 modifiée devenue incapable d’interagir correctement avec les facteurs spécifiques des deux gènes considérés. Par exemple, dans le cas du gène JUN, l’assemblage permettant la transcription est défectueux suite à un mauvais contact entre la protéine MED23 mutée et le facteur TCF4 (en bleu cf. Figure 2).
  
"L'étude de patients DI porteurs de mutations modifiant d’autres protéines impliquées dans la transcription, suggère que cette anomalie d’expression des gènes "précoces" puisse être une "signature moléculaire" de ce trouble", explique Laurence Colleaux. Ces résultats apportent donc un nouvel argument en faveur du rôle majeur des anomalies de l’expression génique dans la recherche des causes de déficiences intellectuelles.

Figure 1 : Rôle du complexe Médiateur dans la transcription des gènes

Figure 2 : Dans le cas du gène JUN, la protéine MED23 mutée ne permet plus l'assemblage nécessaire à la transcription
source: inserm

Un indice génétique pour l'origine des fibromes.

Une nouvelle étude implique des mutations du gène MED12 dans des tumeurs utérine appelées fibromes qui affectent plus de la moitié des femmes de plus de 50 ans. Bien que bénignes, ces tumeurs peuvent néanmoins être à l'origine de sérieuses complications, notamment en cas de grossesse, et sont une cause majeure d'hystérectomie. Netta Mäkinen et ses collègues en Finlande et en Suède ont étudié la séquence génomique de 225 échantillons de tumeurs issues de 80 patientes. Il s'avère que les mutations dans le gène MED12 ont été retrouvées dans plus de 70 pour cent des tumeurs. La protéine codée par ce gène est une sous-unité du complexe Mediator Complex, un facteur de transcription de 26 sous-unités qui régule l'expression génétique. La plupart des mutations liées aux tumeurs se regroupaient dans une région de la protéine conservée au cours de l'évolution, ce qui suggère qu'elles pourraient bien affecter son fonctionnement.


Article n°23 : « MED12, the Mediator Complex Subunit 12 Gene, Is Mutated at High Frequency in Uterine Leiomyomas » par N. Mäkinen; M. Mehine; J. Tolvanen; E. Kaasinen; Y. Li; H.J. Lehtonen; M. Taipale; M. Aavikko; R. Katainen; T.A. Koski; V. Launonen; J.Taipale; P. Vahteristo; L.A. Aaltonen; E. Virolainen; T. Böhling de l'Université d'Helsinki à Helsinki, Finlande; M. Gentile du CSC-IT Center for Science Ltd. à Espoo, Finlande; J. Yan; M. Enge; M. Taipale; J. Taipale du Karolinska Institutet à Stockholm, Suède; T. Böhling; J. Sjöberg de l'Hôpital central de l'Université d'Helsinki à Helsinki, Finlande.
source: eurekalert

jeudi 25 août 2011

Un dérivé du BCG contre la maladie de Crohn ?

Des chercheurs français ont développé un traitement susceptible de contrôler certaines maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) dont fait notamment partie la maladie de Crohn. Leur stratégie repose sur un dérivé du vaccin anti-tuberculeux BCG. Pour l’heure, le modèle employé n’est qu’expérimental, mais la piste paraît « sérieuse ».

Le traitement en question a été élaboré par des chercheurs de l’Institut Pasteur de Paris et d’Immunotherapix, une société de biotechnologie. Ce dérivé du BCG cible les lymphocytes T régulateurs. Autrement dit, les cellules qui « ainsi que leur nom l’indique, vont réguler le système immunitaire afin d’éviter qu’il ne s’emballe, comme c’est le cas dans de nombreuses maladies inflammatoires » précise Gilles Marchal, principal auteur de ce travail. L’objectif est en quelque sorte d’en mobiliser un nombre important, avant que ces cellules ne migrent vers les foyers inflammatoires.

A ce stade, la stratégie paraît fonctionner à merveille « sur plusieurs modèles expérimentaux de souris », poursuit Gilles Marchal. Le traitement apparaît « très bien toléré, n’entraînant pas ou très peu d’effets secondaires. Et surtout il ne diminue pas les défenses naturelles de l’organisme ».

Les scientifiques affichent leur confiance, estimant que leurs « résultats sont très prometteurs ». Prochaine étape : le lancement d’essais cliniques chez l’homme. Il faudra toutefois, encore un peu de patience. Ces essais ne devraient en effet pas débuter avant 2013.


Source : Institut Pasteur de Paris, 11 août 2011

Maladie d’Alzheimer : le cholestérol pourrait jouer un rôle important pour améliorer le traitement

Des travaux de recherche menés à l’Institut international Laue-Langevin de Grenoble ont montré que les déplacements du cholestérol intra et intercellulaires étaient plus lents que ce que l’on pensait. Cette nouvelle donnée pourrait jouer un rôle important afin d’améliorer certaines stratégies thérapeutiques, notamment pour la maladie d’Alzheimer.


C’est en étudiant la diffusion neutronique que Lionel Porcar et ses collègues de l’Institut international Laue-Langevin, et du centre de recherche neutronique du NIST, ont montré que le déplacement intra et inter cellulaire du cholestérol était beaucoup moins rapide que ce que la communauté scientifique imaginait. Ils ont aussi constaté que les différences de concentrations maintenues dans les cellules étaient liées à des anomalies du transport du cholestérol, suite à certaines maladies. La compréhension de ces mécanismes pourrait permettre à terme d’améliorer l’impact de certains traitements sur ces pathologies.
Les chercheurs s’intéressent de prêt à la maladie d’Alzheimer, en raison du fait que des déficits de production de cholestérol peuvent être à l’origine des dépôts de peptides amyloïdes ß.

Source: communiqué de presse Institut international Laue-Langevin

Les oméga-3 réduisent la gravité des accidents vasculaires cérébraux


Une alimentation riche en oméga-3 réduirait la gravité des dommages au cerveau après un accident vasculaire cérébral (AVC), selon une étude menée par des chercheurs de l’Université Laval. L’équipe codirigée par les professeurs Jasna Kriz et Frédéric Calon a montré que l'étendue des dommages au cerveau après un AVC était réduite de 25 % chez des souris qui consommaient quotidiennement des oméga-3 de type DHA. Les détails de cette étude sont publiés sur le site web de la revue scientifique Stroke.

Les chercheurs ont observé que les séquelles d'un AVC étaient moins grandes chez des souris nourries pendant trois mois avec une moulée riche en DHA que chez des souris alimentées avec une moulée régulière. Chez les souris du groupe DHA, ils ont noté une réduction de la concentration de certaines molécules qui stimulent l'inflammation des tissus et, à l'inverse, une plus grande quantité de molécules empêchant l'activation de la mort cellulaire.

« Il s'agit de la première démonstration convaincante du puissant effet anti-inflammatoire du DHA dans le cerveau », souligne Frédéric Calon, rattaché à la Faculté de pharmacie de l’Université Laval. Cet effet protecteur serait attribuable à la substitution de molécules dans la membrane des neurones : le DHA remplacerait partiellement l'acide arachidonique, un acide gras oméga-6 reconnu pour ses propriétés inflammatoires.

« La consommation d'oméga-3 crée dans le cerveau un environnement anti-inflammatoire et neuroprotecteur qui atténue les dommages après un AVC, résume Jasna Kriz, de la Faculté de médecine de l’Université Laval. Elle prévient une réponse inflammatoire aigüe qui, si elle n’est pas contrôlée, est nuisible au tissu cérébral. »

Le professeur Calon croit que cet effet anti-inflammatoire est probablement transposable aux humains. « Comme le DHA est facilement disponible, peu coûteux, qu'il réduit le risque de plusieurs problèmes de santé sans provoquer d'effets secondaires importants, le rapport risque/bénéfice penche en faveur d’une consommation régulière de poisson ou de DHA », conclut-il.

Outre Jasna Kriz et Frédéric Calon, les cosignataires de cette étude sont Mélanie Lalancette-Hébert, Pierre Cordeau, Carl Julien, Ivan Bohacek et Yuan-Cheng Weng. Tous sont membres du Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Québec (CRCHUQ).
Québec, le 25 août 2011
Source : Jean-François Huppé Relations médias Université Laval

mercredi 24 août 2011

La thérapie génique s'avère prometteuse pour un trouble immunitaire


Neuf ans après traitement, la thérapie génique a permis de remédier à un trouble immunitaire rapporte une étude ayant porté sur un petit groupe d'enfants. Ce résultat prometteur conforte la recherche de nouveaux moyens de transfert de cellules souches plus efficaces en thérapie génique pour des enfants souffrant de la déficience du gène ADA, une maladie héréditaire grave qui frappe le système immunitaire et qui est à l'origine d'une immunodéficience combinée sévère ou SCID.

 Pour les enfants qui en sont atteints, chaque activité quotidienne comme de tirer la chasse, ouvrir une porte ou boire de l'eau à une fontaine devient un danger potentiel. Les activités les plus courantes deviennent dangereuses car les patients atteints de SCID n'ont virtuellement plus aucune protection immunitaire contre les bactéries, les virus et les champignons et deviennent ainsi susceptibles de subir des infections persistantes par des organismes généralement non pathogènes.

Les mutations dans le gène ADA font que l'organisme se met à détruire indirectement ses propres cellules immunitaires en permettant l'augmentation à des niveaux toxiques de déoxyadénosine dans des cellules sanguines appelées lymphocytes. Les enfants avec un gène ADA déficient qui ne sont pas traités pour restaurer leur système immunitaire ne ïivivent qu'un an ou deux. La transplantation de cellules souches hématopoïétiques (CSH) issues de cellules d'un donneur compatible peut apporter aux patients avec SCID des cellules immunitaires fonctionnelles et leur permettre ainsi de vivre une vie relativement normale.

Cependant, cette possibilité n'existe pas pour tous les patients et la transplantation a parfois des effets indésirables comme la maladie du greffon contre l'hôte. La thérapie génique offre alors l'alternative consistant à prélever des CSH des patients atteints de SCID, à effectuer une réparation génétique de ces cellules, puis à les réinjecter dans les enfants. C'est ainsi qu'ont procédé Bobby Gaspar et ses collègues il y a neuf ans sur 16 enfants âgés de 6 mois à 4 ans, dont 10 avaient une forme de SCID appelé SCID-X1 et 6 une autre forme appelée SCID ADA. L'équipe rapporte maintenant que parmi ces derniers, la thérapie génique a été efficace chez 4 enfants et qu'elle a permis de rétablir les fonctions immunitaires de tous les enfants avec SCID-X1, sauf un qui a développé une leucémie. Mis à part ce dernier, les effets indésirables ont été minimes et tous les enfants suivent maintenant une scolarité normale. Ces résultats illustrent comment la thérapie génique devient un moyen de plus en plus utilisé pour traiter les maladies génétiques. Un article Perspective revient sur l'histoire de la thérapie génique pour les SCID et explique comment ces nouveaux résultats complètent les leçons dûrement apprises lors des précédents essais cliniques sur les risques et les bénéfices à utiliser la thérapie génique pour traiter ces graves maladies.


Source: EurekAlert

Un test de paternité dès 3 mois de grossesse

Une firme américaine, qui se présente comme le leader des tests génétiques dans le monde, commercialise depuis plusieurs jours aux États-Unis un test de paternité pouvant être pratiqué dès la douzième semaine de grossesse. Le DNA Diagnostics Center (DDC) indique que sa méthode est sans risque pour le fœtus et fiable à 99,9 %. L’étude, publiée par la revue hebdomadaire New Scientist, portant sur 1 000 hommes, qui n’étaient pas les pères biologiques des fœtus testés, n'a conduit à aucun test faussement positif. À l’inverse, la même étude conduite sur une centaine d'hommes qui étaient effectivement les géniteurs n’a induit aucun test faussement négatif. En outre, selon le New Scientist, le test développé par la société DDC ne serait pas capable d’apporter de réponse définitive sur la paternité que dans 1% des cas.

Techniquement la méthode consiste, à partir de l’analyse de 317 000 variants génétiques, à comparer l’ADN du fœtus, présent en très faible quantité dans le sang maternel, à celui du père présumé. Les résultats sont obtenus en cinq jours moyennant la somme de 1 625 dollars (1 130 euros). Le DNA Diagnostics Center a d’ores et déjà mis en place 1 500 lieux de collecte d’échantillons sanguins aux États-Unis et serait sur le point d’ouvrir un centre à Londres.

Le vaccin contre le cancer du col de l'utérus protégerait aussi du cancer anal

Un vaccin utilisé pour protéger les jeunes filles contre le cancer du col de l'utérus, dû à des papillomavirus, protège également contre l'infection virale qui peut conduire au développement d'un cancer de l'anus, selon une étude.

L'étude conduite au Costa Rica avec le vaccin bivalent Cervarix du laboratoire GlaxoSmithKline (GSK) paraît mardi dans la revue médicale spécialisée The Lancet Oncology.
Le test vaccinal, dirigé par Aimée Kreimer du National Cancer Institute américain, a porté sur 4.210 femmes, âgées de 18 à 25 ans, dont la moitié a reçu le vaccin Cervarix et l'autre un vaccin contre l'hépatite A, à titre de comparaison.

Les participantes ont été testées quatre ans après pour les infections anales et cervicales dues aux papillomavirus humains (HPV) 16 et 18, afin d'évaluer l'efficacité de ce vaccin qui cible ces deux types de virus.
Le cancer anal demeure rare (son incidence annuelle est de l'ordre 1,5 pour 100.000 femmes), mais il est en augmentation depuis ces trois dernières décennies et apparaît plus fréquent chez les femmes, selon les spécialistes.
Une grande proportion de ces cancers sont dus aux HPV 16 et 18, responsables de 75 à 80% des cancers de l'anus, relèvent les auteurs de l'étude.
Les femmes ayant reçu le Cervarix avaient un risque d'infection du col réduit de 76% et de 62% pour le risque d'infection anale par rapport au groupe non vacciné contre les HPV.

Cette protection apparaissait supérieure chez les femmes qui n'avaient sans doute pas été préalablement exposées aux HPV. Dans cette catégorie, la protection vaccinale de l'infection anale (près de 84%) était similaire à celle obtenue pour l'infection du col (près de 89 %), selon la revue.
Toutefois, les personnes les plus à risque pour ce cancer de l'extrémité du tube digestif sont les hommes séronégatifs qui ont des relations homosexuelles (incidence annuelle de 40 cas/100.000 individus concernés) et les homosexuels séropositifs (80 cas/100.000).

Dans un commentaire dans The Lancet Oncology, deux spécialistes américains, Diane Harper et Stephen Vierthaler, soulignent que la question est de savoir combien de temps une telle protection peut durer.
Sans une efficacité se prolongeant au moins sur quinze ans, ces cancers ne seront pas prévenus chez les femmes et les hommes ayant des relations homosexuelles, mais seulement différés à plus tard, notent-ils.
source: AFP

Maladies cardiovasculaires : des microcapsules pour développer de nouveaux vaisseaux

Stimuler la croissance de vaisseaux sanguins, via la création de nouveaux vaisseaux (angiogenèse) et leur maturation (artériogénèse) est une approche prometteuse pour le traitement des maladies cardiovasculaires, dont l'infarctus du myocarde et l'insuffisance cardiaque chronique. Ces chercheurs de l’Inserm ont montré qu’en combinant plusieurs facteurs de croissance pro-angiogéniques et en les libérant dans le muscle cardiaque par le biais de microcapsules, ils parviennent à améliorer les résultats de l'angiogenèse thérapeutique. Des conclusions relayées dans l’édition en ligne du 8 août de la revue Circulation de l’American Heart Association.

Les chercheurs de l'unité Inserm 644 "pharmacologie des dysfonctionnements endotheliaux et myocardiques" à Rouen, avaient observé que les récents essais cliniques basés sur l’administration d’un seul facteur pro-angiogénique présentaient de nombreuses limites. Sur 2 essais d’angiogenèse in vivo (n = 5 souris par groupe), ils constatent d’abord que 2 facteurs de croissance (FGF-2 et HGF), apportent une réponse plus puissante et durable par rapport à un seul facteur de croissance.

Un nouveau système permettant la diffusion ciblée des facteurs de croissance. Les chercheurs ont alors envisagé l’utilisation de microcapsules, préparées à partir d'alginate. Sur un modèle de rat atteint d’insuffisance cardiaque chronique induite par ligature coronaire (n = 14 à 15 rats par groupe), ils constatent que la libération lente dans le muscle cardiaque de ces facteurs de croissance par microcapsules stimule puissamment l'angiogenèse et l’artériogenèse, prévient l'hypertrophie cardiaque et la fibrose conduisant à des résultats cardiaques améliorés après 3 mois.

Non seulement cette combinaison de facteurs de croissance peut constituer un nouveau traitement efficace pour l'insuffisance cardiaque chronique mais ce nouveau système de diffusion par microcapsules permet d’aboutir au développement de vaisseaux fonctionnels. "Cette combinaison, libérée par des microcapsules administrées directement dans le muscle cardiaque, stimule la croissance de vaisseaux sanguins cardiaques stables et fonctionnels" conclut Ebba Brakenhielm, chercheuse à l'Inserm et principal auteur de l'étude.

Source: Circulation doi: 10.1161/CIRCULATIONAHA.110.010264"

mardi 23 août 2011

Des mélanocytes obtenus in vitro, un espoir dans le vitiligo

L’équipe de la Française Christine Baldeschi annonce l’obtention in vitro de mélanocytes à partir de cellules souches pluripotentes. Ce qui, à terme, pourrait être proposé pour le traitement des troubles de la pigmentation, comme le vitiligo.
Ces chercheurs ont identifié le procédé de différenciation permettant de dériver des cellules souches d’origine embryonnaire (CSE) ou induites à la pluripotence (iPS) « en une population pure et homogène de mélanocytes capables de produire de la mélanine et de s’intégrer à l’épiderme ». Étant donné les capacités d’expansion illimitées de ces cellules, les chercheurs estiment que cette ressource cellulaire pourrait à terme être proposée comme alternative thérapeutique aux patients atteints de troubles de la pigmentation cutanée, tel le vitiligo, et aussi aux autres pathologies d’origine génétique affectant la pigmentation, telles que les syndromes de Waardenburg et le syndrome de Griscelli.

Une fois isolées et amplifiées in vitro, ces cellules présentent les mêmes caractéristiques que des mélanocytes adultes. Ainsi, les chercheurs ont démontré qu’ils sont capables de s’insérer dans leur emplacement au niveau de la couche basale de l’épiderme. Et qu’ils sont aussi capables de communiquer avec les kératinocytes avoisinants, comme c’est le cas physiologiquement au niveau de l’épiderme, notamment en leur transférant de la mélanine.

« Cette communication cellulaire est fondamentale, à la fois pour protéger les kératinocytes suite aux stress que sont les rayons ultraviolets, et également pour repigmenter la peau après une éventuelle greffe », expliquent Christine Baldeschi et Xavier Nissan.

En 2009, l’équipe était parvenue pour la première fois à obtenir des kératinocytes à partir de cellules souches pluripotentes embryonnaires (publication dans « The Lancet », novembre 2009). La thérapie cellulaire proposée actuellement dans les troubles de la pigmentation de la peau est réalisée par autogreffe. Cette stratégie, si elle se confirme, représentera une alternative allogénique.
Source: Inserm

Arrêt cardiaque : des liquides riches en fluor pourraient permettre de protéger les organes vitaux

               En perfusant les poumons par un soluté à forte teneur en oxygène, on réalise une « ventilation liquide », et on peut aussi abaisser rapidement la température corporelle. Le système expérimental tenté sur le petit animal, est intéressant pour traiter l’arrêt cardiaque.
De nombreuses études ont démontré l’importance d’une mise en hypothermie après un arrêt cardiaque, ce qui permet d’améliorer la survie et de limiter les séquelles neurologiques. Chez le petit animal, on a montré que le bénéfice apporté dépend de la vitesse à laquelle l’hypothermie est instaurée.

Alain Berdeaux, Renaud Tissier et coll. (INSERM 955, hôpital Henri-Mondor, en collaboration avec l’École vétérinaire d’Alfort) démontrent l’efficacité d’un dispositif novateur permettant de faire face à cette exigence de rapidité.

Cette équipe de recherche a développé chez le petit animal (modèle d’arrêt cardiaque chez le lapin) un système expérimental qui consiste, après ressuscitation cardiopulmonaire, à perfuser les poumons de liquides riches en oxygène, et à une température inférieure à celle du corps. Ils apportent de cette façon une « ventilation liquide », et un abaissement très rapide de la température corporelle. Le liquide administré dans les poumons est riche en perfluorocarbone, dont la teneur en oxygène est assez élevée pour que les poumons continuent à fonctionner. Et, pour abaisser la température corporelle à 32 °C, ce qui crée les conditions favorables à la préservation du cœur, du cerveau et des autres organes vitaux, il ne faut que 5 à 15 minutes chez les petits animaux, quand il en faut environ 45 en appliquant des substances très froides sur la peau.

Chez les animaux soumis à l’expérience, la survie et la qualité des tissus cérébraux et cardiaques ont été considérablement améliorés après un arrêt cardiaque de 5 à 10 minutes. Les dégâts histologiques dus au manque d’oxygène dans le cerveau sont réduits. La nécrose myocardique est également limitée. Une amélioration « très supérieure à celle obtenue avec d’autres stratégies permettant d’induire une hypothermie plus lente, renforçant à nouveau l’idée qu’il est essentiel d’agir vite après la réanimation cardio-pulmonaire », explique Renaud Tissier.



Découverte d’une cause commune à toutes les formes de sclérose latérale amyotrophique

Une défaillance du système de recyclage de protéines dans certaines cellules du cerveau et de la moelle épinière est la cause commune de toutes les formes d'une maladie neurodégénérative incurable, la sclérose latérale amyotrophique (SLA), selon des chercheurs.

Le problème réside dans l'incapacité des neurones à recycler les protéines, ce qui empêche ces cellules nerveuses de se réparer ou de s'entretenir correctement, selon les travaux parus dimanche dans la revue scientifique britannique Nature.

La SLA frappe environ 350.000 personnes dans le monde.
Cette défaillance touche les formes héréditaires (5 à 10% des cas) ou non (les plus fréquentes) de la SLA ainsi que certaines formes associées à une démence fronto-temporale (DFT), selon les chercheurs.
Cela ouvre un nouveau champ pour trouver un traitement efficace pour la SLA, souligne le Dr Teepu Siddique, professeur de neurologie de la Northwestern University à Chicago dans un communiqué.
L'étude met en cause une substance, l'ubiquiline 2, dont le travail est normalement d'aider au recyclage des protéines endommagées ou mal repliées.

Cette découverte d'une panne dans le recyclage des protéines pourrait également avoir un rôle plus large dans d'autres maladies neurodégénératives, en particulier les démences.
Il s'agit notamment de pathologies caractérisées par des accumulations anormales de protéines (Alzheimer, démence fronto-temporale, Parkinson...). L'élimination des protéines endommagées ou mal repliées est essentielle pour le fonctionnement cellulaire optimal, selon le Pr Siddique.
Les chercheurs ont identifié des mutations génétiques du gène "UBQLN2", dans les formes familiales de SLA et dans des cas associés à une démence, selon la revue Nature.

La SLA, ou maladie de Charcot, du nom du neurologue français qui l'a décrite en 1869, appelée maladie de Lou Gehrig aux Etats-Unis, affecte les motoneurones (neurones du mouvement).
Les malades perdent progressivement leur force musculaire, deviennent paralysés et incapables de parler, d'avaler et de respirer. La mort survient généralement par défaillance des muscles respiratoires, souvent dans les trois ou quatre années après le diagnostic. Mais une partie des malades, notamment lorsque les fonctions vitales ne sont pas atteintes, peuvent cependant survivre plus de vingt ans.
Les fonctions intellectuelles sont conservées, contrairement aux cas de SLA avec démence.
source:AFP

lundi 22 août 2011

VIH/Sida : de nouveaux anticorps découverts

Un nouveau pas vient d’être franchi dans la lutte contre le VIH/Sida. D’après les résultats d’une étude parue dans la revue Nature, des chercheurs américains ont réussi à identifier dans le sang de patients séropositifs 17 anticorps particulièrement efficaces pour neutraliser le virus.

Depuis plus d’un an, différentes découvertes scientifiques ont permis de redonner espoirs dans la lutte contre le VIH/sida, qui touche actuellement plus de 33 millions de personnes à travers le monde.
C’est dans ce contexte que trois équipes de chercheurs américains, affiliés à la Scripps Research Institute de La Jolla en Californie, et à deux sociétés de biotechnologie, Theraclone Sciences et Monogram Biosciences, ont identifié 17 nouveaux anticorps contre le VIH. Leur principale caractéristique est leur capacité à neutraliser un large spectre de sérotypes du VIH. Ce qui, selon les chercheurs, laisse entrevoir de nouvelles avancées dans la recherche d’un candidat-vaccin.
C’est en étudiant des prélèvements sanguins issus de quatre patients, tous positifs au VIH, que les scientifiques américains ont réussi à isoler ces nouveaux anticorps. D’après les premières données de l'étude, certains d’entre eux seraient dix à cent fois plus puissants que ceux mis à jour jusqu’à présent…

L’ocytocine en bolus au cours des césariennes, avec ou sans perfusion ?


Actuellement dans les pays développés, le taux de césariennes oscille entre 20 et 30 % alors qu’il avoisine les 70 % dans certains pays d’Amérique latine. Le risque hémorragique s’élève lui aussi en conséquence.

Pour prévenir ce risque, certaines recommandations préconisent en routine l’administration d’un bolus de 5UI d’ocytocine après la sortie de l’enfant. Des enquêtes réalisées dans des services d’obstétrique révèlent qu’une perfusion supplémentaire d’ocytocine est parfois nécessaire, certains y recourant systématiquement chez les patientes à haut risque hémorragique. Ceci se justifie par le fait que l’ocytocine administrée par voie intra-veineuse a une demi-vie courte, de 4 à 10 minutes. La perfusion permet de maintenir la contractilité utérine plus longtemps dans le post-partum immédiat.

Les deux approches ont été comparées dans une étude contre placebo réalisée dans 5 maternités de la République d’Irlande, incluant 2 068 femmes ayant bénéficié d’une césarienne en dehors de tout contexte d’urgence. Les patientes recevaient soit un bolus de 5UI d’ocytocine suivi d’une perfusion de 40 UI d’ocytocine dilué dans 500 ml de sérum salé à 0,9 % pendant 4 heures (n = 1 033), soit le bolus suivi d’une perfusion sans ocytocine (n = 1 025).

Environ 1 femme sur 6 a présenté une hémorragie importante, évaluée à plus  de 1 000 ml, mais cette proportion est la même dans les deux groupes : 15,7 % dans le groupe bolus et perfusion d’ocytocine vs 16,0 % dans le groupe bolus (OR 0,98, IC 95 % : 0,77 à 1,25, p = 0,86). La nécessité d’administrer un autre produit utérotonique pour prévenir l’hémorragie se fait toutefois un peu moins sentir dans le groupe ayant reçu également l’ocytocine en perfusion (12,2 % vs 18,4 % ; 0,61, 0,48 à 0,78, P < 0,001).

Mais il y a un élément qui paraît influencer le risque hémorragique, il s’agit de l’expérience de l’obstétricien. Le risque d’hémorragie semble en effet différent selon que l’obstétricien est expérimenté ou débutant (13,1 % vs 19,6 %). L’analyse en sous-groupes en fonction de l’expérience du praticien, montre qu’il survient moins d’hémorragies graves dans le groupe bolus et perfusion que dans le groupe bolus seul quand le praticien est peu expérimenté (OR 0,57, IC 95 % : 0,35 à 0,92, P = 0,02).

Les auteurs remarquent au passage que les accidents hémorragiques sont particulièrement fréquents dans cette étude, et il leur apparaît dès lors difficile d’évaluer avec précision le risque hémorragique individuel de chaque patiente. Ils estiment de ce fait qu’il pourrait être justifié d’associer systématiquement une perfusion d’ocytocine au bolus initial, surtout quand l’obstétricien est peu expérimenté.

Sheehan S.S. et coll.:Oxytocin bolus versus oxytocin bolus and infusion for control of blood loss at elective caesarean section: double blind, placebo controlled, randomised trial
BMJ 2011; 343 : d4661 doi: 10.1136/bmj.d4661


L’hyponatrémie est associée à un risque accru de fracture chez le sujet âgé


Les troubles hydro-électrolytiques et notamment l’hyponatrémie sont fréquents chez les personnes âgées qui reçoivent de nombreux médicaments. Les symptômes cliniques liés à l’hyponatrémie sont variables, peu spécifiques et très probablement sous-estimés. Il a été montré qu’une hyponatrémie, s’accompagne d’un risque de chute significatif et important chez les sujets âgés souvent fragiles. Ce risque de chute est associé aux troubles de l’équilibre et de l’attention attribuables à l’hyponatrémie.

Des études récentes suggèrent qu’une hyponatrémie modérée peut conduire à un risque accru de fractures. Nous ne disposons cependant d’aucune étude prospective à cet égard.

En utilisant les données recueillies dans l'étude sur la population de Rotterdam, une équipe néerlandaise a réalisé un travail prospectif et analysé des échantillons de sang de 5 208 hommes et femmes âgées. La natrémie était relevée à l’entrée dans l’étude.
La densité minérale osseuse (DMO), les fractures vertébrales (suivi moyen de 6,4 ans), les fractures non vertébrales (7,4 ans), les chutes récentes, la comorbidité, les prises médicamenteuses et la mortalité ont été analysées.

Trois cent quatre-vingt-dix-neuf participants (7,7 %) avaient une hyponatrémie (133,4 ± 2,0 mmol / L).

Les sujets présentant une hyponatrémie étaient plus âgés (73,5 ± 10,3 ans versus 70,0 ± 9,0 ans, p <0,001), avaient été récemment victimes de davantage de chutes (23,8 % versus16,4 %, p <0,01), avaient une prévalence plus élevée de diabète sucré (22,2 % contre 10,3 %, p <0,001), et prenaient plus souvent des diurétiques (31,1 % versus 15,0 %, p <0,001).

L'hyponatrémie n'était pas associée à une diminution de la DMO, mais était associée à un risque accru de fractures non vertébrales [hazard ratio (HR) = 1,39, intervalle de confiance 95% (IC) 1,11 à 1,73, p = 0,004], après ajustement pour l'âge, le sexe et l’indice de masse corporelle.

Après ajustement pour l’invalidité, l'utilisation de diurétiques, de psycholeptiques, les chutes au cours des dernières années, et le diabète, les résultats étaient inchangés. Les sujets avec une hyponatrémie avaient une augmentation du risque de fractures vertébrales à l'inclusion [odds ratio (OR) = 1,78, IC 95 % 1,4 à 3,6, p = 0,037], mais pas durant le suivi. Enfin, la mortalité était plus élevée chez les sujets présentant une hyponatrémie (HR = 1,21, IC 95 %: de 1,03 à 1,43, p = 0,022).

Ces résultats suggèrent que l'hyponatrémie est associée à un risque accru de fractures vertébrales et non vertébrales mais n’a cependant pas de lien avec la DMO. Alors, l’hyponatrémie est elle un facteur causal dans le développement des fractures ou est elle juste un indicateur de risque ?
Comme le risque de fracture chez les patients hyponatrémie était indépendant des chutes récentes, cela suggère que l'hyponatrémie pourrait avoir un impact sur la qualité de l’os.

Sheehan S.S. et coll.:Oxytocin bolus versus oxytocin bolus and infusion for control of blood loss at elective caesarean section: double blind, placebo controlled, randomised trial
BMJ 2011; 343 : d4661 doi: 10.1136/bmj.d4661

dimanche 21 août 2011

Le bronzage en cabine peut créer une dépendance


Selon une récente étude américaine, fréquenter assidument les cabines de bronzage pourrait modifier l'activité du cerveau, selon un mécanisme semblable à celui observé pour l'addiction aux drogues.

Si l'on savait déjà que fréquenter les cabines de bronzage n'était pas très bon pour la peau, c'est un effet tout à fait insoupçonné que viennent de révéler des chercheurs de l'University of Texas Southwestern Medical Center. Les personnes qui se rendent trop régulièrement dans les salons de bronzage présenteraient durant leur séance, des modifications d'activité cérébrale semblables à celles observées chez les drogués. En vérité, les scientifiques avaient déjà soupçonné qu'une exposition trop fréquente aux rayons ultraviolets était capable de créer une addiction. Mais c'est la première fois que des recherches s'intéressent réellement à ce qu'il se passe dans le cerveau des utilisateurs lorsqu'ils se trouvent dans les cabines, rapporte le New York Times.
Au cours de leurs travaux publiés dans la revue Addiction biology, le docteur Bryon Adinoff et ses collègues ont en effet recruté un petit groupe d'individus qui déclaraient se rendre au salon au moins trois fois par semaine et qui avouaient que maintenir leur bronzage était important pour eux. Ces derniers ont alors accepté de se faire injecter un radioisotope, permettant aux chercheurs d'observer l'activité de leur cerveau. Dans un premier temps, les sujets ont subi une séance de bronzage classique. Puis, les scientifiques texans ont utilisé un filtre qui bloquait spécifiquement les rayons UV, mais sans en informer les personnes suivies.

Ainsi, ils ont observé que lors de la séance normale, les images cérébrales montraient l'activation de certaines aires impliquées dans les processus d'addiction. En revanche, une fois les rayons UV filtrés, les aires en question étaient beaucoup moins actives. Plus étonnant encore : le Dr Adinoff et ses collègues ont également obtenu des preuves que les sujets se rendaient compte, du moins inconsciemment, qu'ils n'avaient pas reçu leur "dose" habituelle de rayons UV. Après la séance "filtrée", ceux-ci ressentaient un désir de se faire bronzer identique à celui qu'ils avaient manifesté avant la séance, alors qu'une session de bronzage normale parvenait à atténuer ce sentiment.

Des aires cérébrales du système de récompense

"Ils ont tous aimé la séance lorsqu'ils ont réellement été exposés aux rayons UV" a précisé Bryon Adinoff, professeur en psychiatrie cité par le New York Times. Il a également expliqué : "Ce que nos recherches montrent c'est que le cerveau répond à la lumière UV, et qu'il y répond dans des aires associées au système de récompense. Ce sont des aires, telles que le striatum, que l'on voit s'activer lorsque l'on administre à quelqu'un de la drogue ou du sucre par exemple". Ceci pourrait alors expliquer pourquoi certaines personnes continuent de se faire bronzer dans ses salons malgré les mises en garde contre les risques de cancer de la peau, de vieillissement prématuré et de rides, commentent les chercheurs dans leur étude.

Un compteur de bouchées pour manger moins ?


Manger moins vite est souvent recommandé pour réduire les apports caloriques. Toutefois, l’efficacité de cette recommandation reste à démontrer car les études réalisées jusqu’à présent ont abouti à des résultats contradictoires. Des chercheurs de l’université de Clemson viennent de mettre au point un compteur de bouchées qui se présente comme un bracelet capable de reconnaître les mouvements du poignet conduisant à une bouchée alimentaire. Cet outil pourrait être utile, d’une part pour étudier la relation entre la vitesse des prises alimentaires et la consommation calorique et d’autre part pour informer en temps réel le porteur du bracelet sur son comportement alimentaire.
Dans un essai clinique réalisé pour tester l’intérêt du compteur de bouchées, Scisco et al. ont inclus 36 sujets jeunes dont 30 ont finalement participé aux trois phases de l’étude : phase 1, consommation d’un repas ad libitum avec mesure du nombre de bouchées/minute (mais suivi non visible par le participant) ; phase 2, même repas consommé, le sujet portait le bracelet et pouvait suivre le nombre de bouchées/minute en temps réel (feedback), mais aucun objectif ne lui était fixé ; phase 3, repas identique avec port du bracelet, feedback accessible et fixation de l’objectif de réduire de 50 % le nombre de bouchées/minutes par rapport au repas initial. Les repas comportaient uniquement des galettes de céréales présentées de telle sorte à ce que la quantité d’aliment par bouchée soit fixe.
L’apport calorique a été significativement réduit lors du troisième repas (objectif fixé) par rapport au repas test n°2 (simple feedback). Le degré de satisfaction évalué à l’aide de questionnaires (niveau de satiété, de plaisir alimentaire) n’était pas significativement différent à l’issu des trois repas. Il existait une interaction entre l’évolution de l’apport calorique et l’apport énergétique lors du repas initial : seuls les sujets consommant plus de 400 kcal au premier repas (moyenne : 495 kcal) réduisaient leur apport calorique au cours du troisième repas (moyenne : 453 kcal).
Il est difficile d’étendre les conclusions de ce travail à la vie réelle. C’est d’ailleurs ce que mentionnent les auteurs dans la discussion de leurs résultats. Ils concluent tout de même à l’intérêt potentiel de recommander de réduire la vitesse de la prise alimentaire plus particulièrement chez « les plus gros mangeurs » lors des repas. Et ils suggèrent que leur outil pourrait aider à appliquer cette recommandation.

Scisco JL et coll. Slowing bite-rate reduces energy intake: an application of the bite counter device. J Am Diet Assoc. 2011;111(8):1231-5.