dimanche 31 juillet 2011

Alcoolisme : un relaxant contre l’addiction ?

Si le baclofène est connu pour soulager les torticolis, il pourrait bien retrouver une nouvelle jeunesse et devenir célèbre comme étant le médicament miracle pour soigner l’alcoolisme. C’est en tout cas ce que révèlent des chercheurs français qui vont entamer, début septembre, un essai clinique pour tester l’efficacité de ce relaxant dans la lutte contre les problèmes d’alcool.

Commercialisé depuis 1975, le bacloflène est surtout utilisé pour soulager les patients atteints d’une sclérose en plaques. Depuis plusieurs années, ce médicament, qui existe sous forme générique, a trouvé une autre utilisation auprès des alcooliques. En effet, suite au livre « Le dernier verre » d’Olivier Ameisen, professeur de cardiologie à l’Université de l’État de New York, paru aux éditions Denoel en 2008, et où ce dernier raconte comment grâce à ce traitement il a pu stopper net son addiction à l’alcool, de nombreux alcooliques ont essayé la méthode en dehors de tout cadre médical. Si le succès est souvent au rendez-vous, pour l’instant aucune étude ne s’est véritablement penchée sur le sujet. A part l’expérience de certains anciens alcooliques, rien ne prouve l’efficacité du traitement et surtout on ne connaît pas les effets secondaires à long terme de la prise de ce médicament aux doses nécessaires pour stopper l’addiction.
C’est pour cette raison, que Philippe Jaury et ses collègues de l’Université de Paris René-Descartes, ont mis en place un protocole afin de vérifier l’efficacité du Baclofène dans la lutte contre l’alcoolisme. Ayant obtenu l’autorisation de l’Agence du médicament (Afssaps), les chercheurs espèrent commencer dès septembre les premiers tests.
    

Myopathie de Duchenne : un essai de pharmacogénétique encourageant

Le 25 juillet 2011, la revue The Lancet publie les résultats positifs d'un essai de pharmacogénétique permettant de restaurer partiellement l'expression d'une protéine déficiente chez des patients atteints de la myopathie de Duchenne. Les premiers résultats avaient été présentés en mai 2011 lors du 4e Congrès de myologie à Lille.

Affectant les garçons, la myopathie musculaire de Duchenne concerne 1 naissance sur 3500, c'est la plus fréquente des maladies neuro-musculaires de l'enfant. Elle se caractérise par une faiblesse musculaire apparaissant dès l'enfance et évoluant vers une perte de la marche et un handicap important. Les symptômes de cette maladie sont liés à une mutation d'un gène situé sur le chromosome X et codant pour une protéine appelée la dystrophine. Cette dernière est nécessaire à la contraction des cellules musculaires et cardiaques.
Mené au Royaume-Uni, l'essai détaillé dans The Lancet a porté sur 19 patients et a été financé par l'Institut britannique de la recherche et la société américaine AVI BioPharma. Il montre la possibilité de rétablir en partie l'expression de la dystrophine grâce à une stratégie thérapeutique dite du "saut d'exon". Les exons sont des fragments codant du gène.
Des molécules antisens agissant comme une sorte de "rabot moléculaire" sont utilisées : elles sont capables d'éliminer la partie malade d'un gène pour rétablir la production de la protéine qu'il commande. Schématiquement, il s'agit, par le "saut d'exon", de court-circuiter les aberrations du code génétique de façon à restaurer la production de la protéine.
Agés de 5 à 15 ans et encore capables de marcher, les patients ont ainsi reçu, durant 12 semaines, des injections intraveineuses du traitement (nommé AVI - 4658). Le rétablissement de l'expression de dystrophine a été "significative" pour 7 d'entre eux. Bien que les chercheurs n'aient pas montré de changements de la fonction musculaire - objectif qui n'était pas visé par cet essai de courte durée -, ils considèrent que ce traitement a un potentiel pour améliorer les symptômes de la maladie et qu'il "doit maintenant être testé dans des essais cliniques d'efficacité".
En outre, un autre essai expérimental (PRO-051), conduit par les sociétés Prosensa et GSK sur le saut d'exon 51, a donné des résultats prometteurs. Administré à 12 enfants de 5 à 15 ans par voie sous-cutanée pendant 48 semaines, il a permis une augmentation moyenne de la distance de marche des enfants d'une trentaine de mètres (marche de 6 minutes).

Le sommeil non continu ( fragmenté ) nuit à la mémoire

Selon une étude menée chez l'animal de laboratoire, publiée dans le journal médical Proceedings of the National Academy of Science en juillet 2011, cette découverte pourrait expliquer les problèmes de mémoire liés avec des affections telles que la maladie d'Alzheimer et l'apnée du sommeil.
Le travail des chercheurs de l'université de Stanford montre qu'un sommeil fragmenté rend plus difficile la reconnaissance d'objets familiers par les animaux.
Un expert britannique du sommeil confirme que le sommeil profond permet d'évaluer les événements du jour et de décider ce qu'il faut conserver. A noter que cette étude n'a observé que le sommeil fragmenté et pas le sommeil plus court ou moins intense que la normale.
Selon les auteurs conduits par le Dr. Luis de Lecea, la continuité du sommeil est l'un des facteurs principaux affectés dans diverses conditions pathologiques qui affectent la mémoire y compris la maladie d'Alzheimer et d'autres déficits cognitifs liés à l'âge. Le sommeil fragmenté affecte également les personnes alcooliques et celles présentant de l'apnée du sommeil.

Nouveaux biomarqueurs potentiels de la maladie d'Alzheimer

ParisFrance- Trouver des biomarqueurs de la maladie d'Alzheimer est l'un des grands défis de la recherche sur la maladie d'Alzheimer. Idéalement, ces marqueurs devraient, primo, permettre un dépistage précoce de la maladie d'Alzheimer, avant même que n'apparaissent des symptômes de déclin cognitif. Cet objectif est d'autant plus important que les traitements futurs dits «disease-modifying » sont susceptibles d'agir sur l'évolution même de la maladie. Deusio, la mise en évidence de ces biomarqueurs devrait être plus simple, moins coûteuse et moins invasive que les méthodes d'examen actuelles des fonctions cognitives par imagerie.

Dans la mesure où des études antérieures ont montré que des anomalies des protéines bêta-amyloïde et Tau étaient associées à la maladie d'Alzheimer, avant l'apparition des troubles de la cognition, deux équipes distinctes ont cherché à mettre en évidence des biomarqueurs de la maladie, soit dans le sang pour l'une d'elle, soit dans le liquide céphalo-rachidien pour l'autre. Les résultats selon les nouvelles recherches ont été présentées à l'occasion de l'Alzheimer's Association International Conference 2011 (AAIC 2011) qui se tient à Paris.

Des marqueurs sanguins spécifiques à 85 % de la maladie

L'un des objectifs déclarés de l'étude Australian Imaging, Biomarker and Lifestyle (AIBL) est de trouver un test de pronostic pour la maladie d'Alzheimer, plus facilement accessible et rentable que l'imagerie par TEP scan, trop coûteuse et peu réalisable à grande échelle, et moins invasif que la ponction lombaire.
Samantha Burnham, de CSIRO, Perth (Australie) et ses collègues d'AIBL ont donc cherché une alternative plus économique basée sur un test sanguin. Pour cela, ils ont suivi au fil du temps, les paramètres chimiques du sang, la capacité cognitive et les facteurs de style de vie de 768 personnes âgées saines, 133 personnes atteintes de troubles légers de la cognition (TLC) et 211 personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Ils ont également réalisé des tests génétiques et des clichés de neuroimagerie sur les 288 participants à l'étude.
Les chercheurs ont trouvé que les dosages de certaines protéines et hormones du sang étaient corrélées avec la quantité de protéines amyloïdes déposées dans le cerveau. Plus spécifiquement, ils ont créé un modèle utilisant neuf marqueurs du sang (y compris Aβ1-42, ApoE et cortisol) pour estimer la quantité de plaques séniles dans le cerveau. Cette estimation, avec une sensibilité de 83 % et une spécificité de 85 %, permet de définir si une personne présente un taux de protéines amyloïdes anormalement élevé dans le cerveau, indiquant un risque accru de survenue de maladie d'Alzheimer.
« Ce modèle, s'il est entièrement validé, pourrait fournir un critère d'évaluation des traitements médicamenteux et des stratégies d'intervention ciblant le style de vie », a déclaré Samantha Burnham. « Il pourrait aussi conduire à un dépistage efficace et économique indiquant si un individu se trouve dans les premières étapes de la maladie ou s'il court un risque de développer la maladie d'Alzheimer et justifie la réalisation d'autres examens, par exemple le TEP scan.

Biomarqueurs du LCR prédictifs à 10 ans

Des travaux antérieures ont montré que les protéines anormales liées à la maladie d'Alzheimer présentes dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) tel l'Aβ42, les protéines tau total et tau phosphorylés, peuvent permettre d'identifier précisément les troubles légers de la cognition (TLC) liés à la maladie d'Alzheimer jusqu'à dix ans avant leur conversion en démence de type Alzheimer. « Comment ces marqueurs deviennent positifs ? » s'est interrogé le Dr Henrik Zetterberg, du Department of Psychiatry and NeurochemistryUniversity of Gothenburg, Suède.
Afin de mieux comprendre cette question, Henrik Zetterberg et ses collègues ont réalisé une ponction lombaire sur 137 personnes atteintes de TLC et les ont suivies cliniquement pendant plus de 9 ans. Pendant ce temps, 54 % des sujets ont développé la maladie d'Alzheimer et 16 % d'entre elles ont développé d'autres formes de démence.
Les taux d'Aβ42 dans le LCR à l'inclusion étaient réduits, ceux de tau total étaient réduits et de phospho-tau étaient élevés chez les patients ayant développé la maladie d'Alzheimer pendant la période de suivi, par rapport à ceux qui ne l'avaient pas développée (p<0,0001).
Les taux d'Aβ42 dans le LCR étaient aussi réduits à l'inclusion chez les patients atteints de TLC ayant développé la maladie d'Alzheimer dans les 0 à 5 ans qui suivaient par rapport à ceux ayant développé la maladie plus tardivement (5 à 10 ans après). Cependant, les taux de tau total et de phospho-tau étaient significativement plus élevés chez les personnes ayant développé la maladie précocement que chez celles ayant développé la maladie plus tardivement.
Un rapport Aβ42/phospho-tau permettait de prédire le développement de la MA dans les 9,2 années suivantes avec une sensibilité de 88 %, une spécificité de 90 %, une valeur prédictive positive de 91 % et une valeur prédictive négative de 86 %.
« Dans cette étude, nous montrons qu'environ 90 % des patients atteints de TLC avec des taux de biomarqueurs spécifiques à l'inclusion développeraient la maladie d'Alzheimer dans les 9 à 10 années suivantes », a déclaré M. Zetterberg dans de la conférence de presse du congrès. « Nos résultats laissent à penser que le profil de biomarqueur est fortement prédictif ».
« Nous avons aussi trouvé que l'Aβ42 dans le LCR est un biomarqueur plus précoce que les protéines tau du LCR. Des taux élevés de protéines tau dans le LCR indiquent un processus neurodégénératif intense et prédisent une progression rapide vers la démence. Ces biomarqueurs peuvent s'avérer utiles pour sélectionner des patients en vue d'une intégration précoce dans des études cliniques et pour identifier et suivre les effets des traitements », a ajouté le Dr Zetterberg

96 % de contamination évitées avec un traitement précoce du VIH

Rome, Italie - « Traiter précocement les patients infectés par le VIH permet de réduire de 96 % le risque de transmission. dans les couples hétérosexuels » a annoncé le Pr Myron Cohen (Université de Caroline du Nord) lors de la présentation des résultats de l'essai HPTN 052 à la 6e conférence de l'IAS(International AIDS Society) à Rome. [12]

L'étude HPTN 052, dont les résultats sont également publiés dans le New England Journal of Medicine,a été arrêtée prématurément en mai 2011 par le comité indépendant d'analyse des données en raison de perte de chance pour les patients dans l'un des bras de l'étude.
Au total, 1763 couples vivant au Malawi, au Zimbabwe, au Botswana, en Afrique du sud, au Brésil, en Thaïlande aux Etats-Unis et en Inde ont été recrutés. N'ont été inclus dans l'étude que des couples hétérosexuel, sérodiscordants et dont l'un des deux partenaires présentait un taux de CD4 compris entre 350 et 500 cellules/mm3 et n'était donc pas, en suivant les recommandations habituelles, éligible pour un traitement anti VIH. A l'entrée dans l'étude, chaque couple a été tiré au sort soit pour recevoir un traitement immédiatement, soit pour faire partie du bras traitement selon les recommandations nationales (à partir d'un taux de CD4 compris entre 200 et 250 selon les pays). Globalement, l'étude comptait autant de femmes que d'hommes infectés même si la proportion de femmes était très légèrement supérieure en Afrique. 95 % des couples étaient mariés et 6 % d'entre eux déclaraient avoir eu des rapports sexuels non protégés avec leur conjoint dans le mois précédent l'inclusion.

Des protocoles thérapeutiques propres à chaque pays

Les traitements prescrits faisaient appel selon les pays à de la lamuvidine associée à de la zidovudine, de l'éfavirenz, de l'atazanavir, de la névirapine, du ténofovir, de la lamuvidine, de la zidovudine, de la didanosine, de la stavudine, du lopinavir associé à du ritonavir, du ritonavir ou une association emtricitabine et ténofovir.
« Lorsque le traitement a été mis en place précocement (taux de CD4 de 350 à 550), le risque de transmission du virus au partenaire était abaissé de 96 % en moyenne deux ans après le début de l'étude : 36 personnes ont été infectées dans le bras sans traitement contre 4 lorsque le partenaire bénéficiait d'un traitement », analyse le Pr Cohen.
Les investigateurs ont procédé à un génotypage des souches afin de préciser si l'infection pouvait être liée de façon certaine à celle du partenaire habituel. [3] Pour 11 cas d'infection, cette question n'a pu être tranchée positivement. Il reste donc de façon très probable, 28 cas d'infections dans les couples suivi, dont une chez un couple traité. 66 % des infections sont survenues dans des couples où la femme était infectée et 82 % des transmissions du virus ont eu lieu en Afrique. « La grande majorité des infections ont eu lieu chez des personnes dont le taux de CD4 était supérieur à 350, ce qui conforte encore l'idée d'une véritable prévention par le traitement », pour le Pr Cohen.
Le cas de transmission dans le bras traité a été particulièrement analysé : au moment de l'inclusion dans l'étude, le patient présentait une charge virale de 87 202 copies et un taux de CD4 de 400. Aucun facteur spécifique génétique viral n'a pu expliquer cette contamination.

Comment financer une telle stratégie ?

Si cette présentation a été accueillie avec enthousiasme par les participants de la conférence, elle soulève néanmoins des questions pratiques.
Le Dr Elly Katabira, président de l'IAS a rappelé combien l'équilibre des fonds alloués au SIDA était délicat encore actuellement et combien toute modification dans l'indication des traitements pourrait rendre délicat l'accès au traitement dans certaines régions du monde. Pour le Pr Jean-Paul Moatti, professeur en économie de la santé (Inserm, Université de la Méditerranée), " la prévention par le traitement aboutirait à une hausse des dépenses dans des proportions contrôlables" et, au bout d'une dizaine d'années, la communauté internationale dans son ensemble pourrait bénéficier de cette initiative puisque grâce à des programmes massifs de prévention "le pays paie moins pour la santé et perd moins de jours de production car la personne n'est pas malade".

Un lien entre perte de masse osseuse et risque coronaire sous trithérapie

Rome, Italie —La réduction de la masse osseuse fémorale détectée par ostéodensitométrie (ODM) pourrait témoigner d'un niveau de risque cardio-vasculaire élevé chez les patients infectés par le VIH sous trithérapie, selon une étude présenté par le Dr Giovanni Guaraldi (Université de Modène, Italie) à l'occasion du la conférence de l'International AIDS Society (IAS 2011) à Rome.

Entre 2006 et 2010, l'étude a inclus 812 patients consécutifs sous trithérapie. Il s'agissait principalement d'hommes avec une moyenne d'âge de 40 ans. Tous ont bénéficié d'une ODM vertébrale et fémorale ainsi que d'une mesure de la charge calcique coronaire par coroscanner.
Un rationnel basé sur des hypothèses croisées
Les investigateurs avaient fondé leur étude sur des hypothèses croisées :
-Il est désormais acquis que les affections cardio-vasculaires et les fractures ostéoporotiques augmentent de façon nette chez les patients sous trithérapie.
-Par ailleurs, des données recueillies sur des femmes ostéoporotiques montrent que leur risque cardio-vasculaire est augmenté.
-Enfin, il semblerait que ces deux phénomènes aient en commun des substrats physiopathologiques et des facteurs de risque similaires : niveau bas de vitamine D circulante, majoration des facteurs de l'inflammation…
Au moment de l'inclusion dans l'étude, aucun des patients (90 % d'hommes) n'avait présenté de pathologies cardio-vasculaire ni de fracture pathologique.
Le scanner initial a permis d'individualiser deux groupes de patient en fonction du score de calcifications coronariennes, > ou < 100 unités Agatston. Sans surprise, un score de calcification plus élevé a été retrouvé chez les patients qui présentaient des facteurs de risque cardio-vasculaire habituels : âge, sexe masculin, insuffisance rénale, diabète, hypertension, IMC élevé.
L'ODM à l'inclusion a détecté des patients à plus fort risque de fracture (en dessous du 25e percentile).
« La prévalence d'une majoration du score de calcifications coronariennes était plus élevée chez les patients dont la densité minérale osseuse au niveau de fémur était basse (22,6 contre 14,26 %). En revanche, la densité minérale osseuse vertébrale était identique dans les deux groupes (16 contre 15 %) », analyse le Dr Guaraldi.
Un ensemble d'analyses statistiques prenant en compte le petit nombre d'évènements dans la série (bootstrap analysis) a ensuite été effectué pour déterminer la conjonction des facteurs qui majorent à la fois le risque osseux et cardio-vasculaire. Il en ressort que, bien avant l'âge, le sexe, la fonction rénale et le taux circulant de vitamine D (OR= 1,73), les facteurs les plus déterminants sont l'IMC, l'existence d'un diabète, le score de Framingham (OR= 2,01) ainsi que le nombre des CD4, la charge virale et un antécédent de traitement par ténofovir (OR= 2,33).
Après ajustement pour l'âge, les facteurs de risque cardio-vasculaires habituels et les facteurs de risques liés à l'infection par le VIH, les patients qui présentaient le plus de calcifications coronariennes présentaient un risque deux fois plus important d'ostéoporose franche (inférieure au 25e percentile) au niveau fémoral.
Parmi les hypothèses avancées par le Dr Guaraldi pour expliquer le seul lien entre calcifications coronariennes et perte de la densité minérale osseuse au niveau de la tête fémorale et non au niveau vertébral, il retient surtout la prédominance d'hommes dans sa cohorte et un taux moyen assez bas de vitamine D circulante, deux facteurs connus pour majorer plus spécifiquement la perte osseuse au niveau des os longs.
Pour le Dr Guaraldi, « l'adhésion à des mesures hygiéno-diététiques simples - sport, alimentation variée, arrêt du tabac - pourrait permettre de lutter conjointement contre les pathologies coronariennes et ostéoporotiques chez les patients de sexe masculin sous trithérapie ».

Des protéines de lait et de soja pour limiter la pression artérielle ?

Nouvelle-Orléans, Etats-Unis - Selon des résultats publiés dans Circulation, il pourrait être avantageux de substituer une partie des glucides de l'alimentation par des protéines de lait ou de soja pour abaisser la pression artérielle (PA) systolique moyenne dans la population [1].

L'étude qui aboutit à cette conclusion a été menée chez 352 adultes au stade de la pré-HTA ou de l'HTA de stade 1. La proportion de patients hypertendus était de 18,5%, et la PA moyenne, de 126,7/82,4 mm Hg. Elle visait à comparer les effets tensionnels d'une supplémentation de 40 g/j en protéine de lait, en protéines de soja, ou en glucides complexes, prise durant huit semaines. On note que les participants avaient reçu des consignes pour réduire l'apport calorique de leur alimentation habituelle d'un montant équivalent à l'apport de la supplémentation. La supplémentation glucidique est par conséquent considérée comme ayant valeur de placebo par les auteurs.
Le protocole semble avoir été soigneusement conduit, en double aveugle, avec randomisation et cross-over. Chaque période de supplémentation était suivie d'un sevrage (wash-out) de trois semaines. Les différentes supplémentations étaient équilibrées entre elles pour leur contenu en sodium, potassium et calcium.
Par ailleurs, les évaluations des apports alimentaires effectués en cours d'étude ont bien montré une augmentation attendue de la fraction protéique lors des périodes de supplémentation en protéines de lait ou de soja, et une augmentation de la fraction glucidiques lors des supplémentations contrôle. Mais les apports caloriques totaux n'ont pas varié en fonction de la supplémentation. Enfin, la PA a été mesurée au cours de deux visites, et à trois reprises à chaque fois.

Réduction de la PA systolique

Premiers résultats : par rapport aux valeurs de base, la PAS était réduite de 1,5 mm Hg sous supplémentation en protéines de soja (p=0,002), et de 1,8 mm Hg sous supplémentation en protéines de lait (p<0,001). Sous supplémentation glucidique en revanche, la PAS ne varie pas par rapport à sa valeur initiale. La PAD, elle, reste constante dans toutes les configurations.
Seconds résultats : par rapport à la supplémentation glucidique de référence, la supplémentation en protéines de soja est associée à une diminution de 2 mm Hg de la PAS (p=0,002), et la supplémentation en protéines de lait, à une diminution de 2,3 mm Hg (p=0,0007).
Enfin, comme toujours quand il s'agit d'alimentation, les effets secondaires rapportés par les patients sont fréquents, avec des chiffres de l'ordre de 25% pour le changement d'appétit, ou de 15% pour la constipation. Mais aucun écart significatif n'a été observé en fonction du type de supplémentation.

Des mécanismes peu étudiés et mal compris

Les auteurs indiquent que l'effet favorable des protéines de soja sur la PA et sur les lipides avait déjà été signalé, ainsi que l'effet sur la PA d'une diète riche en produits laitiers allégés. Cet effet des produits laitiers avait notamment été retrouvé dans l'étude MONICA.
Ils ajoutent cependant que cet effet tensionnel du lait était attribué au calcium et au potassium, et que leur étude est « la première à documenter une baisse de PA associée aux protéines de lait dans la pré-HTA et l'HTA de stade 1. »
A titre d'explication, les auteurs, toujours, suggèrent que cet effet pourrait être lié à des peptides inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, présents dans le lait, aux casokinines et autres lactokinines, dont l'effet tensionnel a été montré chez l'animal et chez l'homme, ainsi qu'à l'acide glutamique, dont l'effet tensionnel a été montré dans l'étude INTERMAP, et qui constitue à lui seul 19,5% des protéines de lait, et 21,5% des protéines de soja.
D'une manière générale cependant, les mécanismes des effets observés restent très hypothétiques, et les auteurs soulignent au passage « l'inconsistance » des résultats publiés jusqu'à présent sur la relation entre protéines alimentaires et PA.

Des effets non négligeables, mais à vérifier

En pratique, l'effet d'une réduction de 2 mm Hg de la PAS ne serait probablement pas négligeable à l'échelle d'une population. Selon le National High Blood Pressure Education Program américain, cette réduction se solderait par des diminutions de 6% la mortalité par AVC, de 4% de la mortalité coronarienne, et de 3% de la mortalité toutes causes confondues [2].
En pratique cependant, avant de recommander une augmentation de la fraction protéique dans l'alimentation, des essais plus importants doivent être menés, avec un suivi plus long et si possible, un test de la relation dose-effet entre apport protéique et PA, soulignent les auteurs.

L’épissage de l’ADN éclairé par des chercheurs français

Depuis quelques mois, un des dogmes de la génétique vacille… Un gène ne coderait pas pour une seule protéine mais pour plusieurs. En effet, le processus d’épissage de l’ADN serait plus complexe que ce qui été supposé jusqu’à maintenant. C’est en tout cas ce que révèle une étude qui vient de paraître dans la revue Nature.

Selon les travaux d’une équipe de chercheurs franco-germano-espagnols, 70 % de nos quelques 30 000 gènes serviraient chacun à synthétiser au moins quatre protéines différentes. Pour mieux comprendre ce qui se passe réellement au cœur de la cellule, Cameron Mackereth, chercheur à l’Inserm, et ses collègues ont étudié à la loupe le processus de transcription. Avant d’aboutir à une protéine, l’information contenue dans un gène subit un certain nombre de transformations et de traitements. 
Dans un premier temps, l’ADN est transcrit en pré-ARN messager (pré-ARNm). Ce dernier est composé d’exons (segments codants) et d’introns (segment non –codants). Ensuite, il faut éliminer les introns et sélectionner les exons qui vont permettre mis bout à bout de créer l’ARNm, qui contient l’information nécessaire pour synthétiser la protéine. Cette opération de « nettoyage » du pré-ARNm s’appelle l’épissage.
Ce mécanisme est beaucoup plus complexe que ce qu’avait envisagé les biologistes jusqu’à présent. En effet, il y a un vrai processus de sélection. Tous les exons ne sont pas conservés pour fabriquer l’ARNm. Ainsi, plusieurs combinaisons d’exons sont possibles, chacune pouvant donner une protéine différente.
Selon les chercheurs, un dérèglement de ce processus complexe pourrait avoir des conséquences importantes sur l’organisme et pourrait être susceptible d’être à l’origine de certaines pathologies, comme le cancer.

Plus de la moitié des cas de maladie d'Alzheimer pourraient être évités

Selon une étude menée par Deborah Barnes, PhD, professeur agrégé de psychiatrie à l'Université de Californie, San Francisco, plus de la moitié des cas de maladie d'Alzheimer pourraient potentiellement être évités par un changement de style de vie ou par la prévention ou le traitement de maladies chroniques.
En analysant des études provenant du monde entier et impliquant des centaines de milliers de participants, cet auteur et son équipe relèvent que les plus grands facteurs de risque modifiables pour la maladie d'Alzheimer sont, dans l'ordre de grandeur descendant, l'inactivité ou l'activité physique réduite, la dépression, le tabagisme, l'hypertension du milieu de vie, le diabète et l'obésité. L'ensemble de ces facteurs de risque est associé à 51 % des cas de maladie d'Alzheimer dans le monde entier et jusqu'à 54 % aux États-Unis.
Ce qui est passionnant, pour cet auteur, est que cette étude suggère que quelques changements très simples de style de vie, tels que l'augmentation de l'activité physique ou l'arrêt du tabac pourraient avoir un impact énorme pour empêcher la maladie d'Alzheimer et d'autres démences de par le monde.
Les résultats de l'étude ont été présentés lors de la conférence internationale de l'association de la maladie d'Alzheimer à Paris ( France) et publiés en juillet 2011 dans la revue médicale Lancet Neurology. L'auteur principal avertit cependant que les conclusions de l'étude sont basées sur la conviction qu'il y a association entre chaque facteur de risque et la maladie de d'Alzheimer. Les auteurs présument que le changement de facteurs de risque pourra changer le risque. Ce qui reste à faire est, disent-ils, de vérifier que cette hypothèse est correcte.

L'obésité serait le principal responsable du cancer du sein

Une femme sur huit au Royaume-Uni va développer un cancer du sein pendant la durée de sa vie. Les données montrent que la majorité de ces tumeurs sont hormono-sensibles, ce qui signifie que leur croissance est conduite par les hormones.Trop de graisses accumulées dans l'organisme augmentent le taux de ces hormones sexuelles.
Les études prouvent que les femmes en post-ménopause ayant des niveaux élevés d'oestrogènes et de testostérone ont un risque multiplié par deux à trois de cancer du sein.
L'étude, publiée dans le British Journal of Cancer en juillet 2011, suggère que l'obésité peut être considérée comme le facteur de risque le plus important étant donné que ce facteur de risque lié au style de vie peut-être mis sous contrôle par les patientes.
L'équipe de l'université d'Oxford a étudié les facteurs de risque du cancer du sein chez 6.300 femmes en post-ménopause à la recherche des facteurs qui pourraient expliquer pourquoi certains cancers sont sensibles aux hormones et d'autres ne le sont pas.
L'étude a montré que les femmes en poids excessif ou obèses ont des niveaux élevés en oestrogènes et en progestérone. Il en est de même pour la boisson et les cigarettes.
Selon les experts les femmes doivent être mises au courant de ces facteurs de risques modifiables. Selon le Dr. Julie Sharp du centre de recherche sur le cancer britannique cette étude est importante parce qu'elle aide à comprendre comment l'alcool et le poids peuvent influencer les taux hormonaux. La compréhension de leur rôle dans le cancer du sein est vitale et cette analyse met en lumière la façon dont ils peuvent affecter le risque de cancer du sein. Maintenir un poids normal et réduire la consommation d'alcool permettrait de réduire le risque de cancer du sein.

Le programme de circoncision masculine à Orange Farm en Afrique du Sud

Trois ans après le début d'une intervention reposant sur la circoncision des hommes adultes dans le bidonville d'Orange Farm (Afrique du Sud), une réduction importante de la prévalence et de l'incidence du VIH chez les hommes circoncis a été observée. Ce résultat démontre pour la première fois que la circoncision masculine appliquée à grande échelle est efficace pour lutter contre le VIH au niveau d'une communauté. Cette recherche, coordonnée par Bertran Auvert (Inserm U1018 Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) et menée par Dirk Taljaard (Progressus, Afrique du Sud) et David Lewis (Institut National des Maladies Contagieuses, Afrique du Sud), est financée par l'ANRS. Ces résultats sont présentés en tant que présentation orale -late breaker- à la conférence IAS-2011, à Rome, le 20 juillet 2011.
L'effet protecteur de la circoncision de l'homme adulte sur l'acquisition du VIH a été démontré dans trois essais randomisés princeps menés en Afrique du Sud (étude ANRS 1265, publiée en 2005), au Kenya (2007) et en Ouganda (2007). Ces études ont établi que le risque d'être infecté par le VIH des hommes circoncis était réduit de 60%. Ces résultats ont conduit l'OMS et l'ONUSIDA à recommander en 2007 la circoncision de l'adulte comme stratégie de prévention additionnelle contre le VIH dans les communautés ayant une forte prévalence du VIH et une faible prévalence de la circoncision.
Plusieurs programmes proposant la circoncision médicalisée des hommes adultes à large échelle sont actuellement en cours dans des pays d'Afrique subsaharienne tels que le Swaziland, le Kenya, le Zimbabwe et l'Afrique du Sud. Cependant, la capacité de ces programmes à réduire le nombre de nouveaux cas de VIH (l'incidence) et la proportion des personnes infectées (la prévalence) n'avait pas encore été démontrée. C'est ce que vient de faire l'étude ANRS 12126. En effet, cette étude menée en Afrique du Sud démontre l'efficacité de la circoncision de l'adulte comme intervention contre le VIH chez les hommes à l'échelle communautaire.
L'étude porte sur la population de 110.000 adultes du bidonville d'Orange Farm et a été conduite entre 2007 et 2010. Le projet consistait à proposer une circoncision gratuite et médicalisée à tous les hommes volontaires âgés d'au moins 15 ans. Plus de 20.000 circoncisions ont été effectuées. Le projet s'est appuyé sur une mobilisation des habitants ainsi que sur un large programme d'information sur la prévention, incluant le dépistage, la distribution de préservatifs, et la promotion de la santé sexuelle et reproductive.
Entre 2007 et 2010, la proportion d'hommes circoncis est passée de 16% à 50% parmi les 15-49 ans, avec un pic à 59% chez les 15-24 ans. Les comportements sexuels, notamment l'usage des préservatifs ne se révèlent pas différents chez les hommes circoncis et non circoncis. Chez les hommes circoncis, la prévalence du VIH est 55% plus basse et l'incidence du VIH est 76% plus faible. Sur le plan statistique, cette réduction d'incidence n'est pas différente de celle observée dans les trois essais princeps.
Enfin, les chercheurs montrent que si aucun homme n'avait été circoncis dans cette communauté pendant cette période, la prévalence du VIH aurait été de 25% plus élevée qu'elle ne l'est maintenant et l'incidence du VIH aurait été de 58% plus élevée.
Le professeur Bertran Auvert, principal investigateur déclare : Cette étude démontre que la circoncision permet de réduire l'épidémie de l'infection à VIH dans les communautés fortement infectées ; c'est un espoir dans notre lutte contre cette infection. Réduire le nombre de nouvelles infections va réduire les décès dus au SIDA mais aussi les besoins en traitements antirétroviraux. Cette étude montre enfin que la généralisation de la circoncision devrait être une priorité de santé publique en Afrique australe et de l'Est et qu'un engagement politique fort est nécessaire.
Le docteur Dirk Taljaard, l'un des deux investigateurs sud africains déclare: Nous sommes en train de changer les normes sociales relatives à la circoncision. Ceci rend son utilisation pérenne. Nous devrions bientôt détecter une réduction de l'infection des femmes.
Le professeur David Lewis, l'autre investigateur sud-Africain déclare : Cette étude montre un résultat extraordinaire pour une intervention qui coûte 40 euros, prend 20 minutes et ne doit être faite qu'une seule fois dans la vie.
Enfin, le professeur Jean-Francois Delfraissy, Directeur de l'ANRS, déclare : Cette étude marque une étape importante qui confirme les données des essais randomisés princeps, mais cette fois-ci à l'échelle d'une communauté, dans la -vraie vie- : la circoncision masculine est capable de protéger partiellement mais fortement les hommes du VIH. Il nous faudra ensuite analyser l'ensemble des données qui nous permettront de mesurer l'impact de la circoncision masculine sur l'ensemble de la population d'Orange Farm, hommes ET femmes.
Source : Effect of the roll-out of male circumcision in Orange Farm (South Africa) on the spread of HIV (ANRS-12126) Bertran Auvert, Dirk Taljaard, Dino Rech, Pascale Lissouba, Beverley Singh, Daniel Shabangu, Cynthia Nhlapo, Josephine Otchere- Darko, Thabo Mashigo, Reathe Taljaard, Gaph Phatedi, Motlalepule Tsepe, Male Chakela, Audrey Mkhwanazi, Portia Ntshangase, Scott Billy, David Lewis

Une nouvelle cible pour inhiber l'infection du paludisme et de la toxoplasmose

Maryse Lebrun, directrice de recherche à l'Inserm et ses collaborateurs du laboratoire Dynamique des interactions membranaires normales et pathologiques (CNRS Universités Montpellier 1 et 2), ont caractérisé un complexe de protéines qui permet aux agents responsables du paludisme et de la toxoplasmose d'infecter les cellules hôtes. Un mécanisme très original car le parasite fournit à la fois le récepteur qu'il insère dans la membrane de la cellule hôte et le ligand qu'il expose à sa surface. La structure tridimensionnelle du complexe vient d'être élucidée par les chercheurs. Ces nouvelles données sont publiées dans la revue Science datée du 22 juillet 2011. En vue : la conception de molécules capables d'inhiber la formation du complexe protéique en question et de bloquer l'invasion de Plasmodium falciparum dans les globules rouges.
Les Apicomplexes constituent une vaste famille de parasites responsables de nombreuses maladies chez l'homme et chez les animaux: c'est le cas de Plasmodium, parasite responsable du paludisme et de Toxoplasma gondii agent de la toxoplasmose. Le paludisme entraîne la mort de plus d'un million d'individus chaque année. Plus du tiers de la population mondiale y est exposé et le parasite a développé des mécanismes de résistance à la plupart des médicaments disponibles. La toxoplasmose, quant à elle, est placée au premier rang des infections congénitales.
Ces parasites intracellulaires pénètrent à l'intérieur des cellules des organismes qu'ils infectent. Le laboratoire de recherche montpelliérain étudie les mécanismes liés à l'invasion de la cellule-hôte, étape cruciale au développement de l'infection, dont ils recherchent les spécificités afin de développer de nouvelles cibles thérapeutiques. Les résultats de ce projet sont donc potentiellement à l'origine d'applications directes sur le plan médical et vétérinaire.
Source : Host cell invasion by Apicomplexan parasites: Insights from the structure of AMA1 in complex with a RON2 peptide Science, juillet 2011

Cancer de la prostate : premiers éléments de réponse sur les cas de résistance à l’hormonothérapie

Si l’hormonothérapie est une option intéressante de traitement dans la lutte contre les cancers de la prostate, il n ‘en reste pas moins que des cas de résistance à ce type de soins existent. Ces derniers seraient dus à une voie métabolique alternative, qui modifient considérablement la vision biochimique classique. C’est en tout cas ce que suggère une étude américaine publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.

Le cancer de la prostate est certainement le cancer le plus fréquent chez l’homme avec 71 000 nouveaux cas, chaque année en France. Différents traitements existent en fonction du degré d’avancement de la tumeur. Les cancérologues peuvent avoir recours à la chirurgie, à la radiothérapie, à la thérapie hormonale et la chimiothérapie, mais le plus souvent c’est une combinaison de plusieurs de ces méthodes qui est employé pour soigner les patients.
Devant l’apparition de résistance à l’hormonothérapie chez des personnes ayant développé un cancer de la prostate, Nima Sharifi et ses collègues de l’Université du Texas se sont intéressés à la production d’un androgène spécifique, la dihydrotestostérone (DHT), qui serait responsable de la prolifération cellulaire tumorale. Jusqu’à présent, il était admis que cette molécule avait pour précurseur la testostérone. Et donc, l’hormonothérapie avait pour but d’inhiber la production de cette dernière.
Après un certain nombre d’analyses et d’observations chez l’animal et chez l’homme, les chercheurs ont constaté que malgré l’absence de testostérone, il y avait production en grande quantité de DHT. Cette découverte met l’accent sur la possibilité qu’à notre organisme de développer des voies métaboliques alternatives. Ainsi, force est de constater que la progression tumorale dans un cancer de prostate n’est pas due uniquement à la testostérone, comme on le pensait jusque là.
D’autres travaux de plus grande envergure devraient être mis en place afin de mieux comprendre les différents mécanismes mis en jeu et développer de nouvelles thérapeutiques afin de diminuer les cas de résistance au traitement actuel.